Le système universitaire de notre pays est globalement un échec que l’on peut constater sur quatre points.
En premier lieu, nous avons le cadre. Les amphithéâtres et les salles de cours de nos universités sont d’une autre époque. Aucune université moderne ne présente cet aspect repoussant de nos campus sociaux.
En deuxième position, vient la motivation des enseignants qui est au plus bas. Ils sont souvent en mouvement de grève pour des revendications de tous ordres, bien légitimes.
Le contenu des enseignements vient au troisième rang. Il est obsolète, écarté des réalités du monde réel de la production de biens et services. Cela induit la quatrième cause : la plupart des diplômés de l’université publique ne trouvent pas d’emplois.
Un système universitaire qui n’évolue pas dans un cadre propice, dont les enseignants ne sont pas motivés, dont les contenus ne sont pas adaptés au monde réel et dont les diplômés sont au chômage est un échec patent.
Au banc des accusés, figure la bourse universitaire. Elle engloutit des centaines de milliards inutilement. L’étudiant de premier ou deuxième cycle qui reçoit une bourse entière de 36.000 FCFA ou une demie bourse de 18.000 FCFA mensuels est précarisé d’office. Tout comme celui de troisième cycle avec ses 60.000 FCFA. Aucun étudiant ne peut se payer le moindre petit manuel avec ces sommes dérisoires qui servent à vivoter (une partie sert même à soutenir la famille). Dakar est bien la dixième ville la plus chère d’Afrique et la quarantième du classement mondial.
Tant que le système des bourses existera, il n’y aura jamais d’argent pour financer un cadre décent, des enseignants motivés, des contenus pertinents qui assurent des débouchés immédiats. L’Etat n’en a pas les moyens et le principe est que ce sont les usagers qui doivent financer le système. Dans les meilleures universités au monde, les étudiants paient et ne sont pas payés ; ils supportent des frais conséquents qui leur garantissent le cadre, les enseignants motivés et les contenus adaptés.
Il faut, purement et simplement, supprimer les bourses universitaires qui sont budgétivores et appauvrissantes. A la place, il faut mettre un système de crédit : un prêt de trois millions FCFA est accordé à chaque étudiant par année dont un million servira aux frais d’études pour financer le système universitaire dans son cadre, la motivation des enseignants et la mise à jour des enseignements. L’étudiant reçoit 200.000 FCFA par mois pendant dix mois pour étudier en toute sérénité. A la fin de ses études, l’étudiant a un délai de dix ans pour rembourser.
L’actuel système universitaire hérité de la colonisation française est archaïque et contre-productive. Un système universitaire performant a besoin de financement en permanence pour être à jour constamment. Le système des bourses tue l’université. Il est temps d’y mettre fin sans délai pour donner une vie autre à notre université.
Mamadou Sy Tounkara
melentane.sn
pas mal , réflexion pertinent, !
mais bon, vu que la nomination des Hommes à la place qu’il faut ne se fait jamais par appel a candidature, c’est dommage que le pays soit truffés de politiciens avec des crane vide
Soyons prudents dans cette question de suppression de bourses. Ce serait du coup exclure de possibilité d’etudes universitaires nombre de bacheliers qui ont des parents démunis et qui n’ont pas de parents sur place pour les héberger si l’on ferme les campus. Ce serait rendre quasi impossible pour eux de continuer leurs etudes supérieures. Une aggravation de situation plutôt qu’une solution. Il faudrait s’attaquer autrement aux problèmes existants
cher Marcellus , relisez bien la réflexion de Mr Tounkara , là il ne parle pas de fermer les campus , il a donné des arguments pour suprimer les bourses el la solution de financement d’etude des etudiants.
Supprimer les bourses et supprimer les campus se rejoignent car ce sont avec leurs bourses que les étudiants payent frais de scolarité, de chambre et repas
Il faut chiffrer la proposition pour voir la bêtise.Pensez aux crédits impayés, assurances, intérêts ect…
Nous sommes au Sénégal.Je n’aime pas les grandes gueules.Parler Parler Parler Parler.