Jeu de chaises musicales ou incapacité de trouver le bon tempo pour driver la communication du présidentielle ? En tous les cas, la nomination du Français Lionel Chevalier au poste de nouveau Conseiller en communication du Président Macky Sall, sonne plus comme un signe patent d’un régime qui se cherche encore qu’un désaveu pour Souleymane Jules Diop.
Si l’on met de côté la cacophonie née de l’absence d’une délimitation claire des prérogatives de tous les communicants qui gravitent autour du chef de l’Etat (Abou Abel Thiam, El Haji Hamidou Kassé puis Souleymane Jules Diop) et qui n’arrivent pas à accorder leurs violons, il y a encore plus grave.
Les bourdes monumentales comme celles commises récemment par l’ex-ami de Idrissa Seck, revenu de son «exil» au Canada, et dont la presse s’est bien délectée en en faisant ses choux gras ces derniers temps, militent en faveur du renvoi de Souleymane Jules Diop à ses chères études pour y apprendre le B.A-BA de la communication : «Tourner la langue 7 fois dans la bouche avant de parler.»
Au risque de jouer les rabat-joie aux yeux des locataires du Palais présidentiel, nous ne donnons pas cher des chances de succès du preux Chevalier car, le problème ne se situe pas tant au niveau du talent ou de la compétence des différentes personnes qui ont eu à porter la communication présidentielle, que dans la difficulté même de communiquer à bon escient sur des choix et actions politiques qui laissent beaucoup à désirer. Cela peut relever de la gageure.
Quand le Président Macky Sall, qui avait pourtant beaucoup de préjugés favorables au départ, peine à respecter ses promesses et à redresser la barre ;
Quand la rupture prônée par Macky Sall à l’entame de son mandat reste lettre morte ;
Quand la gouvernance sobre et vertueuse de Macky Sall s’apparente à un vœu pieux ;
Quand le «bégué» gouvernemental se fait avec la bénédiction de Macky Sall, et au grand jour, sous les yeux hagards d’un Peuple affamé qui scrute anxieusement les amoncellements de nuages, prélude à la tombée de pluies torrentielles charriant inondations, mort et désolation ;
Quand Macky Sall érige le népotisme en mode de gestion de l’Etat ;
Quand l’acharnement et la chasse aux sorcières bousculent les us de l’Etat de droit ;
Quand le mensonge d’Etat est érigé en ligne de défense face aux assauts des adversaires politiques ;
Quand Macky Sall compte dans son camp, des gens de la trempe de Moustapha Cissé Lô, Mahmout Saleh, Youssou Touré, Ameth Suzanne Camara et les Dias (père & fils), qui ont toujours l’injure à la bouche, et qu’il les laisse faire (ou plutôt, qu’il les laisse injurier à tout va) ;
Quand, au bout de quatre ans seulement dans l’opposition, Macky Sall accède au pouvoir, à l’âge très jeune de 51 ans, mais choisit comme proches collaborateurs, des dinosaures politiques fossilisés et sclérosés, éternels «loosers» et derniers des mohicans socialistes et communistes, qui plus est ne lui veulent pas que du bien ;
Quand le pilotage à vue et le tâtonnement prennent le pas sur la planification adossée à une vision claire ;
Quand les pratiques du Parti-Etat noient le slogan «la Patrie avant le parti» ;
Quand la violation des libertés individuelles et collectives brime les droits et libertés des citoyens ;
Quand Macky Sall se pare des habits de démocrate mais se montre allergique à la critique, fut-elle constructive ;
Quand les engagements électoraux de Macky Sall sont oubliés et abandonnés en rase campagne ;
Quand Macky Sall et ses proches ne se privent de rien et soumettent, par contre, le reste du Peuple au régime de pain sec ;
Il n’y a pas, aux quatre coins du monde, un homme ou une femme capable de redorer le blason à un tel chef d’Etat, porteur d’un si désastreux «palmarès» et d’un bilan aussi alarmant en 16 mois d’exercice du pouvoir seulement.
Les nombreux ratés de la communication présidentielle ont un responsable tout désigné : Macky Sall.
