La lutte est un sport très ancien, bien qu’elle ait évolué dans le temps en passant par différentes
formes. Déjà, il y a plus de 5.000 ans les Sumériens la pratiquaient, ensuite ce fut le tour aux
Grecs dans l’Antiquité. Déjà en 708 avant J.C. elle fut intégrée au programme des jeux antiques.
Dans sa forme antique, les lutteurs se combattaient nus, enduits de sable et d’huile.
Séance de lutte antiqueDans sa forme plus ou moins moderne, elle a été pratiquée dans de nombreux pays occidentaux,
notamment en France (admise comme sport professionnel, en 1830).
Au Canada, l’histoire de la lutte a débuté également dans les années 1800, avant de connaitre sa
véritable notoriété au milieu du XX e siècle. Au Québec, ce sport était devenu un véritable
phénomène de société dans les années 1930-1950, jusqu’à ce que la télédiffusion des combats de
lutte, se fissent durant les heures de forte audience. L’organisation de galas de lutte s’organise
toujours au sein de la Province, et le sport semble bien renaitre après une longue période de
déclin.
Au Sénégal, la lutte est pratiquée depuis le XVI e siècle, toutefois, l’organisation de combat en
enceinte fermée ne date que des années 1920. Le Français Maurice Jacquin fut le premier
promoteur de lutte, à avoir organisé un combat au sein d’une arène, en 1927. Parmi les premiers
lutteurs de renommée, on peut nommer Médoune Khoulé, Sanor Dieng et Diéry Sadio qui ont été
les initiateurs de la lutte avec frappe. Toutefois, la lutte est restée longtemps comme un sport de
distraction, sans grande rentabilité financière, pratiquée surtout sous la forme traditionnelle sans
frappe. Sur le plan stylistique, une amélioration a été apportée comparativement à la version
antique, car les lutteurs se drapent d’un pagne (le ngéébe) qui leur couvre leurs parties intimes.
Sa professionnalisation n’a réellement débuté que dans les années 1980, et s’est poursuit dans les
années 1990, avec la création du CNG (Comité national de gestion de la lutte), en mars 1994.
Un lutteur en échauffement dans une arène.
La lutte avec frappe, est progressivement devenue
la forme standard, et commençait à représenter une véritable
source de revenus pour les pratiquants. La lutte fut
pratiquée par toutes les ethnies (Wolof Sérère, Diola,
etc.). Différentes générations de lutteurs ont marqué la lutte
sénégalaise : Médoune Khoulé (Cayor, 1930-1940) ;
Babacar THIAW (Yoff, 1930-1940). Les années 1940
jusqu’à 1960, étaient quasiment marquées par le monopole
de l’arène par des lutteurs d’origine lébous (Soulèye Ndoye, Demba Thiaw, etc.). À partir des
années 1950, la région de la Casamançe commençait à disposait également de champions de lutte
(Fodé et Falaye Baldé). Les années 1970 et 1980 ont été marquées par la génération de Mbaye
Guèye, de Sa-Diambour, de Robert Diouf, puis ça a été le tour de Manga II de Toubabou Dior,
etc.
Mbaye Guèye fut parmi les premiers lutteurs à avoir empoché la rondelette somme d’un million
de francs, dans un combat de lutte. Pour de plus amples informations veuillez consulter le
mémoire d’Ithiar Bidiar soutenu à l’INSEPS, en 1990 et la thèse de Cheikh Tidiane Wane,
soutenue en 2012.
La lutte sénégalaise moderne et ses acteurs
La véritable révolution financière n’est intervenue que dans les années 1990, avec l’arrivée dans
l’arène du lutteur Mohamed NDAO (Tyson). Ce dernier a été le premier à rafler des cachets de
plus de 100 millions de francs (100 et 150 millions lors de ces deux corps-à-corps avec Yakhya
Diop Yékini).
