Du riz en plastique dans des pseudos-sacs : quelle consommation pour les sénégalais ?

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Comme un effet de mode, la rumeur sur le riz en plastique fait fureur sur les réseaux sociaux… mais ne choque pas pour autant les sénégalais. Apparemment, rien n’a changé dans les habitudes de consommation à Dakar, comme dans les régions. Le riz, principal produit de consommation au Sénégal, continue d’alimenter la légende autour du succulent menu sénégalais. Qu’en est-il du fameux grain en plastique qui alimente les débats et qui serait en train de circuler dans le pays ?

D’abord, les autorités du commerce intérieur balaient du revers de la main l’information selon laquelle du riz en plastique circule, principalement, à Dakar. «Pour le moment, nous n’avons ni vu ce produit au Sénégal, ni reçu d’informations fiables confirmant sa présence sur le marché. Une information circule et nous avons incité nos services à veiller au grain», rassure d’emblée Ousmane Mbaye, directeur du commerce intérieur qui assume, naturellement, la responsabilité d’une telle information, rappelant au passage que la législation sénégalaise prévoit des sanctions pour l’importation du riz impropre à la consommation. Ainsi, les autorités sont sur le pied d’œuvre. Un dispositif a été mis en place par le ministère du commerce pour un contrôle strict du riz importé. Et le procureur de république pourrait être saisi.

Par ailleurs, selon l’avis d’experts, la consommation de riz en plastique est impossible. «Si ce riz existait, sa consommation serait toxique. On ne peut pas consommer du riz à base de plastique, c’est impossible», note le Dr Bintou Cheikh Seck, nutritionniste et diététicienne. Elle confirme, par ailleurs, la réflexion de M. Fallou Sarr du service céréales et légumineuses de l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA). Ce dernier affirme que scientifiquement, le plastique ne peut être transformé en riz. Selon ses propos, celui-ci relève de la matière organique alors que le plastique est une matière minérale.

Entre temps, comme emportés dans la logique du riz, produit de première consommation qui obéit à un mode de cuisine spécifique et dans la dynamique de commande du riz local «en promotion», les sénégalais continuent de consommer le riz, dans son ensemble, sans grande inquiétude. Il faut noter que les uns ne sont pas au courant. Chez les autres, le premier sentiment de stupeur n’a pas duré. Il a plutôt cédé la place à l’humour. Certains ont vite compris qu’il faut en rire. Comme ce jeune informaticien qui s’amuse à regarder les différentes vidéos aussi choquantes les unes des autres. Il assure prendre toujours le même plaisir à manger du riz chez lui. Du côté des cuisinières, la rumeur est tout aussi présente. «Je suis toujours sur mes gardes quant aux produits de première consommation car il m’est arrivé de cuisiner du riz très bizarre chez moi, difficile à cuire mais  je ne suis nullement inquiétée par une telle information. Ce riz serait facilement détecté car on a une manière propre de cuire le riz chez nous. Nous faisons très rarement les pattes de riz et à ce niveau, la logique voudrait qu’on déchante vite face à cette bizarrerie», explique Madjiguène Tine, restauratrice célèbre sur le grand carrefour de Grand-Yoff. Elle informe, par ailleurs, qu’il existe du riz à forte teneur d’amidon que les sénégalais pourraient confondre avec du plastique. A côté, le boutiquier du coin continue d’évacuer les contenus de ses sacs dans la vente en détail qui a, toujours, fait son bonheur dans ce quartier. Le jeune guinéen avoue avoir entendu, vaguement, parler du riz en plastique mais se réjouit du fait que sa clientèle n’opère point de réticences sur les propositions de type de riz. «Entre riz local et riz importé, la vente en détail se passe comme d’habitude. Et celles qui font le choix du riz importé n’ont pas changé d’attitude», informe-t-il non sans relever la désormais sérieuse concurrence du riz local au riz importé. Dans un tel contexte, il faut dire que les sénégalais continuent de consommer le riz en grande quantité. Toutefois, le choix du riz local, entre produit de la vallée et celui de la rizière, a explosé les chiffres ces dernières semaines au grand bonheur des acteurs du riz local qui se réjouissent d’un tel «canular». «Nos compatriotes se sont vraiment rués sur le riz local ces derniers temps», confie la gérante d’une boutique communautaire qui commercialise le riz de la vallée dans la banlieue de Dakar. Comme quoi, l’histoire du grain en plastique, loin de changer les habitudes des sénégalais, a bien révolutionné le milieu du commerce du riz. Entre temps, les informations sur les pseudos-sacs de riz, entre plusieurs types de riz de différents compagnies et labels, continuent de «polluer» la toile et tendent à convaincre sur l’existence, quelque part, des produits en plastique.

XALIMA, la rédaction.

 

4 Commentaires

  1. Il n’y a pas mieux que le riz de la vallée. Mais, au Sénégal, on aime tout ce qui vient de l’étranger. Même si ça tue.

  2. Moi je mande depuis des années du riz cultivé au moins quatre ans avant d’être mis sur le marché Européen, voire dix ans même ! Quand je sui au Sénégal, je ne mange que ce bon riz cultivé et mis en sac, puis vendus dans les trois mois après sa récolte ! Les Sénégalais de l’extérieur ne voudraient pas léser leurs compatriotes vivant au pays, sinon ils auraient acheté toute la production pour en manger en famille dans les pays où ils sont accueillis ? Ce riz de chez-nous, comme celui de la Camargue en France sont les meilleurs au monde,à la seule différence que le riz de Camargue est stocké au moins un an ! Cela est confirmé par tous les laboratoires !

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