«Je vous ai demandé de ne pas déstabiliser le pays, mais c’est dans le cas où on ne s’attaque pas au Secrétaire général national et au parti. J’exige qu’on me rende mes véhicules sinon il n’y aura pas d’élections dans ce pays», a menacé Abdoulaye Wade qui a promis d’«envahir les bureaux de vote, la place de l’Indépendance et toutes les institutions», en martelant : «Il n’y aura pas d’élections». Cette position avait provoqué de l’indignation chez la plupart des Sénégalais.
Dans ce contexte, le président Macky Sall a fait une sortie pour signifier à l’ex-pensionnaire du Palais présidentiel que «rien ne pouvait empêcher la tenue des élections législatives». Ousmane Tanor Dieng s’était inscrit dans la même logique que le chef de l’Etat. Une posture qui était également pour avertir le «pape du Sopi». Les menaces n’ont pas laissé de marbre les membres de la coalition Benno Bokk Yakaar et ceux du gouvernement. Par ailleurs, la ministre de la Justice et le porte-parole de la présidence ont, entre autres, senti le besoin d’apporter quelques précisions pour recadrer Abdoulaye Wade. Aminata Touré garantissait au secrétaire général du Pds que «le gouvernement est ferme et déterminé» pour la continuité des audits. Abou Abel Thiam, quant à lui, jugeait la sortie «irresponsable de la part de quelqu’un qui a gouverné le pays d’envisager une stratégie qui entrainerait le pays dans une situation d’ingouvernabilité».
Une astuce pour attirer l’attention sur lui
La réaction par rapport aux menaces de Wade est autre chez la population. En effet, la perception et la compréhension que les Sénégalais ont de la question est différente. La plupart d’entre eux sont d’avis que cette sortie médiatique n’a pas le même sens que les autorités lui ont donné. Selon Maodo Ndiaye, les propos d’Abdoulaye Wade sont un bluff. «Il est dépassé par les évènements. Et ces assertions ne doivent même pas susciter de débats au niveau des populations», argue-t-il. Les élections auront bien lieu. Tel est l’avis de Mouhamadou Moustapha Diouf. Pour ce jeune homme, les menaces ne serviront à rien. «Ils ont tout fait, ils ont tout essayé. Nous les en remercions mais maintenant ils doivent laisser la vie suivre son cours en toute quiétude».
Mbacké Goumbala, de son côté, croit que les propos véhiculés par la presse sont issus d’un opposant qui veut attirer l’attention sur lui. Dans cette optique, notre interlocuteur pense que les menaces ne sont qu’une astuce pour Abdoulaye Wade de récupérer ses biens. Pour Mbacké Goumbala, la stratégie commence à porter ses fruits dans la mesure où l’ex-pensionnaire du Palais a déjà récupéré trois véhicules. Pour ce dernier, les menaces n’ont pas été faites pour empêcher les élections.
xalimasn Source : La Tribune (Par Fatou Sagar Diop)