Actuellement, la lutte sénégalaise compte environ 3.500 lutteurs disposant d’une licence (un
permis), et de 125 écuries de lutte. La lutte est devenue une activité lucrative où de nombreux
businessmen s’investissent et elle ne laisse même pas indifférents les hommes politiques. Une
classification des lutteurs par ordre de mérite est une épreuve très délicate et difficile à réaliser.
En fait, les lutteurs peuvent avoir à s’affronter plus d’une fois et que les victorieux d’aujourd’hui
deviennent les défaits le lendemain. Globalement, sur les trois mille lutteurs, il existe moins
d’une dizaine qui en termes de palmarès et de revenus, ont occupé le devant de la scène durant
ces deux dernières décennies : Yakhya Diop (Yékini), Balla Gaye II, Modou Lo, Eumeu Sène,
Tyson, et Serigne Ousmane Dia (Bombardier), etc. Le patrimoine financier de ces élites de la
lutte sénégalaise varie en moyenne entre un milliard et 750 millions de francs CFA. Ces derniers
ont presque tous été en un moment donné, rois de l’arène (lutteur resté invincible durant un
certain temps). Tandis que le gain moyen par séance de lutte des apprentis lutteurs varie entre
15.000 et 50.000 francs. En plus de ces figures, on peut en outre citer les noms de Moustapha
Guéye (le Tigre de Fass), Tapha Tine et les plus jeunes (Zoss, Ama, Boy Niang, Sa Thiès, Gouy-
Gui, etc.).
Séance de lutte sénégalaise : drapeau du président de la république (juillet, 2018)
La lutte sénégalaise se trouve dans son âge d’or et représente actuellement le sport le plus prisé
et le plus suivi, devant même le football. Cependant, elle est également la source de plusieurs
méfaits au sein de la société et représente le premier facteur de diversions, en particulier chez les
jeunes.
Le phénomène de la lutte et ses implications socio-économiques
? Les implications directes
La lutte professionnelle constitue indéniablement une activité créatrice d’emplois, même si, sur
les trois mille licenciés, moins d’une centaine seulement parviennent à réellement gagner leurs
vies décemment, avec seulement cette activité. Comme sport populaire, la lutte draine
évidemment des foules de milliers de personnes, cela ne va pas sans avoir des conséquences sur
le plan social.
Les lutteurs ont généralement de très bas niveaux d’étude. De nombreux facteurs expliquent cet
état de fait. Des études scientifiques portant sur la compatibilité entre les études et la pratique de
la lutte ont été réalisées (Cf. Sock, 2011). Le titre du mémoire est: « la problématique de la
déscolarisation des jeunes des écoles de lutte et écuries de la région de Dakar ». Il ressort de cette
étude qu’environ 33 % des lutteurs estiment que, pour diverses raisons la pratique de la lutte est
incompatible avec les études. Particulièrement, il s’avère difficile de concilier les exigences
temporelles de ces deux activités. Certains lutteurs affirment avoir boudé l’école parce que ça ne
leur intéressait plus. Le plus souvent la raison derrière de ce désintéressement est qu’ils
aperçoivent la lutte comme un moyen de promotion sociale plus fiable et plus accessible. Ainsi la
lutte est devenue le premier facteur de décrochage scolaire chez les jeunes Sénégalais.
La lutte est également le premier secteur de blanchiment d’argents sales. Les promoteurs de
lutte, tels que Luc Nicolaï, Gaston Mbengue, Aziz Ndiaye etc. s’investissent très souvent dans
des activités connexes plus lucratives. Cette reconversion est probablement liée à la crise qu’a
traversée la lutte sénégalaise au cours de ces dernières années.
Le trafic de drogues dures
Il est incontestable que le Sénégal est devenu la plateforme majeure de vente et de transit des
drogues dures en provenance de l’Amérique du Sud.
Au Sénégal, près de 2/3 des dossiers traduits en cour criminelle sont liés à la consommation de
drogue ou à son trafic. La consommation de la drogue peut également entrainer une hausse du
taux de criminalité, et peut indirectement avoir une incidence sur le nombre d’emprisonnements.
