Macky Sall sur l’extrémisme religieux : «L’existence de nos États est en jeu»

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Interpellé par des journalistes français en sa double casquette de président de l’Union Africaine et de chef d’Etat du Sénégal, le Président Macky Sall jette un regard lucide sur la situation sociale et politique de la sous-région, et sur la nouvelle donne née du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Synthèse.

Interpellé par le journal français L’Humanité, le chef de l’Etat Macky Sall s’est prononcé largement sur le conflit en Ukraine et sur ses probables conséquences sur les économies africaines, en particulier celle du Sénégal. Très pessimiste quant à l’évolution à long terme, Macky Sall, dans cet entretien publié hier sur le site internet du journal du Parti communiste français (Pcf), a souhaité le retour de la paix et des négociations entre les différentes parties.
Cependant, appelé à analyser l’instabilité politique et les menaces jihadistes dans la sous-région ouest-africaine, le Président Sall, s’exprimant sous sa double casquette de président de l’Union africaine et de dirigeant du Sénégal, a indiqué que depuis une dizaine d’années au moins,l’extrémisme religieux sévit en Afrique, «de la zone sahélo-saharienne, jusqu’à la Corne de l’Afrique et en Afrique australe, en passant par le bassin du lac Tchad». Il en a fait une terribledéduction : «Aujourd’hui, c’est l’existence même de nos Etats qui est en jeu.»
Pour lui, la conséquence à en tirer est simple : «Nous n’avons d’autre choix que de faire face par la riposte militaire même si, à elle seule, elle ne suffit pas. La réponse à l’extrémisme violent doit aussi être éducative et économique.» Mais Macky Sall ne veut pas pour autant sous-traiter la sécurité de son pays à d’autres : «Bien sûr, la riposte nous incombe au premier chef. Il faut des armées étoffées en effectifs, bien entrainées et bien équipées.» Cela a été difficile à réaliser pendant les longues décennies des Plans d’ajustement structurel de funeste application. Mais aujourd’hui, un pays comme le Sénégal, sous sa houlette, se bat pour combler son retard en matière d’équipements et de formation militaires. 

Ce qui lui permet même de fournir en troupes certains pays de la sous-région en proie à l’instabilité, et même des organisations internationales.
Toutefois, a ajouté le chef de l’Etat au cours de cet entretien, «nous ne devons pas être seuls à combattre le terrorisme en Afrique. C’est une responsabilité globale qui engage en particulier le Conseil de sécurité. Du reste, le Sénégal a par exemple toujours plaidé pour que la Minusma, composée aujourd’hui de près de 15 000 éléments, soit dotée d’un mandat robuste et d’équipements conséquents lui permettant de combattre le terrorisme. Tel n’est pas le cas à ce jour et c’est bien dommage, car je ne crois pas que les groupes terroristes qui sévissent en Afrique puissent l’emporter sur une coalition militaire internationale suffisamment constituée en nombre, bien équipée et décidée à combattre».

Impératifs d’un vote
Macky Sall en a profité aussi pour expliquer les raisons du vote du Sénégal lors de la résolution des Nations unies condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en affirmant que cela était «dicté par nos propres impératifs nationaux. Quand une situation de cette nature éclate, notre pays se détermine suivant sa propre évaluation des faits, ses dynamiques internes et externes et selon l’évolution de la situation. C’est ce que nous avons fait».

Atténuer les impacts économiques du conflit
Il n’a pas non plus occulté ni minimisé les conséquences que cette guerre pourra avoir pour des économies fragiles comme celles de la majorité des pays africains. La leçon à en tirer pour lui est «la nécessité de gagner au plus vite la bataille de notre souveraineté alimentaire en investissant massivement dans l’agriculture et la transformation de nos produits agricoles. C’est une des priorités essentielles du Sénégal avec le Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP2A) que nous avons adopté en septembre 2020 pour nous préparer à la relance économique post Covid. Le secteur agricole y occupe une place de premier choix ; ce qui justifie la hausse du budget consacré à lacampagne agricole qui passe à 70 milliards de F Cfa cette année contre 60 ; 70 milliards l’année dernière».

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