Intégration économique: l’Uemoa met 35 milliards dans le secteur de l’énergie

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Soumaïla Cissé, président de la commission de l’Uemoa, tire sa révérence après 8 ans à la tête de l’Uemoa. Il est revenu hier sur son magistère à la tête de l’institution d’intégration économique sous-régionale. Bilan et perspective.

« Depuis 1994, le monde a changé ». De préoccupations purement macro-économiques et de finances publiques, l’Uemoa, selon Soumaïla Cissé, a opéré sa mue pour s’atteler, entre autres, à la croissance économique, au développement des infrastructures de base et à la réalisation de la sécurité alimentaire dans ses pays membres.

Avec un programme quinquennal en phase de reconstitution, selon le président sortant de la commission de l’Uemoa, en tournée de remerciement, l’Uemoa veut mettre l’accent, entre autres, sur l’amélioration des infrastructures de transport, l’exploitation des énergies renouvelables et la réalisation de la sécurité alimentaire des Etats membres. L’énergie sera prise en charge par l’Initiative régionale pour l’énergie durable (Ired). Ce programme se traduit par l’octroi des financements aux Etats membres d’un montant de 130 milliards mobilisés sur ressources propres. Pour le Sénégal, il est retenu le financement de deux projets. Le premier concerne l’« Acquisition de groupes conteneurisés d’une capacité de 40 MW sur le site de Tobène» avec une contribution du Fonds de Développement de l’Energie (FDE) à hauteur d’environ vingt cinq milliards (25 000 000 000) FCFA. Le second projet vise la « Construction de la boucle de 225 kV de Senelec phase 1 », avec une contribution du FDE pour un montant de dix milliards (10 000 000 000) FCFA. Toutefois, précise Soumaïla Cissé, il faudra du temps pour leur réalisation.

En ce qui concerne le Sénégal, révèle M. Cissé, la Commission de l’UEMOA a, entre 2004 et 2010, procédé à d’importants versements compensatoires et mis en œuvre des projets économiques intégrateurs, atteignant ainsi une contribution globale de près de soixante dix huit milliards six cent millions (78 600 000 000) FCFA. Cette contribution financière a été articulée autour de trois axes. Le remboursement des moins values de recettes douanières pour près de dix neuf  milliards (19 000 000 000) FCFA. La mise en oeuvre de projets de développement pour près de cinquante sept milliards (57 000 000 000) FCFA et l’octroi de subventions diverses pour plus de deux milliards six cent millions  (2 600 000 00) FCFA.

Parmi les difficultés rencontrées durant son magistère, le président sortant a fait état des barrières douanières et des prélèvements illicites sur les routes, soulignant au passage que les directives ne sont pas transposées au niveau des administrations des Etats membres. « Il faut, dit Soumaïla Cissé, que les gens refusent de payer ce qu’ils ne doivent pas payer ». En outre, la guerre en Cote d’Ivoire a été un gros handicap pour l’essor économique de la communauté ouest-africaine. Ce pays révèle-t-il contribue pour 36% dans le budget de l’Uemoa. Une occasion pour lui de souligner, la crédibilité du Franc Cfa.  » Ce qui est important, dira-t-il, c’est que nous avons une monnaie qui nous serve ».  La gouvernance économique, malgré la mise en place de Centif reste une préoccupation majeure, selon lui.

Ainsi, l’Uemoa compte sur trois leviers impulser le développement de ses Etats membres: l’éducation, la technologie, « pour faire des bonds dans tous les domaines », et la gouvernance. Soumaïla Cissé indique également que l’Union va jouer un rôle de plus en plus politique, une manière « de tenir compte des problèmes du moment, sinon dit-il, nous serons décalés par rapport à la réalité ».

Gaston COLY, xalimasn.com

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