Filigrane – Etat sans autorité

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Une défiance de plus, la pire du moment car, ces derniers temps, il y a une succession d’évènements qui fragilisent l’autorité de l’Etat et illustrent les dérives d’une frange de la société qui ne maîtrise plus les frontières entre la démocratie et le banditisme. Dans ce pays, il y a une naissance de nouveaux types de comportements qui nécessitent une réponse ferme et sans complaisance. Chantage, règlements de comptes, banditisme constituent les moyens exclusifs pour certains compatriotes de traiter leurs conflits avec la société et la justice. Aujourd’hui, chaque citoyen joue sur un registre : la peur. Mais, l’Etat du Sénégal n’est que le spectateur impuissant de ces dévoiements et de la déstructuration de notre société dont les équilibres flanchent sous une succession de comportements inacceptables dans un Etat de droit.
Malgré quelques bataillons de policiers et de gendarmes, qui ont quadrillé le centre-ville, les thiantacounes ont mis à sac des véhicules publics et privés. Ce sont des actes de banditisme manifestes «encadrés» par des Forces de l’ordre victimes aussi de leur incompétence. Ce n’est point une nouveauté ! Dans ce pays, la plupart des crimes restent impunis, la Justice, dernier rempart, est victime de la peur. Comme toujours, on a juré que force restera à la loi. On ne demande pas aux nouvelles autorités d’épouser le tempérament explosif, le verbe haut en couleur et les méthodes brutales de l’ancien régime. Il faut, cependant, reconnaître que cette fadeur convenue des nouvelles autorités ne rassure pas.
Le ministre de l’Intérieur, qui cafouille, incapable de tenir un discours structuré, sans charisme, reste une preuve sidérante de l’incompétence du gouvernement. Ce premier flic, qui gère la sécurité des personnes et des biens, est incapable de ramener le calme dans un Centre-ville, où se trouvent toutes les institutions de la République, complètement saccagé par une horde de thiantacounes déchaînés et indisciplinés. Engagés dans un combat illégal, les coursiers des droits de l’Homme soutiennent cette bande de semeurs de bordel toute honte bue. Quel paradoxe ! Eux sont toujours à l’affût d’une promotion médiatique.
Amorphe, le chef de l’Etat laisse dériver son gouvernement comme un bateau ivre. Après les évènements tragiques du 13 octobre diffusés en mondiovision, les autorités ont fait preuve d’un laxisme inédit. Malgré un match de foot interrompu, un ministre blessé, un stade saccagé, les auteurs de ces actes de vandalisme se pavanent comme des héros. Et narguent l’Etat.
On croyait que cette époque a changé. Un nouveau Sénégal est né. L’équilibre des pouvoirs s’est modifié. A l’image de la première, cette alternance porte aussi des espoirs enthousiasmants. A condition que nos dirigeants sachent dépasser nos appréhensions pour nous propulser dans une nouvelle ère. Depuis six mois, on constate un régime qui tâtonne et incapable d’assumer son autorité sur des citoyens qui veulent vivre dans le chaos et l’anarchie. Ça ne peut pas prospérer. Mais, on savait que ceux qui sont aux affaires ne sont pas forcément les plus responsables.
lequotidien.sn

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