Consommation de tabac : 6% des Sénégalais fument

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Une enquête détaillée sur le tabagisme au Sénégal, réalisée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, présente une étude sociologique sur ce fléau. A travers des observations statistiques, elle vise à pointer les enjeux à relever dans le cadre de la lutte anti-tabac.

L’Enquête mondiale sur le tabagisme chez les adultes (Global Adult Tobacco Survey, Gats) est, selon les mots du rapport : «La première enquête nationale représentative des adultes au Sénégal, permettant le suivi systématique du tabagisme chez les adultes et le suivi des indicateurs clés de lutte contre le tabagisme.» Son dessein est d’aider le pays «à concevoir, mettre en œuvre, et contrôler des programmes et politiques de lutte anti-tabac». Le principal intérêt de ce rapport est de dresser un tableau sociologique à travers des statistiques. Il permet d’avoir une idée des habitudes, des difficultés que rencontrent les fumeurs afin de savoir plus précisément à quel niveau agir. Ainsi, on apprend qu’au Sénégal, un demi-million d’adultes utilisent actuellement les produits du tabac, soit 6% de la population. Le tabac à fumer est la principale forme d’utilisation avec 5,4% des adultes soit 420 000 qui sont concernés. On peut noter la différence entre hommes et femmes : parmi les fumeurs de tabac, on recense 10,7% d’hommes pour seulement 0,3% de femmes.
Si l’on découpe la question en catégories d’âge, on s’aperçoit que la tranche des 15-24 ans est bien moins touchée par le tabagisme que les 25-44 ans ou les 45-64 ans qui sont les plus gros fumeurs. En revanche, l’enquête dévoile une statistique inquiétante qui relate que «parmi les adultes ayant déjà fumé quotidiennement âgés de 20-34 ans, 71,6% ont commencé à fumer avant l’âge de 20 ans». En milieu rural, la statistique monte jusqu’à 36,7%, avant 15 ans cette fois-ci.

Un indicateur pour la lutte anti-tabac
Au-delà du tableau sociologique, l’objectif du rapport est de poser les bases pour une bonne lutte contre le tabagisme. D’un point de vue législatif d’abord, le Gouvernement a voté en 2014 une loi «relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac». Cette nouvelle loi introduit des mesures en conformité avec les exigences de la Convention-cadre de l’Oms pour la lutte antitabac (Cclat), que le Sénégal a ratifiée en 2005. Elle est notamment supposée interdire de fumer dans des lieux publics tels que les établissements de soins de santé, les établissements d’enseignement, les bâtiments administratifs, les lieux de travail fermés et les transports publics. Pourtant, le document rapporte qu’en matière de tabagisme passif, lors des 30 derniers jours précédant l’enquête, parmi les adultes de plus de 15 ans, 4,7%  ont affirmé avoir été exposés à la fumée dans les bâtiments gouvernementaux, 3,0% dans les établissements de santé ou encore 7,8% dans les transports publics.
Le Docteur Abdoul Aziz Kassé, dirigeant de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listbab), expliquait au début du mois au magazine Enquête +, qu’il y a «de dispositions très nombreuses qui sont prises et qui nécessitent des décrets d’application ou pour certains des arrêtés. En écoutant le ministre, lors de l’installation du Comité national de lutte contre le tabac, une bonne partie de ces décrets est en cours de rédaction, tout comme les arrêtés. Donc il faudrait s’attendre dans les temps à venir à voir apparaître les décrets d’application». Le rapport de l’enquête salue quand même les progrès «énormes» notés en matière de lutte contre le tabac. «Le Sénégal est l’un des pays où la lutte anti-tabac a pris son envol. La Société civile et intellectuelle est très active», peut-on lire.
La question de l’accompagnement est aussi posée. La plupart des Sénégalais, qui essaient de se sevrer du tabac, choisissent de le faire sans assistance. Si 59,6% ont essayé d’arrêter de fumer, 15,9% seulement ont consulté un professionnel de la santé. Malgré les efforts des hôpitaux de Fann et Grand-Yoff à gérer ce type de patients, le rapport souligne le manque de structures de référence «en matière de sevrage tabagique». La cigarette électronique, qui est le nouvel instrument en vogue dans les pays occidentaux, connaît un succès bien plus mitigé ici puisque utilisée seulement par 0,1% des adultes interrogés. On constate donc que même si le Gouvernement fait des efforts, il reste du chemin dans la lutte contre le tabagisme. Pour rappel, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) parle du tabac comme un «fardeau sanitaire de taille» qui provoque «plus de décès que l’alcool, le Sida, les accidents de la circulation, les drogues illégales, les meurtres et les suicides réunis».

Le Quotidien

1 COMMENTAIRE

  1. LIEN FATAL ENTRE TABAGISME, ALCOOLISME ET AUTRES TURPITUDES !!!
    Certes, nos connaissances sur les méfaits du tabac ont progressé de façon remarquable, mais paradoxalement, ils n’ont guère entraîné une régression du fléau. En vérité, comme dans toutes les pratiques néfastes, la sensibilisation classique ne règle pas les problèmes ; oui, la prise de conscience des conséquences dramatiques liées à la pratique à risque est certes une démarche importante, mais non – déterminante ; sinon, aucun médecin ne fumerait ou n’absorberait une goutte d’alcool ; il est en réalité très difficile de se départir d’un comportement à risque, en dehors d’une motivation spirituelle. Et dans cette perspective, le tabac doit être considéré comme une abomination et une œuvre du démon, à l’instar du vin (5. La Table Servie : 93-94 – Al-Mâ’idah) ; c’est ainsi qu’on ne peut le prévenir de façon efficace que par la prière ; oui, ‘’la prière préserve de la turpitude et du blâmable’’ (29. L’Araignée : 45 – Al-Ankabût). Ainsi, chez le musulman qui prie, le tabagisme est toujours le fait d’une irrégularité ou d’un manque d’application dans la prière et donc d’une spiritualité déficiente. L’Evangile confirme ce rôle fondamental de la prière pour se préserver de la tentation (Luc 22 : 39-46)
    Et outre son rôle éminent et incontournable pour la prévention des turpitudes et actes blâmables (dont le tabagisme et les autres toxicomanies), l’assiduité à la prière constitue la première condition pour accéder à la santé mentale et au bonheur ; oui, dans une perspective religieuse, la voie de la santé mentale et celle du bonheur se confondent et passent par la prière [(70. Les Voies d’Ascension : 19-35 – Al-Ma’ârij) ; (23. Les Croyants : 1-11 – Al-Mu’minûne)].
    Ainsi, tout homme qui ne prie pas est potentiellement un toxicomane (tabac, alcool, drogues), un fornicateur (ou un pervers sexuel, d’une manière générale) ; tout homme qui ne prie pas ne peut pas connaître le bien-être et ne peut pas être véritablement sain d’esprit ; oui, il souffrira inévitablement de stress et présentera dans le meilleur des cas une anxiété et des troubles de l’humeur pouvant s’aggraver et évoluer vers une maladie psychosomatique.
    Au vu de tout cela, il est devenu évident que tout ce que Dieu interdit est nocif pour l’homme et pour la société ; il faut parfois un peu de recul pour percevoir cela de science certaine ; c’est dire la nécessité de retourner à Dieu et de faire la promotion de la prière pour vaincre définitivement le tabagisme et les autres fléaux (Sida, entre autres) ; oui, c’est le même combat !!!
    Dr Mouhamadou Bamba NDIAYE – Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar – Pédiatre à Thiès.

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