Les autorités de la République se sont prémunies de toutes les garanties nécessaires pour que leurs domiciles ne fassent pas l’objet de casse ou de saccage. Partout, ce sont des agents des forces de sécurité armés jusqu’aux dents qui assurent la garde.
Les autorités de la République ne lésinent, visiblement, pas sur leur sécurité. Devant leurs domiciles, le dispositif de sécurité a été fortement renforcé. Ce, à moins d’une semaine du scrutin présidentiel. D’habitude, au domicile de Cheikh Tidiane Sy, ministre de la Justice, où seuls moins de trois policiers assuraient la garde des lieux, selon un habitué des lieux, l’effectif a été doublé. Sur place, ce sont, maintenant, six éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) qui filtrent les entrées et les sorties du domicile du ministre de la Justice. Torse bombé, l’un des policiers se distingue par six bombes lacrymogènes scotchées sur sa tenue. La mine grave à l’image de ses collègues, il semble prêt à réagir à toute attaque.
La situation est la même au quartier du Point-E, domicile privé du candidat des Fal 2012, Abdoulaye Wade et lieu de résidence du ministre des Infrastructures, de la Coopération internationale et des Transports aériens Karim Wade. Sur les lieux, un autre corps d’élite assure la surveillance et le contrôle des lieux. Les gendarmes préposés à la sécurité ont pour la plupart l’index près de la gâchette. Munis de leurs fusils automatiques, près d’une dizaine de gendarmes sécurisent les lieux.
La demeure familiale de Me Ousmane Ngom n’est pas en reste. Avant le début des manifestations, deux policiers y montaient la garde, selon des témoins. Mais, après que des violences ont été notées dans le pays, ce nombre a été revu à la hausse, passant de deux à cinq. L’affaire de l’attaque de la Zawiya et la détermination des jeunes talibés tidianes à ‘laver l’affront’ ont amené Me Ngom à renforcer davantage la sécurité de sa famille : trois policiers se sont surajoutés aux cinq premiers. Ce qui porte le nombre à huit agents, chargés de veiller nuit et jour sur l’intégrité physique des proches du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur.
Au domicile du ministre de l’Elevage, Oumou Khaïry Guèye Seck et celui du ministre d’Etat Mamadou Diop Decroix, la situation n’est pas la même. Devant le domicile de ces autorités sis à Nord Foire, il n’y a même pas l’ombre d’un policier. Sinon un rutilant 4X4 prêt à avaler des kilomètres est garé devant le domicile du ministre de l’Elevage qui, pourtant, avait été la cible des assaillants le 23 juin dernier. Ce jour, le domicile du maire de Yoff avait été saccagé et incendié. Depuis lors, le ministre de l’Elevage a déserté des lieux. Toutefois, des agents de sécurité privée assurent encore la surveillance des lieux.
Au niveau de la cité Fayçal au croisement Cambérène où crèchent plusieurs autorités de l’alternance, la surveillance policière est devenue plus sérieuse. Le poste de police implanté à l’entrée de la cité depuis plusieurs années maintenant est doublé par la surveillance discrète des gendarmes postés sur le rond-point. Les entrées et les sorties sont très surveillées. Surtout en ces périodes où les environs de cette cité sont devenues depuis quelques jours un champ de bataille entre manifestants et forces de l’ordre.
Hormis le domicile des autorités de la République, le siège du Parti démocratique sénégalais sis à la permanence Oumar Lamine Badji sur la Vdn est aussi sous haute surveillance policière. Impossible de traîner dans les alentours car les policiers veillent au moindre débordement : ‘Ne restez pas sur place, avancez ! Circulez s’il vous plait!’, disent-ils invariablement.
Cette ‘paranoïa’ sécuritaire intervient après les violences pré-électorales qui ont fait jusque-là plus d’une dizaine de morts. Mais, déjà, le 23 juin, date du passage de la loi sur le ticket présidentiel à l’Assemblée nationale, les domiciles de Farba Senghor et de Serigne Mbacké Ndiaye avaient subi la furie des manifestants. C’est dans ce contexte que l’ancien Garde des Sceaux, El hadj Amadou Sall, avait menacé de riposter à quiconque s’attaquerait à son domicile.
Pape NDIAYE Baba MBALLO & Aïda Coumba DIOP
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