Message à la Nation de l’après-référendum : Discours d’urgences

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56ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal. 4ème anniversaire du premier discours à la Nation de Macky Sall en tant que président de la République. Il est le seul à savoir ce qu’il dira au Sénégalais dimanche. Mais Le Quotidien fait un petit rappel des urgences énumérées le 3 avril 2012 par Macky Sall. Des urgences toujours d’actualité.

Comme un certain 3 avril 2012, «dans un contexte particulier» où le Sénégal venait de «sortir d’un long et historique processus électoral qui a révélé une fois de plus à la face du monde toute la vitalité de notre système démocratique et la grande maturité du Peuple sénégalais », le chef de l’Etat reprend la parole au lendemain du référendum du 20 mars. Macky Sall admettait dans son adresse que l’alternance du 25 mars était l’œuvre de «tout le Peuple sénégalais qui en est sorti victorieux et revigoré».
Sans doute, cet angle de rassemblement devrait prévaloir dans son adresse de dimanche prochain en ce qui concerne les résultats du référendum qui ont consacré la victoire du «Oui». Sa victoire aussi puisque c’est lui qui avait invité les citoyens à se prononcer sur son projet de révision de la Constitution. Il ne pourrait y avoir de triomphalisme de sa part, ne serait-ce que pour crédibiliser sa volonté d’instaurer- ou de restaurer- le dialogue
qui a fait défaut dans ce processus référendaire. «Je suis le Président de tous les Sénégalais, sans distinction aucune», avait-il dit en 2012. Rien n’a changé entre-temps parce qu’en dépit des contingences et des controverses politiques et électorales, le même esprit doit encore prévaloir dans son message.
Comme le 3 avril 2012, celui de 2016 doit être pour lui l’occasion de relancer un «nouveau départ pour une nouvelle ère de ruptures en profondeur dans la manière de gérer l’Etat au plan institutionnel et économique», car de «ruptures », on en demande encore à l’Assemblée nationale et dans la gestion «sobre et vertueuse» promise.
Mais surtout, la «gravité» du contexte d’après Présidentielle doit guider le reste de son mandat qu’il a prolongé jusqu’en 2019, alors qu’on l’attendait en 2017. D’autant que ce «contrat de confiance» qui le liait au «Peuple des 65%» du 2ème tour se mesure dans ce qui est sorti des urnes le 20 mars dernier.
On n’est pas encore à l’heure du bilan, mais si «gouverner autrement », comme il l’avait promis, c’est «traiter tous les citoyens avec la même dignité et le même respect», il va falloir expliquer aux Sénégalais où sont les autres «candidats » à la Crei, à part Karim Wade et Tahibou Ndiaye ? Quatre ans après son «propre quart d’heure », comme nous avions ainsi apprécié les 15 minutes de son message à la Nation qui étaient une rupture par rapport au style de son prédécesseur, Macky Sall doit demander à «toutes les femmes et tous les hommes qui (l)’accompagnent» si «notre Administration (a créé) un environnement plus convivial, fait de respect, de courtoisie et de transparence pour délivrer un service de qualité au bénéfice des usagers». C’est l’un de ses souhaits qui peinent à se réaliser.
Les Sénégalais lui avaient donné une majorité parlementaire pour lui permettre de gouverner sans contrainte, ont adopté ses réformes constitutionnelles pour lui renouveler leur confiance. Il revient au Président Sall de s’atteler à davantage résoudre les «nombreuses urgences et attentes pressantes» qu’il avait héritées de son prédécesseur, car dans un an, il retournera demander une autre majorité à l’Assemblée nationale. Les assurances commenceront par ce discours de dimanche qui doit en même temps prendre en compte la «grave perturbation de l’année scolaire et universitaire». Point besoin de solliciter encore un «sursaut patriotique» pour sauver le secteur. Il appartient à son gouvernement de respecter ses engagements.
Ou alors de ne plus s’engager dans des promesses qu’il ne peut honorer, comme il l’avait dit dans un langage sincère. Qui mieux que lui qui ne cesse de rappeler avoir «sillonné le pays d’Est en Ouest, du Nord au Sud» pour résoudre «les nombreux problèmes dont souffre notre pays» ?
Sauf qu’il ne s’agit pas seulement de les appréhender. «Il y a urgence dans nos villes et nos banlieues de lutter contre le chômage, les inondations,
l’insécurité et la paupérisation », convenait-il. Des urgences sont toujours là.

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