Au-delà du cérémonial, le passation de service entre le président sortant, Abdoulaye Wade et le nouveau président, Macky Sall, est un travail pratique.
Le président de la République, Macky Sall, devrait prendre fonction le 2 avril prochain. Cette prise de fonction, précédée par une passation de service entre le nouveau locataire du Palais et son prédécesseur, au-delà du cérémonial, exige des règles d’usage pratique. Selon un inspecteur général d’Etat (IGE) contacté par EnQuête, le président sortant, avant de quitter ses fonctions, doit faire l’état des lieux des grands projets de l’Etat à l’intention de son successeur. D’après ce haut fonctionnaire, l’exercice consiste à «exposer l’état d’avancement des travaux et ce qui reste à terminer». En outre, Abdoulaye Wade doit mettre à la disposition de Macky Sall tous les numéros de compte bancaire de l’Etat y compris les documents de signature. L’Etat disposant d’un patrimoine immobilier, le nouveau président doit avoir en sa possession la liste complète des logements de fonction.
Également, il est exigé des fonctionnaires de l’Etat, selon toujours notre interlocuteur, de mettre à la disposition de Macky Sall l’état financier du pays. En d’autres termes, «rendre compte au président élu sur le niveau de dépenses de l’année en cours et les engagements pris» par le président sortant pour le compte du Sénégal. Abdoulaye Wilane, porte-parole du Parti socialiste, d’ajouter que le nouveau président devra aussi recevoir des «consignes» et des «recommandations» de la part des agents de l’Etat. Ce qu’on appelle dans le jargon des initiés les «affaires signalées». En outre, le nouveau locataire du Palais aura accès à «tous les renseignements liés à la sécurité nationale», renseigne le maire de Kaffrine.
»Macky Sall ne va plus vivre comme avant »
La passation de service terminée, Abdoulaye Wilane rappelle, par ailleurs, les contraintes qu’exige le statut de chef d’Etat même s’il admet que «chacun à son style». Mais une réalité sera incontournable, selon lui. «Macky Sall ne va plus vivre comme avant, dit-il. Ses audiences, ses coups de fil, son repas, tout sera contrôlé». Ce n’est pas tout. «Son épouse ne peut pas faire n’importe quoi ; elle a droit à une garde rapprochée». Pour lui, «en République, le fond est d’égale d’importance à la forme».
PROTOCOLE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
La succession de Bruno Diatta en question
Sa connaissance de l’Etat et la maîtrise qu’il a des règles protocolaires font de Bruno Diatta un homme presque…indispensable. Le chef du Protocole du président de la République, né le 22 octobre 1948 à Saint-Louis, témoin actif des grands et petits secrets de l’Etat et de la République depuis plusieurs décennies, va-t-il enfin tirer sa révérence ? Wait and see car Bruno Robert Louis Diatta, de son vrai nom, était appelé à faire valoir ses droits à la retraite depuis 4 ans.
DAOUDA GBAYA enqueteplus.com