(APS) – Le docteur Cheikh Atab Badji a procédé lundi à Dakar, au lancement de son livre intitulé ‘’100 questions de femme’’ ou ‘’la gynécologie obstétrique au grand public’’ destiné à apporter des réponses à l’ignorance de certaines femmes, a constaté l’APS.
‘’L’ignorance est en train de faire beaucoup de ravage auprès des femmes et cette ignorance constitue une pathologie’’, a notamment expliqué le docteur Badji, lors de la présentation de ce livre dédié à la journaliste Mame Awa Yally, décédée en décembre 2008.
Le gynécologue a expliqué que toutes les pathologies ont un soubassement dans l’ignorance.
Selon lui, la meilleure façon de lutter contre la mortalité maternelle c’est de s’en prendre à ce déficit de communication en combattant le faux savoir qui favorise le développement de cette ignorance.
Les statistiques du ministère sénégalais de la Santé et de la Prévention font état de 401 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Dans ce même registre, 61 cas de décès de nourrissons sont enregistrés pour 1000 naissances vivantes.
Membre de l’Association internationale Mère-Enfant, l’auteur du livre s’est proposé d’apporter, à titre de contribution dans la lutte contre ce mal de la maternité, en donnant les réponses à quelque 100 questions que se posent les femmes lors de leur première grossesse.
Dr Cheikh Atab Badji a expliqué que ce livre n’est pas destiné spécifiquement aux femmes analphabètes, mais plutôt aux femmes instruites, entre autres. D’après l’auteur, l’ignorance à laquelle il fait allusion, n’épargne pas les femmes lettrées.
‘’Je me suis dit qu’en atteignant cette frange, elle servira de relais important, de vecteur de communication au sein de leur entourage’’, a indiqué le gynécologue.
Dr Badji a défendu le choix du français pour s’adresser à sa cible. Cependant, il envisage de traduire le livre en langues nationales, aussi bien au Sénégal que dans la sous-région ouest-africaine et dans les langues les plus influentes.
Cette option, a-t-il dit, sera ‘’une façon assez simplifiée d’expliquer certaines pathologies’’. Le problème, a-t-il relevé, ce n’est pas seulement la pathologie, mais l’attitude des femmes par rapport à la pathologie.
‘’Parce que certaines pathologies, quoi qu’il arrive, existeront. Ce qui aggrave la pathologie, ce sont les attitudes péjoratives qui sont adoptées par rapport à cette pathologie’’, a expliqué le médecin.
Revenant sur son projet d’écriture, le gynécologue a expliqué que suite à une consultation, Mame Awa Yally lui avait suggéré de rendre public les informations qu’il était en train de lui fournir sur l’ignorance des femmes et les attitudes à adopter pendant leur grossesse.
‘’C’est une personne qui m’a beaucoup apporté et inspiré dans la conception du livre, parce que moi, pour éviter d’être mécanique pendant les consultations, je lance une discussion d’ordre général avec mes patientes’’, a expliqué docteur Badji.
‘’Mame Awa me faisait comprendre que je devais partager ces conseils et autres recommandations avec toutes les femmes’’, a confié l’auteur.
‘’J’y ai réfléchi avant de lui en parler. Elle a eu à jouer un rôle très important en me faisant des remarques et des suggestions lorsque je lui disais où est-ce que j’en étais avec ce livre qui m’a pris quelque trois années d’écriture.’’
