La délégation de la CEDEAO quitte la Côte d’Ivoire, sans Laurent Gbagbo

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ABIDJAN, Ivory Coast – Les présidents du Bénin, de Sierra Leone et du Cap Vert, mandatés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour convaincre le président sortant Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, ont quitté mardi soir la Côte d’Ivoire. Rien n’a filtré pour le moment de la teneur de leurs entretiens.

Les trois présidents, Thomas Yayi Boni, Ernest Bai Koroma et Pedro Pires, accompagnés de dignitaires de la CEDEAO, ont rencontré une première fois Laurent Gbagbo vers 13h locales au palais présidentiel. Ils se sont ensuite rendus jusqu’à l’hôtel du Golf pour un entretien avec Alassane Ouattara, dont la victoire à la présidentielle du 28 novembre a été reconnue par la communauté internationale.

Ils ont rencontré une deuxième fois Laurent Gbagbo mardi soir, avant de quitter la Côte d’Ivoire. « Pas de commentaires », a déclaré Ernest Bai Koroma, interrogé sur les résultats de la médiation.

La CEDEAO s’est dite prête à recourir à la « force légitime » si Gbagbo continuait de s’accrocher au pouvoir. Le président sortant refuse de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara au second tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre, malgré la validation de ces résultats par les Nations unies. M. Gbagbo a obtenu de son côté l’annulation d’une partie des votes pro-Ouattara dans le Nord, bastion de l’opposition, et s’est fait déclarer vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien.

Un mois après le second tour de la présidentielle, la Côte d’Ivoire est toujours dans l’impasse, et le pays risque aujourd’hui de replonger dans la guerre civile.

Signe des fortes tensions, un convoi de trois véhicules de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) transportant 22 casques bleus a été attaqué mardi à Yopougon, à l’ouest d’Abidjan. Selon l’ONUCI, « une foule nombreuse a encerclé le convoi, blessant un soldat au bras avec une machette et incendiant un des trois véhicules ».

La situation est revenue à la normale « grâce à l’intervention du chef d’état-major général des Forces de défense et de sécurité, le général Philippe Mangou », ajoute l’ONUCI qui « condamne vigoureusement cette attaque et réitère sa détermination à poursuivre son travail au service du peuple ivoirien ». Laurent Gbagbo, qui dénonce un « complot » international à son encontre, réclame le départ de l’ONUCI.

La CEDEAO, de son côté, est déjà intervenue en Afrique par le passé, notamment lors de la prise de Freetown, la capitale de Sierra Leone, en 1998, et en 1990 au Liberia, où ses forces sont restées pendant plusieurs années. En cas d’intervention, le Nigeria, plus grosse armée de la région, est pressenti pour jouer un rôle central dans les opérations.

Une éventuelle intervention de la CEDEAO fait craindre à certains analystes une invasion de grande ampleur qui ferait de nombreux morts. Selon l’ONU, au moins 173 personnes ont déjà été tuées lors de violences qui ont suivi l’annonce des résultats divergents. On craint toutefois que le bilan réel ne soit bien plus lourd.

La CEDEAO est composée du Bénin, du Burkina Faso, du Cap Vert, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Liberia, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de la Sierra Leone et du Togo. AP

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journalmetro.com/

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