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L’interview de Penelope Fillon qui accable son mari

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Dans l’émission « Envoyé Spécial » diffusée jeudi soir, France 2 a révélé les extraits de cette fameuse interview datant de 2007 dans laquelle Penelope Fillon reconnaît qu’elle n’a jamais été l’assistante parlementaire de son époux. Un document qui accable le candidat des Républicains à la présidentielle et qui compromet un peu plus sa défense et la suite de sa campagne.

Le candidat de la droite à la présidentielle en France François Fillon, englué dans des soupçons d’emplois fictifs de son épouse, a poursuivi jeudi sa campagne malgré les divisions croissantes de son camp, alimentées chaque jour par des révélations de presse.

« En fait je n’ai jamais réellement été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre ». Cette phrase, prononcée par Penelope Fillon dans un entretien filmé en 2007 pour un journal anglais et retrouvés par la chaîne de télévision publique France 2, est la dernière en date. Elle nourrit la polémique sur la réalité des activités de celle qui se présente comme « une paysanne ».

Dans cet entretien de 45 minutes, la compagne de l’ex-Premier Ministre décrit un quotidien d’une mère au foyer, qui s’occupe de ses enfants et qui mène une vie somme toute ordinaire, loin de la carrière politique de son mari.

« J’ai toujours vécu comme n’importe qui d’autre. Il y a toujours les choses horriblement ennuyeuses que vous devez faire. Mais Paris est un endroit merveilleux pour faire des choses, des expositions. Je me suis inscrite à l’Université, en littérature anglaise. Je viens de démarrer. (…) Je me suis rendue compte que tout ça, le tourbillon avec les enfants, si je n’avais pas eu le dernier, je serais sans doute allée chercher un travail mais je me suis rendue compte que les enfants ne me voient que comme leur mère. Alors je leur explique vous savez, j’ai un diplôme de français, j’ai fait du droit, j’ai eu le concours d’avocat, je ne suis pas si stupide. Je me suis dit que ça me remettrait au travail, que ça me stimulerait », explique-t-elle.

« Je n’ai jamais été son assistante »
Avant de poursuivre et de reconnaître qu’elle n’a jamais été l’assistante parlementaire de son mari. « Je me suis impliquée, oui. Enfin, en plus des enfants. Je l’ai toujours accompagné dans ses campagnes électorales, ses meetings, pour aider. Je faisais ce genre de choses. Glisser des prospectus sous les portes. J’aime bien me mettre au fond de la salle et écouter les commentaires des gens sur ce qu’il dit. C’est quelque chose que je faisais quand il était maire de Sablé. J’allais dans les associations pour personnes âgées. Des choses comme ça. Mais rien de plus. Je n’ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre. Je ne m’occupe pas non plus de sa communication« , prolonge Mme Fillon dans cette entrevue réalisée en anglais par le Sunday Telegraph, qui s’intéressait à la vie de cette Galloise d’origine dont le mari venait alors d’être nommé Premier ministre. Les extraits ont été diffusés jeudi soir dans l’émission « Envoyé Spécial » de France 2.

Au moment de prononcer ces mots, en 2007, elle a déjà été salariée pendant au moins 4 ans de son mari, en tant qu’assistante parlementaire.

Les enfants du couple Fillon aussi dans la tourmente
L’avocat de Mme Fillon, Me Pierre Cornut-Gentille, avait dénoncé dans un communiqué, avant la diffusion, des phrases « sorties de leur contexte », et assuré que Penelope Fillon avait fourni aux enquêteurs « tous les détails démontrant l’existence d’un travail effectif ». Le parquet financier enquête depuis la semaine dernière sur la réalité des activités qui ont permis à Penelope Fillon, selon le journal Le Canard Enchainé, de percevoir environ 900.000 euros bruts entre 1988 et 2013, comme assistante parlementaire de son mari puis de son suppléant, et comme collaboratrice d’une revue littéraire.

L’enquête porte aussi sur l’emploi de deux de ses enfants qui ont touché 84.000 euros, selon ce journal. Jeudi, les enquêteurs, qui ont notamment déjà perquisitionné à l’Assemblée nationale et entendu le couple Fillon, ont auditionné la secrétaire particulière du candidat présidentiel ainsi que son attachée parlementaire. D’autres médias, comme le journal Le Monde ou le site Mediapart, ont aussi rapporté cette semaine des informations sur les activités lucratives de consultant de M. Fillon, qui avait créé une société « 2F » en 2012, juste avant d’être élu député de Paris.

« Les évènements et les faits s’accumulent tous les jours » et « ça jette le doute », résume le député Philippe Gosselin, qui tente de convaincre l’ex-Premier ministre (1995-1997) et maire de Bordeaux Alain Juppé, 71 ans, défait au second tour de la primaire de la droite, de revenir dans la course à la présidence. Mais François Fillon est jusqu’à présent décidé à aller « jusqu’au bout » de sa campagne. Jeudi, il s’est rendu dans des villages du nord-est de la France, accueilli par des cris « Fillon démission », avant de tenir un meeting. « C’est pas la justice qu’on cherche, c’est à me casser. Et au-delà de ma propre personne, à casser la droite, à lui voler son vote », a-t-il lancé devant un petit millier de personnes venues l’écouter, clamant de nouveau son innocence. Mais de plus en plus de voix s’élèvent dans son propre camp pour évoquer son remplacement.

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