Le président chinois Xi Jinping a entamé vendredi 29 mars la dernière étape de sa tournée africaine à Brazzaville, en République du Congo. Durant les deux jours, il devrait signer des accords, notamment pour le financement de plus de 500 km d’autoroute entre Brazzaville et la capitale économique Pointe-Noire. La présence chinoise croissante en Afrique provoque polémiques et interrogations en Occident.
La Chine se comporte-t-elle comme une puissance coloniale ?
C’est une controverse inépuisable. Juste avant la tournée africaine de Xi Jinping, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Lamido Samusi, fils d’un ancien ambassadeur à Pékin, l’a de nouveau alimentée en publiant, le 11 mars dans le Financial Times, un article d’opinion, jugeant qu’il était temps pour les Africains de « se réveiller sur les réalités de leur romance avec la Chine ». « La Chine prend nos ressources naturelles et nous vend des biens manufacturés. C’était également l’essence du colonialisme. Les Britanniques sont allés en Afrique et en Inde pour s’assurer des matières premières et des marchés. L’Afrique s’ouvre maintenant de son plein gré à une nouvelle forme d’impérialisme », a-t-il écrit.
Lors de sa première étape en Tanzanie, avant de se rendre en Afrique du Sud, Xi Jinping a affirmé que Pékin « se confrontera sans faux-fuyant et sincèrement aux nouveaux développements et aux nouveaux problèmes concernant ses relations avec l’Afrique ». « Et les deux parties devront traiter correctement tout problème qui se pose dans un esprit de respect mutuel et de coopération gagnant-gagnant », a-t-il déclaré dans un discours tenu à Dar es Salaam.
L’un des facteurs de l’avancée chinoise en Afrique est le retrait des Occidentaux. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les entreprises, note Jean-Raphaël Chaponnière, chercheur associé à Asia Centre. Bon nombre d’entrepreneurs européens se sont tournés, depuis la chute du Rideau de fer à la fin des années 1980, vers l’Europe orientale, délaissant le continent africain. Par leurs achats des matières premières africaines, les Chinois ont également permis aux cours de ne pas s’effondrer et ont permis un renouveau économique, dont les Chinois ont été les premiers à profiter en raison de leur présence. C’est ce qu’a souligné le magazine chinois Outlook le 24 mars : « La croissance rapide du commerce sino-africain a commencé dans les années 1990, alors que les pays européens négligeaient l’Afrique, les uns après les autres, et que beaucoup de pays africains se trouvaient dans une impasse pour leur commerce extérieur et même pour leurs finances. Depuis vingt ans, la raison pour laquelle le commerce sino-africain a progressé rapidement et a suscité l’envie de l’Occident est que la Chine ne s’ingère pas dans les affaires intérieures africaines et qu’elle est prête à payer à l’Afrique un prix plus élevé que les pays occidentaux ».
La structure du commerce entre Chine et Afrique peut-il se maintenir ?
La Chine achète des matières premières à l’Afrique et lui vend des produits manufacturés. Elle met également la priorité sur les infrastructures, alors que les Occidentaux, non seulement conditionnaient leurs aides et crédits, mais laissaient aux acteurs privés ce genre de projets. Cependant, la structure du commerce bilatéral « n’est pas viable sur le long terme », a mis en garde le président sud-africain Jacob Zuma lors du Forum Chine-Afrique tenu à Pékin en juillet 2012. En 2006, le gouvernement avait pris des initiatives pour tenter de calmer les craintes des pays africains en décidant de financer la construction de six zones économiques spéciales dans cinq pays africains (Maurice, Nigeria, Zambie, Egypte et Ethiopie), sur le modèle de Shenzhen, pour montrer sa volonté d’industrialiser le continent et de faire évoluer les termes de l’échange. Sept ans après, le bilan est mitigé, juge M. Chaponnière.
La Chine exporte-t-elle sa main d’œuvre excédentaire en Afrique ?
C’est un des reproches les plus entendus quand on parle des relations entre la Chine et l’Afrique. Les entreprises chinoises ne feraient pas appel à la main-d’oeuvre locale et Pékin en profiterait pour permettre à une partie de sa population de trouver du travail. La Chine se défend en mettant en avant le chiffre de 819 000 Chinois travaillant à l’étranger, la plupart en Afrique. Et surtout en soulignant qu’elle a de plus en plus besoin de la population active à l’intérieur de ses frontières, car le pays vieillit.