Toutefois, le fléau persiste, quelles sont les raisons de cette densification du réseau de
commercialisation de la drogue ? Est-ce que c’est la législation qui est lâche ? Quel est le degré
d’implication des autorités sénégalaises dans le trafic ?
En tout cas d’après le responsable A.P.R., Moustapha Cissé Lo, il est net et évident que, ce sont
les autorités qui sont en même temps les trafiquants de la drogue. Il va plus loin même en
confirmant que tous les immeubles construits au niveau de la capitale sénégalaise, au cours des
deux dernières décennies, ont été financés par de l’argent issus de la drogue. La circulation de
l’argent issu du trafic peut par ailleurs hausser le niveau d’inflation, en créant une bulle, aux
effets néfastes sur les citoyens. Un tel scénario se traduit par le renchérissement des produits de
première nécessité et du coup du logement. Le niveau réel de notre économie ne reflétant pas
cette surenchère, qui est soutenue par une petite frange de la population. Cette frange de la
population se compose des dealers et de leurs collaborateurs. Le trafic illicite permet d’alimenter
un ensemble de réseaux très complexes et ramifiés comprenant, bien sûr, les dealers et leurs
collaborateurs directs. Cependant, le trafic permet de développer un ensemble d’activités
connexes et très nébuleuses par l’intermédiaire de la prolifération des sociétés écrans. De
nombreux acteurs (politiciens, hommes d’affaires, etc.,) peuvent s’impliquer dans ce trafic. Par
exemple, dans le secteur de l’immobilier on a pu constater entre 2000 à aujourd’hui une
reconfiguration extraordinaire du paysage urbain à Dakar, avec des bâtiments qui « poussent »
un peu partout. Un rapport de l’ONUDC publié, en 2010 rapporte qu’entre 2000 et 2008, plus de
250 milliards de francs CFA ont été investis dans le secteur de l’immobilier. De ce montant,
seulement 4 % (10 milliards) a transité par les banques. De ce fait nul ne peut savoir d’où
provient l’argent qui a été investi dans le Secteur. La lutte (sport populaire couramment pratiqué
au Sénégal), n’en demeure pas en reste, des « cachets » correspondant à de faramineuses sommes
d’argent sont payés aux lutteurs. Les montants que les promoteurs de lutte (Assane Ndiaye, Aziz
Ndiaye, Gaston Mbengue, Palla Mbengue, Luc Nicolai, etc.,) investissent pour organiser un seul
combat de lutte peuvent frôler le demi-milliard de francs CFA. En 2012, Luc Nicolai avait écopé
de deux ans de prison ferme dans l’affaire du Lamantin Beach (Hôtel de Saly à Mbour). Dans
cette affaire, lui et d’autres trafiquants dont le chef du poste de la douane de Mbour étaient
impliqués dans un trafic de cocaïne. Dans le rapport 2012 du GIABA on peut lire :
« En août 2012, les forces de répression ont démantelé un vaste réseau de trafiquants de faux
billets et arrêté deux libano-syriens. Un sénégalais membre du réseau fut un proche associé,
d’une personne Politiquement Exposée (PPE) dans le pays. Des perquisitions et des saisies par la
police nationale ont mené à la saisie de faux billets de banque de 500 Euros et de 100 $ à
blanchir. Les agents de répression arrêtèrent aussi un célèbre promoteur d’événements, un gérant
d’hôtel, un nombre indéfini d’agents de douanes pour leur supposée implication dans l’extorsion
et le trafic de cocaïne à la station balnéaire de Saly.»
En 2013, l’ancien Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), M. Abdoulaye Niang, qui
par ailleurs fut à la tête de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS)
avait également été accusé d’implication dans une affaire de recel de drogue. En 2009, l’ancien
super-ministre d’État Karim Wade avait été appréhendé au Maroc en possession d’une quantité
importante de drogue. L’information qui a été relayée par le chargé d’affaires (R. Jackson) de
l’ambassade des États-Unis au Maroc, peut toujours être consultée dans le site de Wikileaks. Le
titre de article est: Moroccan drug interdiction: two steps forward, one step back. On y apprend
que l’ancien trés puissant ministre d’État dans le régime d’Abdoulaye Wade, avait été arrêté en
même temps que 15 autres trafiquants de gros calibre. Il avait été relâché sur instruction du roi
Mohamed VI, par la suite l’affaire a été étouffée.
