Général Gilbert Diendéré – « Nous ne sommes pas des extrémistes »

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Gilbert Diendéré, ancien chef d’Etat major particulier de Blaise Compaoré, ancien chef du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), est le président du Comité National pour la Démocratie qui a renversé les autorités de la Transition au Burkina Faso ce 17 septembre 2015.

Quelle est la situation actuelle qui prévaut au Burkina Faso ?

Aujourd’hui nous sommes en train de discuter avec les différentes parties. Nous allons rencontrer les représentants de la communauté internationale. Nous allons également rencontrer le président Macky Sall (Sénégal) et le président Boni Yayi (Bénin) qui sont venus discuter avec nous afin que nous trouvions une solution pour résoudre la crise qui prévaut.

Ou en sont les négociations ?

Pour l’instant nous n’avons pas encore rencontrés les chefs d’Etat. Nous attendons d’être appelés tout à l’heure pour cette rencontre. Actuellement ils sont en train de rencontrer les autres parties, les partis politiques, les organisations de la société civile… Nous attendons d’un instant à l’autre d’être convoqués pour que nous puissions nous aussi donner notre version des faits.

Justement, quelle est votre version des faits ?

Nous allons expliquer et nous allons donner notre position. Nous allons voir avec eux quelles sont les solutions qui pourraient nous être proposées pour sortir de cette crise.

Au niveau du CND, quelles sont les propositions que vous faîtes pour sortir de cette crise ?

Pour le moment nous ne pouvons pas vous les détailler. Nous devons d’abord exposer ces propositions aux chefs d’Etat. Je ne peux pas pour l’instant vous donner la primeur de ces informations.

On a vu que l’Union Africaine a prononcé des sanctions contre le Burkina Faso. Quelle est votre réaction ?

Nous sommes un peu désolés pour les sanctions qui ont été prononcées. Nous pensions que les sanctions auraient dû venir après les négociations, après les discussions que nous allons avoir avec les différents chefs d’Etat. Nous avons été surpris que cela se fasse avant même que nous n’entamions les discussions.

Est-ce que l’idée d’une transition vous effleure ?

Nous ne sommes pas là pour rester ou pour nous éterniser au pouvoir ; j’ai expliqué cela. Nous sommes là pour mettre en place les conditions pour des élections libres, transparentes et inclusives.

Sur les conditions d’existence du RSP, est ce que c’est toujours d’actualité ?

Oui c’est toujours d’actualité. En réalité on a accusé le RSP de beaucoup de choses mais c’est un corps d’élite qui a bien sa place dans notre armée. Mais malheureusement, pour des raisons qui leur sont propres, certaines personnes ont utilisé cela pour arriver à leurs fins et malheureusement nous avons été un peu choqués de la façon dont cette question est traitée.

On vous reproche souvent de n’évoquer que les frustrations de la hiérarchie militaire. Que pensez-vous des aspirations du peuple burkinabé qui avaient été clairement exprimées les 30 et 31 octobre 2014 ?

Mais justement je ne suis pas contre les aspirations des Burkinabés. C’est vrai que les 30 et 31 octobre il y a eu un mouvement, et ce mouvement a emporté le chef d’Etat qui était là. Nous ne sommes pas du tout opposés, au contraire, lorsque ces événements ont eu lieu. Nous avions nous aussi, à notre manière, accompagné ce mouvement. C’est pour cela qu’il n’y a pas eu d’opposition en tant que telle. Le chef de l’Etat à l’époque a préféré ne pas résister et partir de lui-même pour qu’il n’y ait pas de bain de sang ou de problème. Bien sûr, nous étions là mais nous ne nous sommes pas opposés farouchement à cela.

Comment voyez-vous le futur ?

Nous sommes confiants. Nous pensons que la sagesse des uns et des autres va l’emporter sur la colère que chacun de nous a pu avoir. Nous espérons et nous appelons de tous nos vœux que nous puissions trouver une solution, une issue qui soit acceptable et acceptée de tous.

Un dernier message pour la population burkinabé qui vous écoute ?

Je demande à la population burkinabé de rester calme, d’éviter tout ce qui peut entraîner une situation plus catastrophique. Je voudrais dire à ces braves populations que nous sommes là juste pour faire en sorte que notre démocratie puisse avancer. Même si l’acte posé pourrait être considéré comme antidémocratique, nous pensons qu’au sortir de cette crise, la démocratie au Burkina Faso en sortira beaucoup plus grandie.

Etes-vous prêt à lâcher du lest pour que cela puisse se faire ?

Bien sûr ! Nous ne sommes pas des extrémistes (il répète). Nous avons expliqué que les 30 et 31 octobre 2014 ce même régiment était là, ces mêmes personnes étaient là et nous n’avons pas résisté outre mesure. Nous ne sommes pas des extrémistes et nous ne voulons pas du tout qu’il y ait un désordre dans le pays. C’est pour cela que nous appelons les populations au calme. Nous appelons les populations à vaquer à leurs occupations pour s’occuper du travail quotidien qui est très très important.


Oumy Régina Sambou

Sud Fm Dakar

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