Ceci est un plaidoyer pour que Touba respire la spiritualité, mais qu’il développe dans le même temps, comme toutes les autres contrées du pays, ses immenses potentialités économiques, atouts majeurs dont il est presque, l’une des rares localités à posséder, pour le resplendissement de Touba et la prospérité de ses habitants et environnants.
Face au courant de la vague de décentralisation tous azimuts dans le pays, qui porte la notion de gouvernance locale avec comme point d’orgue « le Transfer des compétences aux collectivités locales». Ce qui se traduit ou devrait plutôt se traduire dans les faits, à remettre le pouvoir local à la base, c’est-à-dire aux populations pour qu’elles décident librement de leur sort, dans une parfaite démocratie, à travers leurs représentants, qu’elles se sont librement choisis, sans injonction ni ingérence d’aucune sorte, tant que l’intérêt général des populations est sauvegardé.
Il faut se rendre objectivement à l’évidence maintenant, et sans se voiler la face pour reconnaitre que Touba ne peut et ne devrait plus se tenir à l’ abri d’une telle transformation sociale qui est venue à son heure. Et si l’on tient compte encore du développement exponentiel à tous égards de Touba, l’application stricte de la décentralisation telle que prévue par la loi sur l’étendue du territoire national, est une exigence et une solution adéquate pour sortir enfin Touba, de sa ruralité, -Communauté rurale jusqu’ici- qui est une contradiction flagrante avec son statut de 2e ville du Sénégal au plan démographique.
A cette perspective que SERIGNE SALIOU avait mise en avant, à savoir une idée-force, dont la logique était de soumettre au vote des populations, les actes et la désignation des membres du Conseil rural. Et pour cela, le Cheikh avait bien opté pour une liste unique qui refléterait autant que possible, toutes les sensibilités politiques du pays, présentes à Touba, qui souhaiteraient solliciter les voix des populations, c’est-à-dire « la reproduction kaléidoscopique ».
Autre temps autre signe, maintenant que sous l’ère de CHEIKH SIDY AL MOKHTAR, le réformateur et rassembleur sans exclusive, on ne doit ni ne peut plus nous bassiner en boucle d’une réforme, dont le postulat de travail tourne autour d’une vassalisation instituée sous des formes pseudo-démocratiques.
Sur ce plan, on tient les brides hautes aux populations, de se remettre au centre du jeu politique. Au moment où ceux-ci, commencent à se donner de la voix, pour manifester son intérêt de participer à la gestion de ce qui les concerne au plus haut point et au premier chef.
Alors, dans un contexte où les occidentaux s’adonnent à la « surenchère technique » à travers des mécanismes politiques d’assistance sociale et d’instruments de soutien financier à travers toutes sortes d’accords nébuleux de partenariat, qui cachent bien des pièges, rien que pour s’approprier de nos ressources halieutiques, minières, etc.
Par ailleurs également, à un moment où les infrastructures idéologiques en tout genre se déploient, comme un rempart contre nos valeurs culturelles et cultuelles nationales ; devant un tel cas de figure, les établissements scolaires de Touba ne sauraient être voués qu’à de simples conservatoires mourides d’un enseignement obsolète, qui ne tient pas compte de la réalité et de l’évolution de l’humanité au XXIe siècle, autrement dit, des progrès scientifiques et technologiques universelles, qui ne sont l’apanage d’aucune nation, autres que celles qui veulent et décident de s’en approprier, s’en imprégner et d’en tirer le maximum de profit en faveur de leur peuple. Sous ce rapport, le président de la République est interpelé à soumettre au khalife général des mourides, la vision globale d’une politique éducative nationale harmonisée sur l’étendue du territoire national dans l’intérêt bien compris des enfants de Touba, comme ceci l’est pour ceux de tout le pays. Une distorsion quelconque dans ce domaine pénaliserait lourdement et sans raison aucune, les enfants de Touba face à ceux du reste du pays. Ce qui est anormal et injuste !
Pour rappel, MACKY SALL, candidat à la présidence de la République ne devrait pas perdre de vue que, c’est lui-même – et non les Sénégalais – qui sillonnait le Sénégal de long en large, allant des grandes villes, en passant par les petits villages et autres hameaux excentrés, jusqu’aux plus reculées des bourgades perdues dans les confins du Sénégal, pour promettre aux Sénégalais un allégement substantiel du coût de la vie pour une vie meilleure, le recouvrement total de tous les biens qui nous ont été spoliés par les tenants du régime déchu, un Etat de droit où l’égalité de tous les citoyens devant la loi et les ressources nationales était garantie.
Donc, ce n’est pas par des ritournelles, d’inversion des termes d’échange ou de facteurs exogènes, qu’il parviendrait à se dispenser de l’obligation, de devoir soulager les Sénégalais, de leurs lourdes peines.
Ce ne sont pas non plus, par ses appels incessants pour le retour à l’agriculture, qui convaincront comme une baguette magique les paysans, à rallier les terres sans des mesures concrètes incitatives. Mais c’est plutôt et à travers justement, une subvention accrue et bien appuyée d’une vision agricole prospective nette et bien ficelée aux yeux des agriculteurs, pour la relance d’une agriculture intensive, qui pourra amener ou convaincre la paysannerie vers le retour à la terre et que l’activité agricole pourrait être florissante et lucrative pour elle.
Serigne Fallou Dieng maitre soufi
President du cercle des intellectuels soufi