Les tailleurs de Sant Yalla (Sandaga) sont sortis dans la rue mercredi après-midi pour protester contre les coupures intempestives d’électricité, a constaté l’APS.
Excédés par les délestages, les manifestants ont fermé leur cantine, pour converger aux environs de 15 heures à l’avenue Jean Jaurès où ils ont brûlé des pneus à hauteur du centre commercial Sicap-Plateau et de la Fabrique artisanale de Sandaga.
Mais le feu a vite été circonscrit par les marchands ambulants qui disent craindre qu’il ne s’étende à leurs marchandises exposées près de la chaussée.
‘’S’ils viennent jusqu’ici pour allumer des pneus, c’est pour nous faire porter le chapeau, nous les marchands ambulants’’, a ainsi expliqué Ousmane Dieng, marchand ambulant depuis 13 ans.
Réagissant au nom des manifestants, Mbaye Ngom a estimé que les vendeurs qui ont éteint les pneus se sont par cet acte désolidarisés des tailleurs chez qui la plupart d’entre eux ont pourtant l’habitude de garder leurs marchandises, avant d’avertir qu’une telle démarche ne sera pas sans conséquence.
Les tailleurs expliquent leur manifestation par l’ampleur prise par les coupures d’électricité. ‘’Nous subissons des coupures d’électricité de 5 à 7 heures de temps presque tous les jours’’, dénonce Amar Ndiaye, délégué de Sant Yalla, précisant que ‘’2200 personnes’’ viennent travailler tous les jours dans ce marché.
‘’La SENELEC nous a poussés à bout avec ces coupures d’électricité. On en peut plus. Nous avons des familles à nourrir. C’est pour cela que nous sommes sortis manifester notre mécontentement en brûlant ces pneus dans la rue’’, a renchéri Mbaye Ngom, lui aussi tailleur à Sant Yalla.
‘’Je suis à cinq mois d’arriérées de location, car je n’arrive pas à travailler correctement avec ces délestages à n’en plus finir, et j’ai à ma disposition six jeunes avec qui je travaille’’, poursuit-il.
‘’Nous avons juste besoin d’électricité pour honorer nos engagements envers nos clients et subvenir par-dessus tout à nos besoins. Nous sommes fatigué de ces délestages’’, martèle Dounki Cissokho, couturière de son état.
Après la manifestation, les forces de l’ordre ont quadrillé la zone. Et la circulation a repris son cours normal sur l’avenue Jean Jaurès qui avait été prise d’assaut un peu plus tôt par les tailleurs en colère.
DD/ASG
aps.sn
