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CRISE MONDIALE. La leçon de Dansokho

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Amath Dansokho, l’encore Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du Travail (Pit),-une direction qu’il s’apprête à céder au plus tard, le week-end prochain passant la main à plus jeune certainement, a préconisé hier, mardi 18 mai « une réponse politique face à la crise mondiale ». S’exprimant ainsi au premier jour du colloque « Dakar III », organisé sur deux jours par sa formation en collaboration avec la Fondation Gabriel Péri, Amath a estimé que les réponses politiques étaient les meilleurs pour sortir le monde de l’ornière.

Les conséquences des multiples crises (financières, alimentaires et énergétiques) mondiales continuent d’affecter les économies et les populations dans la majorité des pays de la planète. Des contrecoups qui ont impacté négativement tous les secteurs sociaux, économiques et politiques et dont les effets sont douloureusement ressentis jusqu’ici, même si on observe quelques frémissements d’une timide relance à travers le monde. Pour Amath Dansokho, le Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), cependant, « les artifices techniques ne suffisent plus. Une réponse politique s’impose de plus en plus, particulièrement en Europe où les bases de l’Union ont atteint leurs limites sociales, pour mettre au-devant de la scène son avenir même ». Faisant la leçon à l’ouverture aux séminaristes qui participent au colloque « Dakar III » sur le thème : « la crise globale et l’Afrique : quels changements ? », organisé en collaboration avec la Fondation Gabriel Péri, par son parti, il a indiqué qu’il n’a pas encore été possible« d’articuler la résistance des populations, victimes de la crise, à une solution politique qui remet en cause la religion de l’économie de marché ».

Selon le vieux militant qui aspire aujourd’hui non pas à un repos mérité, mais seulement à voir le flambeau de la lutte pour les causes justes toujours porté haut par des mains plus aptes, « tout se passe comme si l’aggravation de la crise faisait du capitalisme un horizon indépassable de l’histoire humaine ». (Re) convoquant les fondamentaux de la pensée politique la plus avancée du siècle dernier, le Marxisme, l’encore Secrétaire général du Pit a rappelé que « les marxistes ont depuis longtemps mis en évidence le poids de la spéculation financière dans le système capitaliste ». Et Amath Dansokho de souligner que « des penseurs capitalistes, et même des dirigeants de grandes entreprises ont alerté sur le danger de la financiarisation et de l’accumulation de richesse contre la création d’emploi ».

En effet, la problématique de l’emploi, ou de l’emploi des jeunes, est fortement corrélée à celle de l’économie, ou plus précisément du mode économique actuel dominant. A l’heure actuelle, la mondialisation du marché s’est appuyée sur la concurrence des pays entre eux ainsi que sur celle des individus entre eux, et, ce, au sein même des sociétés. Ainsi la concurrence s’est faite du Nord contre le Sud, entre les peuples, des hommes contre les femmes, les « anciens » contre les « jeunes », des classes « dominantes » contre les classes « dominées », les individus qualifiés contre les individus sans qualification, de l’Homme contre sa planète etc. Le capitalisme-néolibéral est l’adaptation, revue par l’Homme, de la loi de la jungle, de la loi du pus fort. Alors selon Amath Dansokho, « c’est là que réside des causes essentielles de chômage toujours plus massif et de la politique de réduction du coût de la main- d’œuvre ».

Cette politique de réduction du pouvoir d’achat des travailleurs se traduit aujourd’hui par une offensive générale contre les institutions et conquêtes sociales, observe-t-il. Signalant au passage, le projet de loi qui visait à instaurer des contrats à durée déterminée (Cdd), renouvelables indéfiniment, initiative « abandonnée ? » du gouvernement sous la dictée du capital international. Selon lui ce projet est toujours pendant à l’Assemblée nationale même si les autorités sénégalaises n’ont pas voulu accepter sa paternité après la levée de boucliers du monde du travail.

Le camarade du regretté penseur-militant, Sémou Pathé Guèye dont la silhouette presque effacée de son vivant a plané hier dans la salle et hantera certainement tous les travaux ainsi que le congrès du week-end prochain à Thiès, la capitale du refus, a estimé lui, « que les conséquences de la crise globale sont les mêmes dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement ». Celui qui incarne à lui seul « le Benno » (regroupement) de l’opposition sénégalaise, indique cependant que « la spécificité de cette crise en Afrique est qu’elle a accentué la dépendance alimentaire et aggravé la perte de la souveraineté économique de nos Etats, après 50 ans d’accession à la souveraineté internationale ». Leçon introductive qui (ré)anoblit la politique comme réponse adéquate « qui remet en cause la religion de l’économie de marché » dont les « artifices techniques ne suffisent plus », à perpétuer.

sudonline.sn

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