Quels sont les défis actuels du multilatéralisme ? voilà la thématique principale qui rythme les réflexions autour de l’édition 2019 du Forum international de Dakar.
Avec des invités comme le nouveau président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani ou encore Edouard Philippe premier ministre français, Dakar carrefour obligé des meilleurs experts africains sur les questions de sécurité ? Mais pour autant, quelles solutions applicables tirerons-nous de cette énième rencontre ? Au même moment le Mali comme le Burkina rentrent dangereusement dans un cycle de délitement réel. Au fond, ces états pris individuellement, n’arrivent ni à assurer leur sécurité ni à répondre aux besoins des populations. Même avec l’appui des forces occidentales présentes dans cette zone, le chaos reste effectif. Hier encore “les forces maliennes et nigériennes menaient une opération conjointe contre les djihadistes quand une patrouille a été attaquée à Tabankort, a dit l’armée malienne. Les forces maliennes « déplorent 24 morts, 29 blessés et des dégâts matériels. 17 terroristes tués et une centaine de suspects appréhendés », a-t-elle rapporté. Les prisonniers sont aux mains des forces nigériennes, a-t-elle dit. L’armée malienne précise d’ailleurs avoir reçu le soutien de la force française Barkhane dans la contre-offensive contre les terroristes. Cette menace dite terroriste, se conjugue à diverses formes de criminalités. Celle transfrontalière comme l’action des réseaux de narcotrafiquants, ou de contrebande par exemple. Ce qui rend l’enjeu sécuritaire d’autant plus pré-éminent, notamment avec la question de la gestion des ressources naturelles en perspective.
« Un tel contexte est marqué par une interdépendance complexe entre les états et les autres types d’acteurs »
Au fond, cette rencontre reste salutaire, car il faut que ces questions de risques, de menaces, d’insécurité jouissent d’une large appropriation au niveau étatique, institutionnel, académique de même qu’au niveau des peuples. Et cela ? notamment via les organisations des sociétés civiles. C’est seulement à partir de ce moment, que nous pourrons envisager des solutions inclusives voire même plus efficaces que celles actuelles. Car la réponse aux menaces de l’heure n’est pas uniquement policière, militaire ou encore de l’ordre du renseignement. Les échecs successifs des forces militaires étrangères, présentes dans la zone sahelo-saharienne le montrent assez. Elle est aussi : économique, sociale de même que politico-institutionnel. A cet effet, il convient de lire les travaux bien avancés du Dr Bakary Sambe et ses partenaires dans le cadre du Timbuktu Institute. OU encore revoir les déclarations du Frapp-France Dégage, sur la nécessité de la souveraineté économique et monétaire, de même que les questions de bonne gouvernance et de respect des règles du jeu démocratique. A cet effet, Perspectives Afrique, le Groupe de recherche qu’animent diaspocom et les éditions Lam est en train de travailler sur ces problématiques abordées ci-haut. Mettant ainsi en lumière, l’existence de facteurs d’instabilité interne aussi menaçants, que les risques que représentent les groupes terroristes et criminels transfrontaliers.
Un tel contexte est marqué par une interdépendance complexe entre les états et les autres types d’acteurs. En même temps qu’un déplacement des puissances dominantes des relations internationales. Des lors, aucun état ni organisme autre ne peut agir seul. Il convient de fait, d’envisager l’intégration de plusieurs acteurs dans la réflexion comme la recherche de solutions durables. Un multilatéralisme effectif, en réalité et un changement urgent de perspective dans les faits.
Moussa Aïdara Diop