La Chine prend-elle possession de terres en Afrique pour alimenter sa population ?
C’est, selon la plupart des spécialistes des relations sino-africaines, une « légende » nourrie par certains articles. Mais, sur le terrain, les faits ne permettent pas d’étayer la réalité de l’accaparemment de terres par Pékin. « Il faut démythifier le fait que la Chine produit en Afrique pour ses besoins alimentaires, c’est faux. Il y a une grande part de fantasme dans cette question des accaparements agricoles chinois en Afrique « , indique Jean-Jacques Gabas, économiste et chercheur au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). Si on regarde Land Matrix, la base de données du réseau International Land Coalition (ILC), en Afrique subsaharienne, la Chine est derrière les pays du Golfe et les pays européens. Une enquête effectuée dans plusieurs pays africains par le CIRAD pour le compte de l’AFD (Agence française de développement) confirme cet état de fait, indique M. Gabas. « Si l’accaparement foncier est trop compliqué, les Chinois trouvent une autre solution », relève-t-il, donnant un exemple au Bénin. Un projet d’achat de terres pour planter du manioc afin de produire de l’alcool a capoté face à la résistance locale. « Les Chinois ont alors décidé d’établir des contrats avec les paysans », dit-il. Au Sénégal, un projet très médiatisé de 60 000 hectares de sésame n’a jamais vu le jour. « Un investisseur est venu, il a essayé quelques hectares, ce n’était pas rentable, il est parti », explique M. Gabas.
Et quand les projets réussissent, la production est surtout destinée au marché local et régional. « C’est un tremplin pour des secteurs plus stratégiques comme les infrastructures ou les mines », affirme le chercheur du CIRAD.
Ce ne serait que les prémices d’une occupation de plus grande ampleur, quand on sait que les Tunisiens et les Marocains n’ont qu’une idée : Venir empêcher que la culture maraichère du Sénégal demeure au stade embryonnaire pour que nos produits plus concurrentiels et d’aussi bonne qualité sinon meilleure ne les concurrencent en Europe!
Je ne serais pas du tout surpris de voir des Chinois, des Marocains, Tunisiens et Espagnoles se ruer vers le Sénégal pour s’y adonner à l’Agriculture Moderne.
Il appartient au Président Macky Sall de dire la vérité à nos jeunes qui doivent être formés dans les métiers très divers de l’Agriculture par exemple Mécanique en machines Agricoles, céréaliers, maraîchers, dépanneurs en pompes pour l’irrigation, et de vrais Agriculteurs modernes, différents de ce que nos grands-pères ont fait jusqu’à maintenant.
Combien de jeunes disposent de quatre millions à investir dans des superficies cultivables qui nécessitent 20 fois plus ?
Je n’en connais pas, moi ! Par contre, si le gouvernement encourageait des milliers de jeunes disposant d’un Capital d’un à deux millions de FCFA à se regrouper en Groupement d’Intérêts Agricoles par grappes de 40 à 50, l’Etat les garantirait auprès d’une Banque (Banque Agricole) ou toute autre pour un prêt de 400 à 500 millions remboursables sur vingt ans.
Si j’étais Conseillers du Président Macky Sall, je lui dirais d’aller dans ce sens, en installant ces grappes de jeunes patriotes sur les fermes avec femmes et enfants dans des lots de 100 à 300 hectares, avec toutes les commodités utiles dans une Villes ou bourg de 1000 à 2000 personnes.
Je pense que mon idée pourrait encourager d’autres jeunes quelques saisons après compte tenu des avantages que les pionniers auraient dès la première année.
Quand un jeune Sénégalais brave la mer, après avoir payé 1, 2 voire 3 millions pour aller s’adonner à la culture maraîchère en Espagne pour un salaire hypothétique de 1000 Euros quatre à six mois dans l’année, il peut bien aller jusqu’à Kédougou, Matam, Podor ou Tambacounda avec sa femme pour y gagner en moyenne 300.000 francs par mois 12 mois sur 12.
@Sadaga , Vous avez fait des suggestions tres pertinentes, il faudrait voir comment les faire parvenir aux Conseillers Techniques du Ministere de l’Agriculure .