Du F CFA à l’ECO, un changement inachevé qui maintient encore nos pays dans le sous-développement

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XALIMANEWS- Le 21 décembre le président français annonçait depuis la Côte d’Ivoire la fin prochaine du F CFA avec la venue d’une nouvelle monnaie sous régionale dénommée ECO. Il est nécessaire, au regard de ce contexte, de faire un rappel historique. En effet, avec la colonisation, le F CFA est devenu Franc de la Communauté Française d’Afrique (F CFA) dans les huit (08) pays d’Afrique Francophone de l’Ouest et les six (06) pays francophones d’Afrique centrale.

8000 milliards de F CFA, provenant de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), sont logés au Trésor français.

La manne financière du F CFA est exorbitante. En 2015, la BCEAO et la BEAC ont été contraintes de confier au trésor français 50% de leurs réserves, soit 6700 milliards de francs CFA pour ne recevoir en rémunération que 45 milliards en intérêts. Au regard de tous ces facteurs, le F CFA est-elle une monnaie africaine? Les pays qui le partagent ont-ils une économie solide et soutenue?

Les économies africaines les plus solides aujourd’hui sont celles qui n’utilisent pas le F CFA comme monnaie. C’est à l’image du Nigéria, du Ghana pour ne citer que ceux-là.

L’ECO, une fin ou une nouvelle configuration ou un changement de nom qui gardera le système de la monnaie?

Le cœur du système restera t’il en place? Vraisemblablement toutes les réponses restent positives. L’accord de coopération monétaire avec la France comme « garant », la parité fixe avec l’euro, la politique de répression monétaire resteront inchangés pour ne pas dire maintenu dans le système. Également la zone franche reste maintenue. Il faut dire que  cette zone composée de pays qui commercent peu entre eux et qui logiquement ne devraient pas partager une même monnaie.

Des questions qui méritent des réponses techniques pertinentes pour relever ce mal de l’Afrique où les citoyens n’ont pas les informations sur les décisions prises sur leur dos.

Disons-nous, Pourquoi le continent notamment les pays francophones traînent encore? Des réponses ne manquent surtout pas.

Une première réponse : la faillite des politiques, une élite politique substituant les anciens colonisateurs, incapable d’ambition et qui s’est davantage préoccupée d’elle-même que des peuples dont elle prétend défendre les intérêts.

Une deuxième réponse: la négligence des secteurs clés de l’économie; le développement de l’agriculture permettra de nourrir les nombreuses bouches du continent.

Une troisième réponse: L’inadéquation du système éducatif; le système éducatif ne s’est toujours pas adapté aux réalités du monde actuel et à l’évolution des sociétés africaines.

Une quatrième réponse : L’instabilité sociopolitique, coup d’Etat, succession dynastique, des élections passablement démocratiques.

Etc. La liste est loin d’être terminée.

Malgré que l’Afrique est le continent le plus riche du monde avec toutes ses ressources.

Les pays africains seraient les géants économiques du monde s’ils exploitaient et vendaient eux-mêmes leurs ressources.

Seulement certains dirigeants en ont décidé autrement.

Mouhamed DIANKHA
Economiste-Planificateur
[email protected]

6 Commentaires

  1. Il faudra industrialiser en fabriquant ce qu’on peut fabriquer nous-mêmes, ensuite dévaluer d’au moins 30% de la valeur de l’ECO/EURO ! C’est inadmissible que le Sénégal, avec ses millions de jeunes actifs continuer d’importer depuis des décennies des produits si simple à réaliser, en ignorant que ce sont d’autres ouvriers, techniciens et ingénieurs qui sont au début de cette chaîne ! Réfléchissons, même si ce sont nos dirigeants qui devraient impulser !

    • Maimoune, L’Afrique dispose une quantité suffisante de ressources humaines pour porter sa croissance. Comme vous l’avez dit une industrialisation permettrait de booster cette croissance avec les millions d’emplois à créer.

  2. Analyse pertinente. Je voudrais en ajouter que cette annonce faite en Côte d’Ivoire traduit une réelle volonté de torpiller l’initiative de création d’une monnaie pour la CDEAO qui devrait avoir le même nom. Attendons de voir la suite ….

  3. Merci de l’analyse qui nous éclaire sur la situation actuelle. Je retiens que même si la question de la monnaie est plus que importante pour des raisons de souveraineté, économique (outils de politique à coté de la politique bugétaire), il n’en demeure pas moins que la question fondamentale c’est l’état de nos économies, la question de la création de richesses.

  4. Réaction très pertinente et je suis d’avis que les secteurs clés de developpement et l’éducation sont très négligés.
    On peut pas développer un pays avec des ressources externes, le système de politique de notre pays nécessité une changement radical sur tous les plans, je sais pas pour nos dirigeants mais est ce que notre population est prête pour un tel changement…

  5. Il est de l’intense la population d’être prête à faire face aux changements souhaités. Tant qu’on ne produit pas également les matières nécessaires à notre consommation quotidienne la croissance ne sera qu’une utopie.

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