XALIMANEWS- Le comté de Maricopa s’est donné pour objectif d’avoir fini le dépouillement d’ici au 10 novembre à 17 heures.
En 2000, la Floride avait ses confettis. Attachés ou plutôt mal détachés des bulletins de vote, ils avaient tenu en haleine un pays qui attendait de savoir qui de Al Gore ou George W. Bush avait gagné l’élection présidentielle. Vingt ans plus tard, Phoenix a ses « sharpies » : des marqueurs dont l’apparition dans les bureaux de vote lors du scrutin du 3 novembre est devenue le symbole aux yeux des trumpistes de l’élection que les démocrates, les médias et les réseaux sociaux essaient de leur « voler ».
Les « sharpies » sont des feutres – fin ou épais – généralement utilisés pour les adresses sur les colis ou les inscriptions indélébiles. A la surprise des électeurs du comté de Maricopa, le principal comté de l’Arizona, c’est l’instrument qui leur a été proposé quand ils se sont présentés pour voter en personne le 3 novembre. « J’avais apporté mon bic, relate Erica Howell, 34 ans, une cadre de l’e-commerce qui a voté dans la banlieue ouest de Phoenix. On m’a dit qu’il fallait utiliser un sharpie ». La jeune femme a tout de suite vu anguille sous roche. « Il y a quelques années je n’aurais pas fait attention. Mais maintenant j’ai du mal à croire quoi que ce soit ».
Assis depuis le matin sur une chaise de camping, Hank Miller, un ancien de l’armée de l’air qui a « pris sa journée » pour venir protester devant le centre des élections à Phoenix, ne s’est pas remis lui non plus d’avoir du voter avec un sharpie, d’autant que l’encre a transpercé le papier. Les Etats-Unis étant un pays qui réglemente précisément les instruments d’écriture (pas d’examen sans crayon H2B), et déconseille les feutres qui bavent, le sharpie lui a paru suspect. « Les premiers qui sont allés voter ont eu des stylos-bille, assure-t-il. Et tout à coup, ils ont donné des sharpies. »
Le monde