En juin 2019, plus de 1,3 Tonnes de cocaïne, en provenance du Brésil avait été saisie dan un conteneur
du chargeur italien Grimaldi. D’après les informations relayées par la Douane sénégalaise, environ 1/3
du poids saisi (500 kg) aurait miraculeusement disparus (pour une valeur estimée à 45 milliards de
francs CFA).
Le commerce de produits illicites va de pair avec le blanchiment d’argent et la falsification de
devises. En 2015, le célèbre chanteur Thione Seck a été appréhendé pour détention de faux
billets de banque et falsifications de devises. Lui, et ses complices détenaient une valeur de plus
de 41 milliards de francs CFA, constituée de fausses coupures (en dollar, en euros et en francs).
Tout récemment, un des responsables de l’APR (le député Seydina Fall, Alias Bougazeli) a été
appréhendé avec de fausses coupures de banques en euros et dollars, pour une valeur estimée à
plus de 30 milliards de francs. L’affaire est pendante entre les mains de la justice sénégalaise.
Les implications indirectes : les transformations sociétales.
De nombreux lutteurs professionnels partent en Occident, le plus souvent aux États-Unis, en
France ou en Espagne, où ils s’entrainent pour préparer leurs combats. Dans ces pays-là, ils
peuvent avoir accès une salle de gymnastique, avec tous les équipements requis à des coûts très
abordables (50.000 francs par mois). À moins qu’ils requièrent des services spécifiques
nécessitant un moniteur spécialisé. Ils retournent au pays avec des muscles gonflés (Fig. 51), et
ramènent de leur séjour un nouveau dialecte typique à eux composé de quelques mots appris
durant leurs voyages.
Ainsi, un nouveau style de langage, généralement issu du milieu de la lutte, est venu se greffer au
Wolof que la majorité des citoyens parlent. Les exemples sont nombreux on peut en citer : I
don’t care (je m’en fous) ; Lep dina leer (le verdict sera bientôt connu), etc.
De nombreuses jeunes filles démunies des milieux urbains également vont se prostituer chez les
lutteurs. Les facteurs qui amènent ces filles à fréquenter les jeunes lutteurs sont nombreux : le
prestige social d’être la petite amie d’un lutteur, les raisons financières ou émotionnelles (elles
peuvent s’émouvoir de la forme physique des lutteurs). Le plus souvent, ce sont des raisons
financières qui les y conduisent.
Portrait d’un lutteur moderne
Généralement le séjour en Occident leur coute très peu, en raison de leurs célébrités, ils peuvent
trouver souvent quelqu’un qui leur héberge gratuitement. De retour au Sénégal, ils drainent des
foules de plusieurs milliers de jeunes chômeurs. De ce fait ils amplifient au niveau du pays le
mythe de l’Occident et renforcent le rêve d’immigrer qui animait déjà ces pauvres jeunes.
L’immigration clandestine
Déjà en 2006-2007, le phénomène Barca ou Barsaak (immigration clandestine par voie
maritime) défrayait la chronique. Les immigrants embarquaient en masse clandestinement sur
des pirogues à partir des côtes de Mbour de Joal de Kayar, de Rosso, de Banjul, etc. Plus de
40.000 départs ont été enregistrés, en cette période (Rapport ANSD, 2011). La figure 44 illustre
les voies de cheminements des immigrants à travers le désert du Sahara et les différents sévices
qu’ils endurent, en particulier durant la traversée de la mer Méditerranée.
Figure 44 : Clichés : le drame sournois de l’immigration clandestine.
