Les travailleurs du nettoiement sont décidés à aller jusqu’au bout de leur dynamique revendicative et ils l’ont vivement montré hier, mardi 18 mai, par le biais d’une marche frénétique dont l’itinéraire est allé du Rond-point du Jet d’Eau au ministère de la décentralisation et des Collectivités locales. Principales raisons ayant poussé les compagnons de Madani Sy, le coordonnateur du Front unitaire des syndicats du nettoiement, à battre le macadam : la lenteur notée dans l’exécution du transfert du décret de compétence relatif à la gestion des ordures ménagères par le ministère de l’Environnement à l’Entente Cadak-Car et le retard enregistré dans la finalisation et la validation de la Convention collective du secteur du nettoiement.
Une marche pacifique qui se déroule sur un itinéraire réduit d’environ 300 m, mais une mobilisation dynamique qui étale au vent toutes les frustrations du monde du nettoiement et de la collecte des ordures. Voilà ce que le Front unitaire des syndicats du nettoiement a organisé hier, mardi 18 mai, entre le Rond point du Jet d’eau et le ministère de la décentralisation et des collectivités locales sis à Dieuppeul, pour dénoncer la fragilisation du secteur du nettoiement dont les agents ne cessent de souffrir le martyre sous l’étau des sociétés de nettoiement qui leur « sucent le sang » comme Véolia et d’un Etat qui semble déterminé à les précariser davantage. « 15 ans de calvaire : ça suffit… Nous ne sommes pas des ordures…
Non à la politisation du secteur du nettoiement… » », ont alors affirmé les techniciens de surface affiliés au Front unitaire des syndicats du nettoiement, qui ont battu le macadam en fustigeant tout particulièrement la lenteur manifeste affichée par les pouvoirs publics dans l’exécution du transfert du décret de compétence relatif à la gestion des ordures ménagères.
Toute chose que le ministère de l’Environnement sous magistère Djibo Kâ devait activer au profit de l’Entente Cadak-Car, sous tutelle de la mairie de Dakar. A ce niveau d’ailleurs, les compagnons de Madani Sy, le coordonnateur du Front unitaire des syndicats du nettoiement, ont loué le dynamisme du maire Khalifa Sall qui s’est évertué depuis sa nomination comme premier magistrat de Dakar à améliorer les conditions de travail, la qualité de vie et la sécurité sociale des agents du nettoiement. A preuve, a affirmé Madani Sy, les cotisations sociales en souffrance depuis 2006 ont été débloquées sous la diligence de Khalifa Sall et à cela s’est ajoutée la mise sur pied d’une mutuelle de santé pour assurer la couverture médicale des travailleurs du nettoiement.
Clamant par ailleurs haut et fort qu’ils refusaient d’être pris pour des ordures, les travailleurs du nettoiement qui battaient le macadam ont vivement fustigé les velléités de politisation de leur secteur par des sieurs qui ne se soucient guère de leur meilleur sort. Les ministres de l’Environnement Djibo Kâ et de la Décentralisation Aliou Sow ont été ainsi particulièrement indexés par les protestataires qui ont par ailleurs exigé avec force l’implication de leurs structures syndicales dans toutes les prises de décisions intéressant leur secteur et, surtout, la finalisation et la validation de la convention collective du nettoiement.
A défaut, les compagnons de Madani Sy menacent de bouder instamment la collecte des ordures ménagères dans tout le périmètre communal de Dakar et de livrer les rues de la capitale au dépôt sauvage des ordures. Ce qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses, autant du point de vue de la santé des populations que de l’altération de l’environnement physique de la capitale, surtout à la veille de la saison des pluies. En tout état de cause, le Front unitaire des syndicats du nettoiement a requis, par la voix de son coordonnateur, l’arbitrage du Chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade, pour débloquer une situation qui peut empirer d’heure en heure si des mesures idoines ne sont pas prises pour satisfaire les doléances des travailleurs du nettoiement.
Lesquels étaient accompagnés dans leur marche par des syndicalistes notoires dont le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa) Mamadou Diouf.
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