Pèlerinage aux lieux saints de l’ISLAM : Médine, une ville entre dévotions et affaires

ARABIE SAOUDITE – Etape incontournable pour tout pèlerin soucieux de marcher sur les traces du prophète de l’Islam, Mouhamed (Psl), avant le déplacement sur La Mecque, Médine vaut assurément le détour. La ville lumineuse vit au rythme des dévotions et du business.
Par sa sainte et superbe mosquée où reposent le sceau des prophètes et ses deux compagnons Aboubacar et Oumar et où se pressent à chaque heure de prière des centaines de milliers de personnes venues de tous horizons, Médine éblouit. Mais aussi par certains endroits où il est recommandé de faire une « ziarra » et profiter des bienfaits qui y sont intimement liés. Tel Bakhya, le cimetière où sont enterrés Ousmane et Alioune, deux autres compagnons du prophète Mouhamed (Psl) ainsi que la plupart des membres de sa sainte famille. Ouhoud, autre lieu chargé d’histoire et de symboles, situé sur une montagne, rappelle la célèbre et dure bataille du même nom où l’envoyé de Dieu avait même été blessé et plusieurs de ses accompagnateurs tués (dont Hamza Ibn Abdul Moutalib et Sayda Souhada). Ce qui explique d’ailleurs son surnom de « cimetière des martyrs ».
Autres lieux très fréquentés des pèlerins, les mosquées Khouba et Khiblataïni. Surtout cette dernière où le prophète Mouhamed (Psl) avait reçu la permission de son Créateur de changer de direction pour les prières et de se tourner désormais vers la Kaaba et La Mecque et non plus vers Jérusalem.
Malgré un aussi riche programme de dévotion et d’actes de foi, les pèlerins trouvent le temps de faire des affaires. Car, Médine a beau être une ville sainte, elle n’en est pas moins une ville commerçante. Une ville moderne à des années-lumière de Yathrib ainsi que s’appelait l’endroit qui accueillit le Messager de Dieu pourchassé de La Mecque. Avec, aux alentours de la sainte mosquée du prophète, d’innombrables hôtels aux configurations hadj (avec des chambres à 4, 5 voire 6 personnes) et qui affichent tous complet actuellement. Ailleurs, c’est presque un immense bazar où tout se vend et s’achète.
Entre les boutiques proposant des parures en or, les magasins spécialisés dans l’habillement dont les nécessaires tenues de sacralisation, dans les produits alimentaires en tête desquels se trouvent forcément les dattes de différentes variétés et les étals par terre qui exposent chapelets, parfums, bonnets et divers produits « made in China » ou « in India » ou d’autres pays asiatiques, les potentiels clients se savent plus où donner de la tête. De la pure camelote aux produits de luxe, le choix est large et varié. Et ça marchande ferme et à toutes heures. Sauf celles de prières quand baissent leurs rideaux et que même les marchands ambulants si entreprenants observent une pause. Et l’on comprend que les responsables du Commissariat général au pèlerinage aux lieux saints de l’Islam se fassent du souci pour certains de leurs compatriotes qui succombent facilement à la tentation de dépenser l’essentiel de leur argent à Médine, alors même que le pèlerinage proprement dit n’a pas commencé. Car cela rend très difficile la fin de leur séjour en terre saoudienne. Mais, pour le moment, ce sont essentiellement les missionnaires qui sont sur place.
Après les précurseurs et un premier lot de 51 missionnaires, un autre groupe de 52 était attendu hier soir à Madinatoul Mounawara. Le premier vol de pèlerins partira de Dakar demain vendredi et doit arriver samedi à Médine.

De notre envoyé spécial Elhadj Babacar Khalifa NDIAYE