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Le quotidien des lavandiers: Un métier pénible et ingrat

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Elles sont nombreuses à quitter leur village natal pour venir à Dakar chercher du travail. Elles, ce sont les lavandières. Elles sont installées dans certains quartiers de la ville et apportent beaucoup aux préoccupations des ménagères dakaroises. Nous sommes partis à leur rencontre pour discuter avec elles de leurs souffrances quotidiennes.

Plus connu comme un marché destiné à la vente de la friperie, Colobane est aussi un lieu qui montre qu’il y’a d’autres métiers hormis la vente d’habillement, de chaussures et autres. C’est Le célèbre rond point de Colobane, qui le sépare des quartiers de Fasse et de Gueule tapée, sert de point de chute aux lingères. Elles s’y regroupent pour faire leur travail. Elles ont réussi à se faire une place dans ce milieu où tailleurs et boutiquiers gagnent leurs vies.

Des bassines usées, remplient d’eau, des habits sales étalés un peu partout, des fers à repasser, offrent à ces lieux, un décor spécial. Tout juste à coté, se trouve une borne fontaine où des femmes font la queue à la quête du liquide précieux.

En nombre considérable, elle vaque tranquillement à leurs activités. Trouvée assise à même le sol, de teint noir, de taille courte avec un visage mince et ferme, Seynabou Faye fait partie de cette catégorie de personnes. Elle nous raconte ses conditions du travail. « Le métier que nous faisons est difficile. Mais, on à pas le choix. Cela fait vingt ans que je fais ce travail. J’ai aussi travaillé comme domestique pendant sept ans quand j’étais jeune fille. Maintenant, je suis vielle », nous balance – t- elle avec un sourire qui laisse voir des dents saumâtres à cause de la cola.

Seynabou Faye déplore également le manque de considération dont elles sont victimes. « Les gens nous considèrent comme des moins que rien, à cela s’ajoute les retards répétitifs de notre argent une fois le travail accompli ». Toutes choses qui ne contribuent guère à leur faciliter la vie

Répondant à la question à savoir si le travail est payé mensuellement ou quotidiennement, elle nous répond que ça se paie par pièce. Des pantalons jean au pantalon de tissu tergal au pull over les prix varient entre 100 et 400 Fcfa. En plus de cela, elles sont souvent victimes de viol et de vols car Colobane est un milieu dangereux. « Il nous arrive d’étaler les habits lavés dans les maisons environnantes et les habits manquent dans ce cas les clients nous obligent à payer sinon certains d’enrte eux n’hésite pas à nous amener à la police de Bel Air ou à la gendarmerie ». Amère, elle nous balance : « On est pauvres certes, mais on est dignes. On n’a pas besoin des biens d’autrui ».

Si à une certaine époque les lingères s’entassaient dans des chambres miniscules comme dans une boite de sardine, aujourd’hui, elles sont éveillées à cause des maladies mais surtout les nombreuses disputes ente colocataires. Elle nous désigne d’un doigt un immeuble peint en marron beige pour nous dire qu’elle habite la bas et y vit avec ses enfants. Elle paye 40 000 F Cfa chaque fin du mois.

AUTRE LIEU AUTRE DECOR

Dans ce quartier populeux de Fass, la forte odeur nauséabonde des eaux usées, le dépôt d’ordures attirent toute attention. A Coté de la mosquée, des enfants morveux, aux habits sales, aux cheveux roux, crient, ou tètent les seins de leurs mères. C’est dans ce décor que les blanchisseuses se sont établies. Elles sont plus d’une vingtaine à se regrouper ici pour faire leur travail. Entourées de plusieurs bassines remplies de linge, Ndèye Ngom s’apprête à accomplir son métier qu’elle exerce depuis dix ans maintenant. Ndèye Ngom est une jeune dame âgée de trente ans, au teint noir au visage pale qui traduit ses dures journées de travail. Elle a quitté son village natal de Njack situé à cinquante kilomètres de Thiès pour venir à Dakar chercher une activité, alors qu’elle n’avait que dix sept ans. Elle débute comme une servante avant de se lancer dans la lingerie deux ans plus tard suite à une opération qui ne lui permet plus de mener certaines tâches ménagères.

Chaque jour, elle quitte tôt chez elle pour ne rentrer qu’après la prière du crépuscule. C’est à peine si elle voit son fils âgé de sept ans. Elle ne passe la journée avec lui que les dimanches, son jour de repos. Selon Ndèye « le travail est difficile et les gens ne nous respectent pas. On peut travailler tout au long d’un mois, mais on ne reçoit notre argent que par tranches. Elle poursuit : « on nous accuse souvent d’avoir volé ou brûlé des habits ce qui veut dire qu’on ne perçoit rien. Pas plus tard qu’hier je suis partie chez une de mes clientes pour recevoir mon du, à ma grande surprise, on m’annonce qu’elle est partie aux Etats – Unis, emportant mes 6000 francs CFA. Ce n’est pas qu’elle ne peut, pas mais elle ne veut pas me payer ».

Avant, le travail se faisait à deux car il y’avait plus de bonnes que de lingères mais maintenant chacun travail pour son propre compte. Si les premières interlocutrices étaient payées par pièce, cela diffère. Ici, les prix varient entre cinq et quinze mille F CFA, selon la régularité du linge. Ndeye Ngom ne rentre chez elle que lors des grands évènements tels que la tabaski, les mariages pour ne revenir qu’un mois plus tard.

Aperçue de l’autre coté dans une petite chambre où elles sont au nombre de sept elles cotisent pour payer cette chambre.Cette pièce dépeinte, avec beaucoup de fissures leur revient à 12000FCFA .Elle se nomme Seynabou Dione, une femme d’un age avancé, assez mince,de teint très noire ,au large sourire montrant des dents blanches malgré l’age .Assise sur un lit mal fait,rempli d’ habits à coté d’elle des matelas entre –coupés ,des nattes déchirées ,des sacs accrochés au mur un fer à repassage et quelque ustensiles vieilles .Y’a Seye comme l’appelle les autres habite dans la communauté rurale de Ngoudiane,elle fait la navette entre Dakar et son village car elle a un co-épouse donc ça se fait à tour de rôle .Elle est lingère cela fait maintenant vingt cinq ans mais il lui arrive de piller le mil de faire le couscous pour de nombreuses familles pendant la tamkharit mais aussi de laver les vaisselles lors des cérémonies familiales .

Contrairement à Ndèye Ngom elle a fait des études jusqu’au 3eme secondaire, obligée d’arrêter pour venir chercher du travail car l’hivernage devient de plus en plus mauvais. En effet à cette époque la scolarisation des filles n’étaient pas si soutenue ni accessible comme c’est le cas aujourd’hui .Pour Ya Sèye « les gens se prennent pour des nantis et souvent il n’en est rien il m’arrive de courir derrière mon argent .C’est très difficile et je suis fatiguée,si ça ne dépendait que de moi je préfère resté au village mais il se trouve qu’en dehors de l’agriculture on a pas une autre source de revenu » .D’après elle la cliente était réduite au paravent mais les salaires se payaient régulièrement sans aucune arriérée .Elles ont la nostalgie du pays et veulent être entouré de leur famille .Avec ce qu’elle gagne elle parvient à satisfaire ses besoins .C’est dans un ton triste que Seynabou nous dit « jai une fille et je l’encourage a poursuivre ses études je veux pour elle un avenir meilleur que le mien,qu’elle ne soit pas dépendante des autres pour pouvoir m’aider quand je serai plus âgée

* Fatou baba Fall
* (Stagiaire).
africanglobalnews.info

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