Les chiffres publiés par les différentes organisations internationales qui s’occupent des
migrations dans le monde (HCR, OIM, etc.,), font état de plus de 22.000 migrants morts en mer
méditerranée depuis 2000. Cela représente une moyenne de 1200 morts par an, plus de 90 % de
ces morts sont des migrants originaires de l’Afrique francophone (Sénégalais, Maliens, Ivoiriens,
Guinéens, etc.). Les données concoctées à partir des publications faites par ces organismes
internationaux Les années 2009 et 2010 ont été marquées par un renforcement drastique des
mesures de contrôle aux frontières, ce qui a réduit de façon spectaculaire les arrivées en Europe.
En 2011, le Printemps arabe et la chute du régime libyen ont entrainé une résurgence des
mouvements migratoires. La majorité des migrants en provenance d’Afrique emprunte les
chemins transitant par la Libye, qui était devenue une sorte de territoire sans autorités. Comme le
montre la figure (45), en 2017 plus de 90 % des migrants morts en mer ont transité par la Libye
et tentaient de rejoindre l’Europe, par l’Italie. Le 03 octobre 2013, une embarcation transportant
environ 500 migrants clandestins africains avait fait naufrage, près de Lampedusa, île italienne
proche de la Sicile. La catastrophe avait fait 366 morts, ce qui en fait la deuxième plus grande
tragédie en Méditerranée. La mer Méditerranéenne est devenue le cimetière marin des Africains.
La gestion des cadavres disparus en mer pose un véritable casse-tête. L’Union européenne ne
dispose pas de régulations régissant cet aspect, donc chaque pays a le libre choix de traiter
comme il entend les migrants morts sur ses côtes. Dans de nombreux cas, il est impossible
d’identifier les migrants.
Évacuation de cadavres d’immigrants morts en mer par le croissant rouge libyen.
De nombreux migrants en partance des côtes de l’Afrique maghrébine, pour le dernier assaut,
choisissent délibérément de se séparer de leurs documents identitaires. Le but, c’est d’éviter que
les garde-côtes européens puissent savoir leurs pays de provenance. De ce fait, ils amoindrissent
les risques de se faire rapatriés en l’Afrique ou dans leurs pays d’origine. Ainsi, dépendamment
de leurs points de repérages, en Libye, en Turquie, etc., les corps sont enterrés, soit dans des
fosses communes, soit dans des tombes anonymes. Parmi les migrants qui transitent via la Libye,
certains sont vendus comme esclaves. Il s’agit de la résurgence de la fameuse traite des noirs
dans les marchés maghrébins, dont nous avions parlé un peu plus tôt dans cet ouvrage. Les
informations qui ont filtré de l’OIM et des médias, dont la CNN, indiquent que : « Les migrants
sont vendus sur le marché comme s’ils étaient une matière première. La traite d’êtres humains est
de plus en plus fréquente chez les passeurs, dont les réseaux sont de plus en plus puissants en
Libye. ». D’après les mêmes sources les esclaves sont vendus entre 200 $ et 300 $ (150.000
francs CFA) et leur « maître » les utilisait pour des travaux de construction ou des travaux
agricoles. Les femmes sont souvent sujettes à de mauvais traitements (viols et exploitations
sexuelles abusives). Souvent, elles sont contraintes à la prostitution lucrative, au profit de leurs
maitres.
Immigrants parqués dans le marché d’esclaves pour être vendus
Plus de 90 % de ces migrants qui assaillent les côtes européennes proviennent des pays
d’Afrique francophone comme le Sénégal, le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire, et très rarement
des pays anglophones comme le Ghana. Les populations qui vivent dans ces pays francophones
ont certes un destin commun. La France en complicité avec les présidents de ces pays pillent
sans vergogne leurs ressources et exposent les populations dans un état de précarité extrême. Les
populations appauvries ne trouvent d’autres alternatives que de fuir à la recherche d’un avenir
meilleur
AUTEUR DJIBRIL FAYE (EXTRAIT DE : LES SENTINELLES DE LA SAVANE,
EDITION NENA, 2018)