En effet, c’est lui, à la base, qui doit aider ses «porte-voix» dans leur travail, en rendant une copie propre, matériau indispensable à partir duquel les chargés de communication pourront dérouler toute leur maestria, expliciter, défendre, justifier, en un mot, bien «vendre» l’image du Président et accessoirement l’action gouvernementale.
Un chargé de communication a beau être très talentueux, si à la base, l’action politique et les actes posés par le chef de l’Etat sont pauvres et impopulaires, la magie ne saurait opérer.
Le Président Abdou Diouf l’aura appris à ses dépens quand, à la veille de l’élection présidentielle de 2000, il s’était attaché les services de Jacques Séguéla, publiciste Français de grande renommée, et qui surfait encore sur les vagues des succès du Président François Mitterrand aux élections présidentielles françaises de 1981 et de 1988.
Durant les années 80, en effet, Jacques Séguéla débarque avec fracas dans la communication politique en dirigeant la communication de François Mitterand et de Lionel Jospin.
Les fameux slogans de campagne électorale («la force tranquille» en 1981 et «Génération Mitterrand» en 1988), dont il était l’inventeur, avaient respectivement ouvert les portes de l’Elysée puis contribué à la réélection du tombeur de Valéry Giscard d’Estaing.
Des raisons qui avaient poussé le Président Abdou Diouf à recourir à l’expertise du «magicien» Séguéla à l’occasion de l’élection présidentielle de l’an 2000 au Sénégal.
Seulement, l’inanité du bilan du Président Abdou Diouf, ajoutée à la forte aspiration des Sénégalais au changement («Sopi») incarné à l’époque par Me Abdoulaye Wade, ont eu raison de la magie de Séguéla. Le Président Diouf a été battu à plate couture par Abdoulaye Wade, malgré tout l’arsenal déployé par le premier pour booster sa communica-
tion.
Le Président Abdoulaye Wade arrivé au pouvoir, la communication présidentielle ne s’en est pas portée mieux pour autant.
De Momar Thiam (devenu par la suite Consul du Sénégal à Bordeaux) à Serigne Mbacké Ndiaye, en passant par Me El Hadji Amadou Sall, tous les préposés à cette fonction ne se sont pas toujours acquittés de cette tâche avec bonheur. Explication : le Président Wade est lui-même son propre chargé de communication.
C’est dire donc toute l’ingratitude et la complexité de cette fonction dont l’exercice reste dans une large mesure tributaire de la personnalité et des bons points marqués par le président de la République.
Tout comme les Relations Publiques, dont la devise est : «Bien faire et bien le faire savoir», ne peuvent pas «blanchir un mouton noir», les chargés de la communication présidentielle ne peuvent pas aussi faire grand-chose devant les piètres «états de service» du chef de l’Etat.
Le Président Macky Sall doit d’abord «bien faire» afin que son (ses) chargé(s) de communication puisse(nt) «bien le faire savoir».
A partir de là, on pourrait avoir droit à une certaine stabilité à ce niveau permettant ainsi aux préposés à cette fonction, dont le talent et la valeur, ne souffrent d’aucun doute, d’étaler tout leur savoir-faire et de s’attacher à donner à l’action présidentielle le maximum de visibilité et de lisibilité.
Pape SAMB
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MAIS VOUS DE LA PRESSE, quand est-ce que vous allez éviter de vous laisser manipuler ? Il n’existe pas un Conseiller en communication à la président qui se nomme Lionel Chevalier. Ce monsieur est un usurpateur, ouvrier du bâtiment, vous pouvez le vérifier, qui trompe quelques chefs d’Etat africains. Il veut venir pénétrer Macky, Souleymane Jules DIop a refusé, il a décidé de mener une campagne contre ce dernier.
En tout cas, au palais, le responsable de la communication de la présidence de la République, c’est Souleymane Jules Diop. Il n’y a pas de Lionel Chevalier à la Présidence de la République, vous pouvez au moins vérifier avant d’écrire !
Les Pulaar diront que c’est comme « suutude gada faabru ». Etre le chargé de Com de Macky, c’est avoir pour mission d’empêcher le cul de la grenouille de toucher le sol.