De quoi Macky Sall avait-il à se justifier?

Le président de la République du Sénégal, Macky Sall vient de poser un acte pas du tout honorable à l’égard du peuple qui l’a élu à tête de l’Etat du Sénégal, en se justifiant de n’avoir pu satisfaire ses engagements en prélude de l’organisation de la 133 édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye Al Mahdi.
En se justifiant sur le fait que le gouvernement n’a pas pu tenir ses promesses à cent pour cent sur cette grande manifestation religieuse, tenue ces derniers jours, Macky Sall nous fait remonter dans le passé. Et notamment avec l’ancien président de la République Abdoulaye Wade qui s’était affiché de son appartenance à la confrérie mouride. Allant même jusqu’à s’agenouiller devant le Khalife vénéré de Touba. Deux faits, deux personnes, deux institutions, une seul otage : le peuple souverain qui avait mis Wade hors course au soir du 25 mars 2012. Voilà que le syndrome nous guette avec l’actuel président qui avait annoncé la rupture.

D’abord, l’intention sur cette réflexion, n’est pas de convaincre ou de faire un jugement, mais plutôt de faire réfléchir les uns et les autres sur le devenir de notre Etat, fragilisé depuis l’indépendance, osons le dire, par l’immixtion des religieux dans le Pouvoir. Si le président de la République élu par le peuple n’a de compte à rendre qu’au peuple avait t-il besoin, au regard de ce qu’il incarne en tant que première Institution de notre République de ce justifier à une partie de la composante du peuple ?En tout cas toutes ses confréries, ont un seul guide spirituel, Dieu, Allah. Ce n’est sa propre personne qui est engagée ici, Mais plutôt Macky Sall, président de la République du Sénégal, élu par le peuple souverain sans distinction de religion.

D’une part, c’est une gifle, une gifle sec que Macky Sall vient d’administrer au peuple paisible, laïc pouvons-nous y ajouter. Aujourd’hui, ceux qui pensent que le Sénégal a été longtemps pris en otage par les religieux ne seront pas surpris des justifications du chef de l’Etat. Alors ceci dit que le chef de l’Etat doit s’attendre à s’excuser pendant toutes les cérémonies religieuses de toutes les confréries du Sénégal pour la même circonstance. Car aucune œuvre humaine n’étant parfaite, sachant que l’aide que le gouvernement apportera à ces occasions ne pourra satisfaire à cent pour cent.

De l’autre, même si tel est le cas, le Général Pathé Seck et autres personnalités qui ont conduit la délégation gouvernementale se sont contentés de l’essentiel. Tout en sachant que l’appui aux chefs religieux en de pareilles circonstances est toujours opportun. Beaucoup de questions sont alors possibles. Que- ce que le peuple Sénégalais a fait pour être l’otage des politiques et des religieux ? Ce même peuple, seul capable à exiger un bilan, de vérifier le contrat le liant au chef de l’Etat qu’il a librement choisi sans contrainte aucune ? Et voilà ce que ce même peuple, croyant à des ruptures dans tous les sens se heurte toujours à des pratiques à la limite de trahison. Le seul individu lequel il avait l’obligation de se justifier, c’est le peuple souverain, sans distinction de confrérie, de religion, et de quoi que ce soit.

En outre, il y’avait de cela seulement moins d’un mois, la communauté chrétienne célébrait la Vierge Marie à Popoguine. Est-ce que le président Macky Sall était sûr que ces derniers étaient vraiment satisfaits de son soutien ? En tout cas, tout le monde sait que c’est une pratique qui est là depuis belle lurette. Mais on doit savoir que le Sénégal est une République laïc. Mais quand les personnalités bénéficiant d’un mandat électif d’un peuple foulent de leurs pieds ses règles élémentaires, bonjour la faillite des institutions de la République, comme le cas de la présidence de la République.

Pape Diattao Badji

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