Poursuivis pour le délit de séjour irrégulier sur le territoire sénégalais, 15 citoyens nigériens ont comparu, mercredi 27 février 2013, au tribunal régional de Louga. Ils ont été condamnés à une peine de trois mois de prison, assortis de sursis.
Teints basanés, cheveux plutôt lisses et encadrés par quelques tresses chez les hommes, les prévenus appelés à la barre font penser au type indien. Mais, ils s’expriment en peulh. Ce sont des Bororos du Niger.
Depuis quelque cinq mois, ils étaient en errance, dans le département de Louga. Normal quand on appartient à cette peuplade nomade. Sauf que cette fois-ci, ils n’étaient pas accompagnés de leurs bêtes comme à l’accoutumée, mais se livraient plutôt à la ventes de médicaments traditionnels. Devant la barre du tribunal régional de Louga, ils étaient sept hommes et huit femmes, accompagnées de cinq nourrissons, à se présenter devant la barre.
Dans un contexte de guerre au Mali avec de potentielles interconnexions sous régionales, leurs pérégrinations au Sénégal ont attiré l’attention des forces de sécurité. Ceci leur a valu leur interpellation par la brigade de gendarmerie de Coki voici bientôt deux semaines. C’était au village de Thiamène, à une quarantaine de kilomètres à l’Est de Louga. Ils étaient en détention, depuis le 17 février, à la maison d’arrêt et de correction de Louga.
C’est tout le groupe qui a comparu compact à la barre. Aux questions du président, ils n’ont pas apporté de réponses satisfaisantes ; notamment sur les motivations de leur séjour au Sénégal. Il faut dire que ce sont seulement deux à trois hommes qui ont servi des réponses aux interrogations du juge, tandis que les dames n’ont pipé mot pendant toute l’audience. Les bébés eux, ont créé des «incidents d’audiences» ; les uns par leurs pleurs, les autres par leurs caprices. Pour ramener la sérénité, le président était obligé de renvoyer femmes et nourrissons dans la cave pour la suite de l’audience.
Dans son délibéré, le tribunal les a reconnus coupable du délit de séjour irrégulier sur le territoire sénégalais avant de les condamner à une peine de trois mois de prisons avec sursis. Par ailleurs, le juge a ordonné la restitution des biens saisis sur eux, avant de les appeler à rentrer chez eux et se conformer à la législation du pays, s’ils veulent à nouveau séjourner au Sénégal. Aucune mesure d’expulsion ne leur a cependant été formellement notifiée.