– Ousmane Ngom a t-il peur ? En tout sa sortie, lors de l’Assemblée générale d’informations aux militants du Pds à Saint-Louis, a été pour lui, l’occasion de répondre sur les différents sujets qui font l’actualité et qui semblent le concerner. Une sortie qui sonne comme de l’auto-défense au moment où le nouveau gouvernement brandit la question des audits, un ultimatum relatif à la restitution des véhicules de l’Etat et où une plainte le concerne.
Me Ousmane Ngom, ministre de l’Intérieur du gouvernement de Me Wade n’a pas perdu du temps pour monter au créneau afin de s’expliquer sur quelques points qui concernent l’ancien régime et lui-même, en tant qu’ex-ministre de l’Intérieur. Il a ainsi abordé trois points qui l’interpellent. Une posture qui ressemble plutôt à de l’auto-défense.
Sur la question des audits brandis par le gouvernement de Macky Sall, Il a tenu à faire quelques précisions notamment sur la gestion des fonds de son ministère. « Ce sont les gestionnaires et les directeurs qui font fonctionner le ministère alors que le ministre est chargé de décliner la vision du gouvernement. Je suis à l’aise par rapport aux audits« , a-t-il fait remarquer.
Sur l’ultimatum du gouvernement relatif à la restitution des véhicules de l’Etat, l’ex-ministre estime être à l’aise puisqu’il a rendu les véhicules qui sont au garage de l’Ecole nationale de police de fonction en remettant les clés. Quant à sa maison de fonction, Me Ousmane Ngom a répondu avoir résilié le contrat lié à elle.
Pour ce qui concerne le dossier le plus sérieux pour lequel, la famille de la victime des manifestations à la place de l’Obélisque, Mamadou Diop, il a rappelé que ce dernier n’est pas la seule victime dans cette affaire. Aussi, s’empresse t-il de rappeler que la première était un policier du nommé Fodé Ndiaye. L’ex-ministre ne manque d’ailleurs pas de préciser : « En tant que ministre de l’intérieur, comment puis-je être dans mon bureau et conduire un véhicule qui a attenté à la vie de Mamadou Diop« . Une sorte d’auto-défense qui ne dit pas son nom puisque le ministre ne demande ni plus, ni moins que de chercher du côté des manifestants qui sont, à son avis, respobsables de tout cela.
Ousmane Ngom estime avoir tout simplement fait son travail. « Si je n’avais pas montré autant de fermeté, souligne l’ancien ministre de l’Intérieur, le Sénégal serait comme le Mali ou la Guinée-Bissau.« , conclut l’ancien ministre de l’Intérieur.
Une sortie qui prouve que le ministre de l’Intérieur n’est pas tout à fait serein, puisque sa réaction rappelle celle de Me Wade qui, à Tivaouane, avait déclaré que son fils (ndlr – Karim Wade) n’avait pas « géré d’argent« . En dehors de la plainte qui plane au-dessus de sa tête, Ousmane n’est pas accusé de quoi que soit pour déclarer sa non crainte des audits. L’on comprend alors mal sa justification.
Une auto-défense avant l’heure qui peut aussi se justifier puisque Me Ousmane était l’un des ministres de Me Wade le plus décrié par l’opposition qui n’avait pas cessé de demander sa démission, l’accusant d’être partial et de faire montre de beaucoup de zèle, lors des manifestations. Il devra dans tous les cas s’expliquer sur la mort de Mamadou Diop en compagnie du commissaire Arona Sy de la sûreté urbaine, si la justice le décide, tous les deux faisant l’objet d’une plainte, même s’il reste vrai comme il l’a dit, que la mort du policier Fodé Ndiaye, devrait être élucidée
