Un million par mois en extraits de naissance délivrés sans timbre, un million cinq cent représentant le fonds d’appui aux services déconcentrés et les quatre tonnes de riz, les cartons d’huiles, les matelas, l’eau de javel entreposés dans la salle de conférence de la sous-préfecture, voilà les raisons pour lesquelles, Léopold Diouf et son adjoint se sont battus publiquement, hier, sous les yeux hagards des riverains.
Les coups de poings ont plu dans les locaux de la sous-préfecture. Il était difficile de désigner qui du sous-préfet ou de son adjoint était Tapha Tine qui incarne «le takkh ci riip». Pour les mots bas, la morale a souffert. Selon des témoins, tout serait parti du sous-préfet qui a interpellé son adjoint, devant une assistance qui attendait la délivrance de leurs extraits de naissance. Une humiliation publique qui a mis l’adjoint dans tous ses états. Quelques instants après, Léopold Diouf reçoit, dans son bureau, son collègue et là, selon toujours les témoins, le sous-préfet s’y est encore pris, comme s’il était dans un état second. Et, c’est là, que les populations se sont organisées, séance tenante, pour un sit-in, demandant le départ de Léopold Diouf de la sous-préfecture.
La gestion des fonds au cœur de la bataille
Pour ce qui est de l’état civil, tous les extraits délivrés ne portent pas de timbre. Délivré à trois cent francs, c’est un montant de deux cent cinquante mille par mois que le préposé à la tache verse au sous-préfet. Sous le silence coupable du trésor de Foundiougne qui a effacé de ses services, l’état civil de Djilor. Du jamais vu. Là, les services du ministère de l’économie et des finances ont du travail. Pour les secours alloués par le ministre de la santé aux sinistrés des dernières inondations, sur l’ensemble des vivres et autres matériels, seuls une infime partie a été distribuée et pos à des non-ayant droit. Des sacs de riz et des bidons d’huile ont été vus dans les étals des boutiques du marché. Vendus par qui ? La salle de conférence et le magasin familial du sous-préfet abritent le reste des vivres. Pire, le million cinq cent mille, représentant le fonds d’appui aux services déconcentrés passe inaperçu. «Aucun service n’a reçu une part financière de ce fonds, depuis l’installation de Léopold Diouf», pestent des agents de la sous-préfecture.
Le trésor de Foundiougne et le préfet de Passy éclaboussés
Selon des sources, le sous-préfet aurait déposé une demande d’affectation, «ne pouvant plus cohabiter» avec son chef hiérarchique. Des agents renseignent que «l’adjoint subit, quotidiennement, les humiliations du sous-préfet, à chaque fois qu’il l’interpelle sur les règles élémentaires de gestion». Et dans ce cadre, des questions élémentaires sur la gestion du produit de l’état civil fusent. Il n’y a aucun contrôle sur les papiers délivrés. Nous avons pu constater de visu des extraits délivrés sans timbre et d’ailleurs, tous le sont, depuis son arrivée à Djilor. Le préposé à l’état civil se contente de verser, chaque soir, l’argent au sous-préfet. Point barre. Et mensuellement, il arrive qu’il verse deux millions. Sans commentaire. Au niveau du trésor de Foundiougne, des agents ne manquent pas de dire qu’ils sont «sous ordres» et qu’il faudra s’adresser au directeur. Mais, certaines indiscrétions de couloirs informent que si le sous-préfet agit de la sorte, «c’est qu’il a des complices au trésor, pour un partage de bouki mensuel, sur le produit de l’état civil». Au niveau de la Préfecture de Passy, supérieure hiérarchique de Léopold Diouf, c’est le silence total. Ou complicité totale ?
Rewmi
Même dans les pays où la corruption est de rigueur à tous les niveaux de l’Administration, une corruption aussi flagrante n’est plus pratiquée.
Je subodore que ce n’est qu’une question de semaines pour qu’après enquête, les fautifs soient lourdement sanctionnée ! Quelle honte !
les hommes qu’il faut à la place qu’il faut