Macky capitule face aux putschistes

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Burkina : projet d’accord de la CEDEAO au goût amer pour arrêter la saignée
Les voyants sont désormais au vert pour une sortie de crise au Burkina Faso. Au terme d’une journée harassante chargée d’houleuses tractations, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a annoncé dans la soirée de dimanche sa proposition de « projet d’accord politique de sortie de crise » au Burkina Faso.

Trois propositions majeures retiennent l’attention dans ledit projet présenté par le président Macky Sall. Premièrement, la junte militaire doit rendre le pouvoir au gouvernement de transition dirigé par Michel Kafando qui avait été renversé de mercredi à jeudi dernier. Deuxièmement, la médiation propose d’amnistier les auteurs du putsch. En troisième point, un calendrier électoral prévoyant l’inclusion des membres du Cdp, le parti de l’ancien président Blaise Compaoré. Avant d’être soumises aux putschistes, ces propositions seront d’abord soumises à l’appréciation des autres pays mardi, au sommet extraordinaire de la Cedeao.

Gros lot pour les putschistes

Le projet d’accord que propose la Cedeao pour une sortie de crise au Burkina Faso ne manquera pas de provoquer des indignations chez des personnes éprises de justice. L’amnistie accordée à la junte malgré les morts et les blessés enregistrés dans la répression de la contestation populaire consacre l’impunité que les Burkinabè pensaient avoir enterrée avec le départ de Blaise Compaoré qu’ils ont chassé du pouvoir il y a 11 mois. Visiblement, le Général Diendéré et ses hommes du très décrié Régiment de sécurité présidentielle (Rsp) s’en tirent à bon compte. Par les armes, ils obtiennent l’admission des cadors du Cdp, ces traites de la nation burkinabè à la grande messe électorale en vue dans le pays. Par ce même coup, l’hyperpuissante « armée dans l’armée » a renvoyé aux calendes grecques la mise en œuvre de la réforme devant consacrer sa suppression.

Amnistier des terroristes ?

A la recherche d’un exploit héroïque, la Cedeao vient de proposer l’amnistie à des terroristes. En réaction au putsch du Général Gilbert Diendéré et ses hommes du Rsp qui ont replongé le Burkina dans la violence, l’Union africaine avait qualifié l’acte de « terroriste ». Comment admettre alors que des terroristes reconnus comme tel jouissent d’une amnistie alors qu’ils n’ont même pas regretté leur acte ? Encore qu’une faute avouée n’est pardonnée qu’à moitié. Cette proposition de la Cedeao loin d’être de nature à dissuader des racailles comptant sur les armes pour s’imposer, ouvre le boulevard à d’autres fous qui finiront toujours avec des chantages visant à obtenir l’amnistie après des barbaries. Dans le cas d’espèce, au Burkina Faso, une dizaine de citoyens, et plus de 100 autres ont été blessés entre mercredi et dimanche, selon un bilan encore provisoire présenté sur les évènements consécutifs au putsch de Diendéré et sa racaille. La Cedeao dans sa proposition dite de sortie de crise aura ainsi passé par perte et profit ces vies humaines éteintes sous les balles des militaires. Et pendant que Diendéré et ses éléments se féliciteront d’avoir dicté leur volonté au peuple, les familles, elles pleureront les victimes. Où va l’Afrique ?

lanouvelletribune.info

4 Commentaires

  1. Projet d’accord ou accord ?
    Et pourtant nous avons lu: « Macky Sall impose un accord ».
    Je vous dis qu’au regard des réalités de la diplomatie internationale, la presse de Macky, spécialisé en cirage de carapace, travaille réellement contre sa réussite. Par ignorance et griotisme excessif. Parce que tout simplement l’image d’un Macky Sall qui va au Burkina pour imposer quoi que ce soit est une image qui travaille contre sa réussite.
    En fait de réussite, même pour le projet d’accord ainsi présenté, le point 8 est une preuve d’échec de Macky (dans le sens où la presse des 100 veut abêtir sur une réussite par imposition de Macky). Parce que le but affiché du coup d’état a été le fait que les candidats dits proches de Compaoré avaient été écartés. Les voilà reconnus candidats par le point 8. Les militaires ont eu gain de cause. Le gouvernement de la transition est désavoué parce que ces décisions ont été invalidées et le contraire validé.
    Pire,au point 7 de l’accord, une camisole de force vêt, désormais, le gouvernement de transition. Son pouvoir est restreint à l’organisation des élections, et une organisation non pas comme il comptait le faire (en écartant certains) mais comme cela lui est imposé par les militaires. Et surtout, et surtout, le dossier Sankara est suspendu. Eh oui, parce que le pouvoir de transition n’a plus compétence de faire autre chose qu’organiser des élections.
    Au point 9, deuxième réussite des militaires. La réforme des forces armées (accusées d’être une bombe à retardement de Compaoré) est suspendue.
    Au point 11: Aucun pouvoir n’est retiré aux militaires. Ils continueront d’assurer la sécurité de ceux qu’ils avaient déposé par coup d’état. Avez-vous noté l’ironie ?
    Et au point 12: Ce que les militaires viennent de faire est effacé. Ils n’ont rien fait.
    Alors, franchement, où est la réussite de Macky ? Où est son accord imposé ? Est ce que si, tout de suite, Kofando avait accepté tout cela, Macky aurait besoin de se déplacer là-bas ? Il n’y a dans cet accord (ou projet) que ce que les militaires exigeaient.

  2. Article vraiment arrogant…

    On dirait que vous avez une meilleure proposition pour sortir le Burkina de la crise… On vous écoute!!!
    1- Le rapport de force est pour le RSP. Si personne n’intervient ils vont mater dans le sang la population
    2- il serait absurde de penser que la CEDEAO a l’intention d’intervenir militairement au Burkina pour un bain de sang
    3- que l’on aime ou pas le CDP, on organise pas des élections en excluant toute une frange de l’electorat. C’est une erreur de Kafando et il faut l’admettre. Avec un peu plus de réalisme on en serait pas lá!
    4- si élection claire et limpide il y’a, la sortie de crise sera effective! qu’importe le parti du president , si + de 50% des burkinabés font leur choix, ce président pourra gommer les incongrutés comme RSP et consort. Au Mali on a vu le lavage avec l’arrivée d’un président élu.

    L’accord est bon si on arrive á organiser des élections dans les 2 mois. Le vrai balai ne sera efficace qu’avec un vrai président élu!

  3. Notre Président fait de son mieux.pour faire la paix au Burkina il faut que cela vienne aussi des partis impliqués et concernés .Dienderé et sa clique recevront la leçon qu’ils méritent car l’histoire ne se répète pas et le reste de l’armée et le vaillant peuple ne se laisseront pas faire

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