Merci, Monsieur Le Président ! par Pr Aboubacry Moussa Lam

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Dans une contribution publiée par les sites de Leeral et de Xalima (30/8/2014), je commençais mon texte par ces mots

« Monsieur le Président, l’occasion fait le larron dit-on mais je ne crois être ni un larron ni faire une chose répréhensible en profitant de votre voyage programmé dans le nord du pays pour rêver les yeux ouverts. Rêver les yeux ouverts, c’est vous exposer un certain nombre de choses que j’aimerais vous voir faire dans une région déshéritée de notre pays : l’Île-À-Morphil. Je ne sais pas ce que l’administration territoriale et vos conseillers ont prévu comme agenda pour votre voyage mais je suis presque sûr que, soucieux de votre confort, ils veulent vous éviter l’épreuve d’aller dans cette énorme île de 150 km de long, enclavée entre les deux bras du fleuve Sénégal, et qui doit son nom à l’ivoire des éléphants qui y vivaient semble-t-il en grande quantité il y a bien longtemps de cela. Comment en effet envoyer un président de la République dans cet enfer où il n’y a que des ténèbres (l’électricité est encore une denrée très très rare dans cette partie de notre pays) et des pistes si cahoteuses qu’elles pourraient esquinter, vite fait, les reins les plus solides surtout en période d’hivernage ? Il est certain qu’ils n’oseront pas ! »

Les faits me donnèrent malheureusement raison car lors de votre tournée du mois d’octobre 2014, vous vous êtes arrêté à l’entrée de l’Île-À-Morphil : à Ndioum. Je reprends de nouveau la plume pour tirer les leçons de votre dernière tournée qui, cette fois-ci, était exclusivement destinée à notre île. Faisant fi de votre confort ; pour être plus précis, bravant la chaleur torride, l’épaisse poussière et les terribles secousses de la R 40, vous êtes bien allé jusqu’à Demet, au cœur du Halay?e, en ce jour béni du 7 mars 2017. C’est là un sacrifice énorme que vous avez consenti. Mais quand, lors de votre discours, vous avez murmuré, sur le ton du constat : « laawól ngól welaani : la route n’est pas bonne », je me suis dit intérieurement, sur une chaise de la tribune présidentielle, derrière vous : pourtant un bulldozer a aplani, spécialement pour vous, les énormes nids d’éléphants (nous sommes dans leur ancien fief) de la R 40, vous évitant ainsi le calvaire quotidien des populations locales. Je donne ces précisions pour que tous les sénégalais qui ne connaissent pas cette partie du pays puissent avoir une idée du courage physique qu’il vous a fallu pour aller lancer symboliquement le démarrage des travaux de bitumage de la R 40, à la tête d’une caravane, alors que vous auriez pu parfaitement  prendre un hélicoptère, beaucoup plus confortable.

Monsieur le Président, si de nombreux ressortissants de l’Île-À-Morphil ont fait comme moi c’est-à-dire sont venus vous accueillir, c’est avant tout pour vous remercier de cette marque de considération qui se manifeste à travers votre visite. En effet vous vous singularisez parmi vos illustres prédécesseurs : aucun d’entre eux n’est venu dans cette partie de l’Île-À-Morphil. Certes votre prédécesseur immédiat, Abdoulaye Wade a survolé les environs de Podor en hélicoptère lors de la grande vague de froid qui avait décimé le cheptel ; certes le même Wade était revenu dans la région pour inaugurer, à Waalalde, un groupe électrogène généreusement offert par notre condisciple Seybatou Aw, natif de la localité. Mais vous êtes le seul à avoir une vision cohérente pour le développement de cette partie du pays : un programme de désenclavement comprenant des ponts, une trans-Île-À-Morphil et une électrification quasi complète de ses villages.

C’est précisément pour vous remercier du début de matérialisation de de cette route qui traverse toute l’Île-À-Morphil et qui, au bout de 18 mois, sera une réalité palpable qui changera radicalement la vie des populations en les rattachant au reste du pays et en rendant leurs déplacements et leur accessibilité plus faciles que j’ai décidé d’être présent à la cérémonie de Demet. Ma présence à la cérémonie de Demet s’explique aussi par le désir de vous remercier, de la plus expressive des manières, d’avoir enfin achevé la ligne moyenne tension en chantier depuis de longues années. J’aurais failli à un devoir et fait preuve d’ingratitude (et tous les natifs de l’Île-À-Morphil avec moi) si, après le début de satisfaction que vous donnez aux populations à la suite de ce que j’ai appelé le rêve les yeux ouverts, je n’étais venu assister à cette cérémonie historique en guise de reconnaissance au nom de ceux dont je m’étais fait le porte-parole.

Merci donc infiniment, Monsieur le Président. Les félicitations adressées au ministre de l’électricité et des énergies renouvelables rencontrent parfaitement notre adhésion. À celles adressées au ministre des transports terrestres et du désenclavement, nous ajouterons des recommandations. En effet Monsieur le Ministre a certes déjà fait un travail remarquable mais vu les quelques ponts et routes secondaires à réaliser dans la zone, il doit, à l’exemple du Président, se rendre très souvent sur le terrain pour voir si les choix politiques et techniques sont bien les bons ; qu’il se souvienne à chaque instant qu’il travaille pour la réussite d’une politique qui a pour objectif final la satisfaction des populations, sans exclusion aucune. Il serait regrettable que d’ici à 2019 (échéance cruciale pour le Président Macky Sall) les ponts qui restent à réaliser et les routes secondaires entre la R 40 et la N 2 ne soient pas totalement réalisés. Mansour Élimane Kane, Mountaga Sy, Amadou Ba et Mamadou Dia, tous natifs du Fouta et contrôlant de surcroit tous les leviers nécessaires, en porteraient l’entière responsabilité devant le Président et devant les fuuta?koo?e ; aucune échappatoire donc.

En attendant, le « fou du village » peut ouvrir les yeux et se dire :

Wonaa kóy?ól wonnoo ndeke, fu??iima wonde goonga !!!

 

Pr Aboubacry Moussa Lam

Professeur titulaire de classe exceptionnelle

Commandeur de l’Ordre du Lion

Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres

Natif de Siñcu-Da??e

 

4 Commentaires

  1. Indigne d’un professeur d’université ce texte parce que laudateur, régionaliste et mal écrit et qui témoigne un manque d’humilité de son auteur.

  2. Sénégalais , je me pose la question si tu es un croyant. Le Président répare une injustice et réalise des investissement au bénéfice du pays et tu as le toupet de nous pondre tes imbécillités .La haine t’aveugle !

    • T’es vraiment bizarre. Que vient faire la foie dans cette discussion. Pourquoi devrais-je être croyant ? Cela donne t-il ou non le quitus d’avoir une opinion ? Restons sur le sujet. Je ne dis nul part que ce fait le Président n’est pas au bénéfice de la population. J’interpelle le professeur. Ce qu’on attend d’un universitaire, c’est de la réflexion, c’est de la critique et c’est de l’argumentaire mais non de remercier Samba ou Fatimata; il y a d’autres dont c’est le job. Surtout que le Président ne fait que son travail, ce pourquoi il est élu, ce pourquoi il a notre confiance. Soi dit en passant, tu auras compris que je ne suis pas dans des imbécilités monsieur ou madame Anonyme. Pour ton information, je suis un militant APR !!!

      • Pr Lam
        Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, c’était également leur boulot. Pourtant ils sont passés sans l’avoir fait ; rendons donc à César ce qui appartient à César en remerciant celui qui l’a fait, le Président Macky Sall.

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