Chronique de Ismaila Ba Seck

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Restez chez vous, tel était le mot d’ordre du gouvernement et des autorités sanitaires lors de la pandémie.

Comme si c »était l’apocalypse, tout s’était arrêté d’un coup. Les Goor Goorlus qui vivaient au jour le jour, devaient faire face à la recherche de la dépense quotidienne, le virus gagnait du terrain, dans le pays comme partout ailleurs. Les hopitaux se remplissaient et les internats se multipliaient, même si certains sénégalais étaient sceptiques quand à l’existence de la maladie. On ne pouvait pas nier l’evidence. Nos aînés nous quittaient et les blouses blances étaient plus que jamais, dépassées. Le gouvernement tentait une pirouette en mettant en place le fond Force Covid-19, pour faire face à la crise sanitaire, qui a fini par engendrer une veritable crise economique, voire alimentaire.

Malheureusement, les vautours se sont emparés d’une partie du fond, pendant que les malades agonisaient, parce que le minimum de soins ne leur a pas été adminitrés, pendant que la famine guettait certaines familles, pendant qu’il n’y avait plus de lits à l’hopital, pendant qu’il n’y avait plus d’oxygène. Bref, qu’ils mourraient dans les hôpitaux ou silencieusement dans les maisons, des personnes détournaient des dizaines de millions de francs CFA par jour. Des fonds qui auraient peut peut-être pu servir à l’achat de matériel médical ou faciliter l’accès à des soins de santé.

Maintenant qu’un rapport a mis à nu, ces crimes perpétrées dans le dos des Senegalais, que doit être la suite logique ? Le Président va-t-il mettre son coude sur ce dossier pour éviter la prison à ses proches, ou va-t-il sacrifier la partie visible de l’iceberg en laissant dans l’impunité les vrais délinquants et commanditaires ?

Pour ces personnes qui nous ont quitté parce qu’elles n’ont pas trouvé d’ambulance pour être acheminées dans des structures sanitaires, pour ces personnes qui nous ont quitté parce qu’il n’y avait plus d’oxygène dans nos hopitaux, pour ces personnes qui ont disparu en couches, pour ceux qui nous ont quitté pour des maladies qui ne devaient plus exister aujourd’ hui, à toutes les victimes de notre système de santé, justice doit être rendue pour vous et pour qu’ au Sénégal, le malheur du citoyen lambada cesse d’être le bonheur du politicien.

Ismaila Ba Seck

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