La pelerine accusee de vol a la mecque: Le vrai film de «l’affaire Ndèye Diagne Guèye»

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L’affaire Ndèye Diagne Guèye, accusée d’avoir volé un bijou de 7 000 Rials (environ 1 million de FCFA) à Djeddah durant le pèlerinage à La Mecque, a fait grand bruit au Sénégal. Avec l’aide de témoins qui ont assisté à l’arrestation et à la libération de la dame, L’Observateur reconstitue les faits.

La dame Ndèye Diagne Guèye quitte La Mecque en catimini le 29 octobre pour se rendre dans la ville de Djeddah, située à 65 km à l’Ouest de La Mecque. Elle en avait mûri le projet et mis dans la confidentialité sa copine Fatou Diagne, avec qui elle partage la même chambre à l’hôtel Bourkhane. En partant pour Djeddah, elle laisse derrière elle le brouhaha des pèlerins, son amie et… son passeport. Elle n’a pas d’autorisation particulière et court le risque de se faire arrêter par la police locale. Mais décidée à rallier Djeddah pour y laver ses parures en or, elle fonce sans arrière-pensée. Dans la mégalopole saoudienne, la dame, qui en est à son quinzième pèlerinage à La Mecque, n’éprouve aucun mal à trouver une rue commerçante où elle a ses habitudes. Elle entre dans la boutique de bijoux de Abo Abdul Aziz, un Saoudien réputé dans la vente et le nettoiement de bijoux. Ndèye Diagne Guèye prend une chaîne en or qui brille de mille feux et commence à marchander avec le commerçant. Mais les deux parties ne tombent pas d’accord. La dame remet le bijou à sa place et sollicite les services du commerçant pour «laver ses bijoux emmenés du Sénégal».
Le commerçant confie les bijoux à un de ses assistants, dans une salle contiguë. La dame attend à l’intérieur de la boutique. Le lavage prend du temps, beaucoup de temps. La Sénégalaise, quoique courroucée par autant de lenteur, s’emploie de garder son mal en patience, avant que le boutiquier ne daigne enfin lui rendre ses bijoux lavés. Mais au moment où Ndèye Diagne Guèye s’apprête à quitter les lieux, le commerçant remarque qu’un de ses bijoux n’est plus dans son rayon. Envolé ! Il commence à crier dans un arabe inaccessible pour la Sénégalaise qu’il accuse d’avoir dérobé le bijou. Abo Abdul Aziz se pointe sur la porte de sa boutique et apostrophe une femme-policière pour qu’elle vienne fouiller la pèlerine sénégalaise. Mais la fouille de l’agent de Police ne donne rien.

La vidéo compromettante du «vol» se plante

Pendant ce temps, la Sénégalaise, à bout de nerfs, empoigne le commerçant et lui crie dessus. Les deux parties échangent des mots aigres-doux, sans se faire comprendre. La policière bêle un de ses collègues en faction sur la rue pour embarquer la Sénégalaise et le boutiquier au poste de Police.
A la Police où la Sénégalaise souffre de la barrière de la langue, le boutiquier raconte sa version de l’affaire, mais l’officier lui recommande d’amener le film qui montre la dame en train de chaparder le bijou. Pendant ce temps, la Sénégalaise, qui ne sait plus où donner de la tête, tente dans un énième appel d’entrer en contact avec sa copine Fatou Diagne. Quand elle réussira enfin à l’avoir au bout du fil, Ndèye Diagne Guèye lui demande d’alerter les autorités sénégalaises. Ce qui fut fait. Au moment où le boutiquier débarque avec sa «cassette vidéo compromettante».
Mamadou Bâ, attaché du Consul du Sénégal à Djeddah, débarque sur les lieux, quelques heures plus tard. La dame est rassurée et narre sa version en wolof au diplomate sénégalais. Qui, dans un arabe impeccable, rapporte les propos à l’officier de police. Un jeu d’enfant pour cet homme attaché du Consul depuis 2000 et qui s’occupe des questions judiciaires. Le boutiquier remet la cassette vidéo à l’officier de police. Surprise, l’ordinateur du policier n’arrive pas à lire la vidéo. «Les images refusent de défiler», raconte Mamadou Bâ. Couac technique. L’on fouille de nouveau la Sénégalaise accusée de vol, mais sans succès. Malgré le manque de preuve, la pèlerine sénégalaise doit passer une première nuit à la prison Brimann. Puis, une deuxième nuit. Mamadou Bâ, l’attaché du Consul, confie à L’Observateur que le capitaine de Police lui certifiera plus tard avoir visionné la cassette vidéo et vu la Sénégalaise prendre la chaîne en or. «Ce que je ne peux ni confirmer, ni infirmer pour n’avoir pas visionné la vidéo», insiste le diplomate sénégalais. Entre-temps, le capitaine de Police réunit l’attaché du Consul et le boutiquier pour que les deux parties trouvent une issue heureuse à cette affaire. Mamadou Bâ s’engage à rembourser le prix du bijou, soit 7 000 Rials (environ 1 million de FCFA). Abo Abdul Aziz accepte le deal. Le capitaine de Police tranche le différend : «Si vous payez les 7 000 rials (environ 1 million de FCFA), la femme est libre. »
Mamadou Bâ câble au téléphone les amies de la femme accusée de vol pour leur demander de payer la somme exigée pour la libération de leur copine. Kiné Thioune, une amie de longue date de l’accusée, par ailleurs fille de l’oncle du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères Madické Niang, accepte de débourser les 7 000 Rials.
Elle envoie l’argent par le biais d’un homme dénommé Mor Nokho. Mais le temps presse, car ce mardi, si personne ne réagit pas jusqu’à 14 heures, l’action publique risque d’être enclenchée. Mamadou Bâ, l’attaché du Consul, file alors à toute vitesse au Consulat pour mobiliser la somme, en attendant que l’argent envoyé de La Mecque arrive. Le vice-consul Habibou Tall cotise pour 5 500 Rials et le Consul Cheikh Guèye complète en donnant les 1 500 Rials restants. Mamadou Bâ retourne voir le capitaine de Police pour lui remettre les 7 000 Rials (environ 1 million de FCFA), mais l’officier revient sur sa parole et informe que le gouverneur de Djeddah s’oppose à la libération de la dame. Alors, pour éviter toute incompréhension, Mamadou Bâ retourne l’argent à ses propriétaires. Dans ce pays où la charia impose qu’on coupe la main à une personne coupable de vol, la Sénégalaise risque gros…

