La honte ! Des talibés rapportent jusqu’à 53 millions FCfa par an à leur maître

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C’est clair, la mendicité rapporte beaucoup d’argent à certains maîtres coraniques. Et cette réalité, Matthez Wells, chercheur à Human Rights watch l’a prouvé avec des données statistiques à l’appui, dans le cadre de l’enquête de l’organisation. «Le résultat est que des individus amassent de véritables fortunes sur le travail des enfants», a-til indiqué, hier, lors de la conférence sur la publication du rapport portant sur : «Exploitation sous prétexte d’éducation : progrès mitigés dans la lutte contre la mendicité forcée des enfants au Sénégal».

Ainsi, dans une école coranique sise au quartier de Golf Sud, à Guédiawaye, M. Wells s’est indigné de voir dans une maison abandonnée qui n’a ni porte, ni fenêtre, ni protection, ni eau, encore moins d’électricité, 150 enfants y habiter. Toutefois, dans le cadre de ses enquêtes, il a chiffré un nombre variant entre 20 et 30 enfants qui dorment ensemble sur une natte usée ou à même le sol. Et pourtant, a indiqué M. Wells, ces enfants qui mendient, 6 jours par semaine, apportent une fortune à leur maître qui, lui, habite loin d’eux dans une maison confortable. «Le maître leur exige 500 francs Cfa et 1 à 2 kg de riz, en fonction de l’âge de l’enfant. Le vendredi, ils doivent apporter chacun 750 francs Cfa et du riz», a expliqué M. Wells qui juge nécessaire de faire le cumul du gain annuel que tirent des maîtres coraniques dans ce système d’apprentissage.

En outre, il a révélé que «l’addition de l’argent et du riz exigés pour les 150 enfants donne presque une somme de 500 000 francs Cfa et plus de 1 000 kg de riz», que le maître empoche chaque semaine. «Quand vous calculez la valeur totale sur un an, le maître exige au total plus de 53 millions de francs Cfa», révéle-t-il. Pour lui, il n’y a pas d’ambiguïté sur la question : «Cela est de l’exploitation pure et simple».

Matthez Wells a aussi fait le même constat dans une école coranique à Saint-Louis où 28 enfants sont forcés d’apporter chacun la somme de 300 francs Cfa et un demi-kilo de riz chaque jour à leur maître. Là, également, le cumul des versements des talibés au maître coranique est estimé, d’après le chercheur, à 58 800 francs Cfa et 98 kg de riz par semaine. «Quand vous prenez la valeur de l’argent et celle du riz, ces 28 enfants sont obligés d’apporter l’équivalent de 5 millions de francs Cfa au maître coranique, chaque année», a révélé Matthez Wells. Ce dernier est donc convaincu que «dans ces écoles abusives, il existe un système dans lequel tout le monde gagne, sauf l’enfant ». Car, a-t-il constaté, «le riz n’est jamais utilisé pour nourrir les enfants, mais plutôt pour nourrir la famille du maître ou pour le mettre dans des sacs et les revendre à la population, pour tirer encore plus de profits».

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3 Commentaires

  1. J’ai vu ces enfants dans Dakar et Mbour, j’ai discuté avec beaucoup d’entre eux en compagnie d’employés de notre hôtel et je peux affirmer qu’ils sont venus de pays voisins. Malgré ce constat, tout étranger qui débarque à Dakar commence à avoir des nausées jusqu’à Saly en voyant ces pauvres enfants au corps couvert de plaies purulentes a des préjugés très racistes sur ce qu’ils appellent la coutumes de certains peuples d’Afrique Noire. Au 21ème siècle, ce n’est plus que chez les peuples noires d’Afrique que l’on ose faire cela à de pauvres enfants. Ramenez ces enfants dans leurs pays d’origines : Guinée, Mali et Gambie.

  2. certains sont d’authentiques sénégalais venus du Fouta ou du Cayor pour ce qui concerne Saint_Louis. c’est un système d exploitation qui est plus rentable que la fonction publique, la preuve, tout petit marabout qui est « libèré » par son maitre vient dans les grandes villes faire fortune avec dans ses bagages les enfants d’autrui. il y a à Saint_louis des maitres coraniques qui ont acheté des maisons qu’ils louent et continuent d’entasser les talibés dans des maisons en construction. On n a pas besoin d emmener les enfants d’autrui dans une grande ville pour leur enseigner le coran, beaucoup d’entre ont appris le coran sans mendier. il n y a qu’au Sénégal que la mendicité est corollée à l’apprentissage du Coran. C’est devenu si alléchant que des guinéens de bissau et des gambiens ont investi le créneau, il faut regretter que cette pratique de la mendicité des talibés ne se propage qu’avec les halpulars qui investissent les grandes cités

  3. En conclusion, si je vous comprends bien, il revient maintenant à l’Etat, (au Gouvernement) de votre pays de prendre ses responsabilité, comme l’a fait un Président que beaucoup de Sénégalais semblent de plus aimer, je veux nommer le Président Gambien Yayé Diam . Que dirait le gouvernement Sénégalais, si dans une région donnée la coutume voudrait que l’on coupe les lèvres des enfants à la naissance ?

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