Hassoum Camara, « JE ME PLAIS À MONTRÉAL »

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Après que sa carrière ait connu un passage à vide, Hassoun Camara (27 ans) a décidé de se relancer cette année à l’Impact Montréal. Un pari jusqu’alors payant pour l’ancien milieu défensif de l’OM et de Bastia.

Hassoun, comment après des débuts professionnels en Europe, vous êtes-vous retrouvé à l’Impact ?
Je suis passé par l’Olympique de Marseille où je suis resté pendant un an et demi (2006-2008). De là, je suis allé chercher un petit peu plus de temps de jeu avec le SC Bastia où j’y ai fait deux belles saisons accomplies. Par la suite, je devais signer avec Grenoble en première division, mais je me suis blessé au métatarse et je n’ai pas pu jouer pendant 3 mois. Plus tard, alors que je cherchais de nouveaux défis à relever, j’ai entendu parlé de la perspective de l’entrée dans la MLS pour l’Impact de Montréal qui s’est d’ailleurs confirmé, et je n’ai donc pas hésité à sauter le pas en traversant l’Atlantique. C’est ainsi que j’ai été recruté par l’Impact après avoir fait des essais au camp d’entraînement de l’équipe.

Vous avez été sans club pendant un an, cette longue période d’inactivité vous a-t-elle changé ?
Il est vrai que je suis resté presque huit mois sans club et sans jouer. Pendant cette période, j’ai eu quelques opportunités qui se sont présentées à moi, mais qui n’étaient pas assez intéressantes à mon goût sportivement parlant. J’ai également été entre temps aux Émirats Arabes Unis où j’ai vécu quelques péripéties qui ne se sont pas concrétisés (NDLR: Camara voulait signer avec un club d’Abou Dhabi où il connaissait bien l’entraîneur, mais celui-ci a été limogé et la signature de Camara n’a pu alors être effective). Toutes ces mésaventures ne m’ont cependant pas empêché de rester actif en continuant à m’entraîner très fort avec le SC Bastia pour garder la forme, en attendant quelques offres. C’est ce qui fait que je ne regrette pas du tout ma décision de m’être joint à l’Impact aujourd’hui car je peux montrer ce dont je suis capable, et en plus le club a vraiment tout pour réussir. Il y a ici une belle atmosphère, un beau public, un beau stade. Les perspectives à court et à moyen terme font qu’à Montréal, les choses peuvent être assez palpitantes.

Comment jugez-vous le niveau de jeu, comparé à la Ligue 2 française, par exemple ?
Justement, le niveau de jeu de la Ligue 2 française est assez semblable à celui en Amérique du Nord, car c’est axé comme là-bas sur l’intensité physique et beaucoup de courses. L’adaptation peut se révéler difficile pour certains joueurs car le football en Amérique, particulièrement aux Etats-Unis, a la réputation d’être très engagé sur le plan physique. Mais moi, je n’ai pas eu ce problème justement parce que c’est un peu dans ce style de foot que j’ai évolué en jouant en Ligue 2 dans l’ensemble. Je pense d’ailleurs que dans un avenir rapproché, si les clubs au sommet de la MLS continuent de tirer les autres équipes vers le haut, le niveau de jeu va se rapprocher encore davantage de celui pratiqué en Europe en termes de qualité, c’est sûr.

Quelles sont les différences dans les méthodes d’entraînement et l’approche des matches par rapport à ce qui se fait en Europe ?
Comme je le disais tout à l’heure, il y a ici cette culture anglo-saxonne de l’engagement physique dans le style de jeu et donc dans les entraînements. Mais les coaches de l’Impact ont une culture du football assez européenne. D’ailleurs, toutes les équipes tendent maintenant à appliquer le même football qu’en Europe, c’est-à-dire axé sur le jeu essentiellement. Je pense que ça va quand même un peu plus vite en Europe, c’est évident, mais le niveau de jeu en Amérique progresse de plus en plus, surtout avec la présence de grandes stars de la classe de Thierry Henry et David Beckham dans la MLS. D’ici quelques années, je pense que le continent américain n’aura plus rien à envier au continent européen sur le plan du jeu.

