Le plan Sénégal émergent n’est nullement une rupture par rapport aux politiques économiques qui l’ont procédé. L’affirmation est de l’économiste Demba Moussa Dembélé. Invité grand format du 20h de la TFM, l’économiste se fonde sur le fait que le Sénégal a eu besoin de l’aval du FMI pour la mise en œuvre du plan. Pour lui, il suffit juste d’interroger l’histoire. «Je ne vois pas de rupture. Quand on demande la bénédiction du Fmi pour valider notre plan sur le plan macroéconomique, je ne vois pas de rupture. Aucun pays, jusqu’au moment où nous vous parlons, aucun pays n’a émergé en suivant les prescriptions du Fonds monétaire international. Et en plus, c’est le cabinet Mc kinsey je crois qui avait fait la première mouture, et pas l’expertise sénégalaise.
Donc moi, je ne vois pas de rupture. Pour moi ce n’est pas une révolution». Ce n’est pas tout, le plan aurait été excellent, ça ne suffirait pas à ses yeux. En fait, c’est la taille même du pays qui constitue un handicap économique à son avis. «Je ne pense pas que le Sénégal, avec ses 13 millions d’habitants, puisse émerger tout seul dans ce monde de mondialisation néolibérale sauvage». Cette possibilité d’émergence, il la voit plutôt dans le cadre de la Cedeao, avec 300 millions de consommateurs. En outre, Demba Moussa soutient que le Franc Cfa a toujours été un obstacle pour le développement des pays qui la partagent.
Preuve de son inefficacité, l’économiste affirme que sur les 15 pays qui composent la zone Cfa, les 11 sont classés parmi les pays les moins avancés. «Les présidents africains doivent se rendre compte que le Cfa a été un des freins à notre développement économique et social et prendre la décision de s’en débarrasser», appelle-t-il de ses vœux. Demba Moussa Dembélé fonde surtout son espoir sur la création d’une monnaie unique à l’horizon 2020. Il encourage les décideurs dans ce sens pour la fin du Franc Cfa.
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