Madické Niang active ses réseaux

Le Consul Cheikh Guèye entre alors en jeu et saisit le directeur de la sûreté nationale de Djeddah. Ndèye Diagne Guèye, mise au parfum de la somme réclamée pour sa libération, demande à Fatou Diagne via l’attaché du Consul de prendre dans une de ses sacoches gardées dans sa chambre d’hôtel les 7 000 Rials pour les remettre au coordonnateur de la commission du pèlerinage, Moubarack Mbacké. «Quand Moubarack m’a appelé pour me dire qu’il avait reçu l’argent. Je lui ai dit de le remettre à untel qui me l’a envoyé et c’est avec cet argent que j’ai payé la caution», renseigne Mamadou Bâ. Pourquoi alors le nom de Awa Khouma ? «Le nom de Awa Khouma est mêlé à l’affaire, parce qu’elle est la mère de Fatou Diagne, l’amie et voisine de Ndèye Diagne Guèye. Elle est aussi la gérante de l’agence de voyages qui a convoyée la dame accusée à La Mecque», renchérit l’attaché du Consul.
Après le paiement de la caution, il s’en suit un long conciliabule pour la libération de la dame, car le gouverneur de Djeddah continue à s’y opposer. Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères Madické Niang entre personnellement en jeu et activé ses contacts établis à La Mecque. Il finit par prendre l’attache du directeur de la Sûreté nationale de Djeddah qu’il met en relation avec le Consul du Sénégal Cheikh Guèye. Au bout de longs pourparlers et négociations dans la nuit saoudienne, à 4 heures du matin dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 novembre, les autorités sénégalaises obtiennent la libération de Ndèye Guèye Diagne. Qui, quelques instants après avoir poussé la porte de sa cellule de garde à vue, prend contact avec la rédaction de L’Observateur : «C’est un coup monté, les faits ne se sont pas passés comme racontés au Sénégal», se défend l’accusée de vol (L’Observateur N°2435 du Mercredi 2 novembre). «On ne nous a donné aucune preuve que la femme accusée est la voleuse de ce bijou», renchérit Cheikh Guèye, le Consul du Sénégal à Djeddah. Quelques jours plus tard, Mamadou Bâ rapporte que la policière, qui a fouillé Ndèye Diagne Guèye dans la boutique, lui avait fait un aveu révélateur: «Cette femme est accusée injustement», lui aurait-elle soufflé à l’oreille. Aux Lieux Saints de l’Islam, endroit sur terre le plus proche de Dieu selon les Musulmans, l’affaire de ce vol qui a défrayé la chronique sénégalaise est encore un mystère pour les mortels. Mais aucunement pour Dieu L’Omniscient.

SOURCE : L’OBS MOR TALLA GAYE
xibar.net

1 COMMENTAIRE

  1. Il ny a que dieu qui sait la veritè.Mais moi cette femme est venu chez à toulon en france je l’ai montre mais bijoux de grande valeur diamant etc channel golay etc et elle m’a rien vole .AUJOURDHUI on vie ds une monde ou des vrai musulmans il faut les comptè le pire est chez ces arrabes par le manteau mais pas par la vrai foi salam

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