À vous entendre, l’adaptation n’a donc pas été trop difficile pour vous quand vous êtes arrivé à Montréal…
Franchement, avec les diverses expériences et les épreuves que j’ai pu vivre, je n’ai eu aucun problème d’adaptation et je prends plaisir à jouer au football tous les jours. Je crois que c’est une grande chance et un grand honneur de pouvoir être professionnel. Je pratique donc ce sport avec l’idée de m’éclater sur le terrain à chaque match pour en soutirer le maximum de plaisir au sein d’un groupe collectif. C’est ça qui m’anime jour après jour et j’espère que ce plaisir là va durer le plus longtemps possible.

« M’inscrire dans la durée à l’Impact »
Quelles différences y a-t-il entre le public et le climat, tant en Europe qu’au Canada ?
On a un public extraordinaire à Montréal. C’est un chance de pouvoir jouer sur un beau terrain dans un beau stade devant de nombreux spectateurs à chaque match qui connaissent le football et qui nous encouragent. Pour ce qui est du climat, on a la chance de jouer pendant la saison estivale. Alors je n’ai pas trop vu l’hiver, ce qui n’est pas plus mal (rires) (NDLR: Camara était le seul au camp d’entraînement printanier à encore porter un bonnet, mais il est vrai que le printemps 2011 à Montréal fût l’un des plus froids de l’histoire). Mais en bref, il n’y a pas vraiment de différences notables.

A moyen terme, espérez-vous repartir en Europe? Ou bien comptez-vous vous inscrire dans la durée à l’Impact ?
C’est sûr que j’ai eu quelques approches d’autres clubs en début de saison. Ma volonté à moyen terme est cependant de m’inscrire dans la durée avec l’Impact parce que je m’y plais. Mais bon, les choses du football étant ce qu’elles sont, je ne suis pas le seul décisionnaire et il y a une multitude de choses qui entrent en ligne de compte. L’essentiel en ce moment pour moi est de pouvoir m’épanouir sur le terrain jour après jour, de donner tout ce que je peux pour l’équipe. On verra bien ce qui se passera après pour l’avenir car il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu dans le football d’aujourd’hui.

Avez-vous des contacts avec les autres joueurs sénégalais de MLS, comme Bouna Coundoul (NY Red Bull) ?
Bouna Coundoul se trouve à être le meilleur ami de mon beau-frère, donc quand nous avons joué le match hors-concours contre le Red Bull à Montréal, c’est vers lui que je suis allé directement en premier, et j’ai pu lui parler. Le monde est petit car même en traversant l’Atlantique, on peut rencontrer des amis communs sur le terrain. Ça fait toujours plaisir, d’autant plus que Bouna est un très bon gardien qui s’est imposé dans la MLS. C’est le genre de joueur qui est un exemple à suivre, pour moi comme pour d’autres.

L’Impact de Montréal connaît actuellement une saison difficile malgré la présence d’un bon noyau de joueurs. Qu’est-ce qui manque au onze montréalais pour retrouver le chemin de la victoire ?
On sait consciemment qu’on a un bon groupe de joueurs de qualité; que ce soit des jeunes de talents et des vétérans avec beaucoup d’expérience. Il nous faut juste trouver une cohésion d’ensemble étant donné l’arrivée de nouveaux joueurs de tous les horizons, ce qui demande du temps malgré que nous soyons déjà rendu à la mi-saison. Mais c’est à nous de faire avec et de s’ajuster par rapport à ça. Il nous faudrait juste un élément déclencheur comme deux ou trois victoires d’affilée pour renverser la tendance, et je suis vraiment confiant que nous allons y parvenir car nous avons les effectifs pour aller en ce sens et un staff technique vraiment opérationnel. Malgré cette mauvais période qu’on traverse depuis le début de la saison, je n’ai aucun souci pour la suite puisque nous formons un groupe extraordinaire qui en vaut le coup.

Quel est votre avis sur votre coéquipier Mignane Diouf ?
Diouf est un talent à l’état brut. Il vient de l’institut Diambars, que j’ai d’ailleurs pu visiter et qui forme de très très bons joueurs au Sénégal. Ça fait plaisir de voir des joueurs comme lui en ressortir pour montrer tout leur potentiel. Je suis très content pour lui, car malgré la distance et le nouvel environnement dans lequel il évolue, je trouve qu’il s’adapte assez vite et qu’il montre de très belles choses. Bien sûr, le talent n’est pas tout, mais il est très travailleur. S’il suit d’emblée les consignes qu’on lui donne et qu’il continue de progresser au sein d’un collectif, je vois pour lui une grand carrière de footballeur. Il en a les qualités en tout cas.

Propos recueillis par Mathieu Lemée, à Montréal

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