MINERAIS DE FER DE LA FALEME: les indiens s’accrochent

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Les énormes investissements prévus par Arcellor Mittal dans la partie orientale du Sénégal ont longtemps été gelés (depuis 2007), mais le géant indien de la sidérurgie n’a pas, loin s’en faut, lâché le morceau.

Avec des réserves estimées à 750 millions de tonnes, le gisement de fer de la Falémé a de quoi intéresser plus d’une compagnie minière. L’indien Arcellor Mittal qui avait promis au Sénégal, en 2007, un investissement de 1000 milliards de FCfa pour s’approprier ledit gisement, traîne toujours la savate mais n’a pas lâché le morceau, au contraire. En s’offrant en février 2010 une joint venture avec sa compatriote NMDC (National mineral development corporation) société publique indienne, le géant indien de la sidérurgie se donnait les moyens de sa politique de sécurisation de ses approvisionnements en fer pour un marché mondial dont la demande ne cesse de croître.

D’autant plus que la NMDC qui est sous le contrôle administratif du ministère de l’acier en Inde, vient de lancer un important programme d’acquisitions sur les cinq continents et poursuivrait donc ses discussions (la semaine dernière) avec les autorités sénégalaises. Une très grosse pointure donc qui, s’est engagée dans l’exploration d’une large gamme de minéraux, tel que le fer, le cuivre, le phosphate, le calcaire, le gypse, la bentonite, la magnésie, le diamant, l’étain, le graphite, etc.

Un dossier d’autant plus sensible qu’il serait actuellement géré en « très haut lieu » par les autorités sénégalaises, de sorte que seules quelques bribes d’informations sont obtenues.

On sait cependant que les discussions en question porteraient notamment sur la viabilité même du projet, le gouvernement sénégalais exprimant quelques réserves quant à cet aspect.

Mais il y a surtout la nécessité dans le cadre de ce projet, de développer parallèlement les infrastructures destinées à l’extraction et à l’acheminement du produit et cela, ce n’est pas une mince affaire. Entre autres, il faut réaliser 800 km de rail en sus d’un programme d’investissements sociaux.

Rappelons à ce niveau que dans un premier temps, l’option avait été prise de produire à partir de 2011 15 à 25 millions de tonnes de fer par an. Les décrets présidentiels attribuant une concession de 25 ans avaient d’ailleurs été remis au vice-président du groupe sidérurgique Roland Verstappen qui avait assuré que : « dans quatre ans, nous allons célébrer l’expédition de la première tonne de minerai de fer. » Mais le projet a connu un coup d’arrêt suite aux déconfitures conjoncturelles rencontrées par le groupe notamment une baisse de la demande d’acier et qui avait poussé ArcelorMittal a suspendre ses opérations de développement et ses investissements.

Il va sans dire que la lourdeur des investissements nécessaires pour concrétiser le projet explique principalement la longueur du tunnel dans lequel s’est engouffré le groupe indien.

C’est d’ailleurs cette même conjoncture qui a replacé l’Afrique au centre du jeu mondial?dans le contexte d’une demande qui a considérablement augmenté depuis dix ans, dopée par la voracité de la Chine qui développe son industrie avec une production nationale accrue, mais un minerai qui reste pauvre en fer (à peine 20 %).

Cette seule donne est suffisamment stratégique pour que les indiens s’accrochent, dur comme fer, au sol de la partie orientale du Sénégal.

sudonline.sn

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