Pour l’honneur de la justice sénégalaise par Madiambal Diagne

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Il ne saurait être question ici d’un quelconque aggiornamento. Mais l’image que dégage la justice sénégalaise ces derniers mois mérite que l’on s’y penche et qu’au nom de la République, de ses principes et valeurs, que des voix s’élèvent.

En effet, on empruntera à Michèle Alliot-Marie, alors Garde des sceaux et ministre de la Justice et des Libertés en France, la formule contenue dans une tribune publiée dans les colonnes du journal Le Monde en juillet 2010, «qu’il n’est pas de République sans une justice respectée». Seulement, l‘exercice de défendre l’institution judiciaire est voué à l’échec si les acteurs du monde judiciaire eux-mêmes entament sa crédibilité. Que penser aussi quand un ancien ministre de la Justice oublie la dignité de la fonction qu’il a exercée et se joint aux dénigreurs ?
Au gré des procédures judiciaires ouvertes dans le cadre de la traque des biens mal acquis, les institutions judiciaires ont été mises à mal dans une certaine opinion publique victime d’officines de communication qui chercheraient à saper leur crédibilité. La justice ne trouve personne pour la défendre, personne pour rétablir la vérité des faits, personne pour fixer des limites à l’opération de dénigrement.
Dans le procès de Karim Wade, tout le monde peut s’accorder sur le travail de sape effectué au détriment de la crédibilité de l’institution judiciaire. Le but de la manœuvre est de rendre ridicule toute décision qui en sortirait et les juges, tenus par une obligation de silence, restent stoïques.
L’honneur de la justice devrait être pourtant défendue et préservée au premier chef par les magistrats. On se rappelle par exemple le livre de l’avocat général près la Cour d’appel de Paris, Philippe Bilger, Pour l’honneur de la justice, publié en 2006 pour voler au secours d’une institution malmenée. Il est à préciser que Philipe Bilger avait une double ambition : «Celle de ne pas fuir l’analyse des problèmes et des désordres qui affectent le fonctionnement du judiciaire et laissent le citoyen désemparé : lenteur de la justice au quotidien, responsabilité trop réduite des magistrats, corporatisme lourd, défaut d’humanité, rapports pervers avec les politiques, etc. hommes, structures et institution. Celle aussi de redonner de l’espoir à la Magistrature et de l’enthousiasme aux juges.» Pour Bilger : «Il est temps que le monde judiciaire sorte de la plainte continuelle et renoue avec une volonté et un élan positifs. Il est temps, surtout, qu’il se mette véritablement au service du citoyen. L’honneur de la justice est à ce prix.»
Quel magistrat sénégalais se livrera à un pareil exercice ? On attend de voir. Mais le plus renversant est que ce sont les magistrats eux-mêmes, par leurs comportements, qui sont en train d’exposer la justice à toutes sortes de critiques. Le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, a révélé hier sur les ondes de la Rfm, dans l’émission «Grand jury», des dysfonctionnements graves que la hiérarchie judiciaire imputait à Alioune Ndao, du temps où ce dernier officiait comme Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Tout ce qu’a pu dire Sidiki Kaba avait déjà été révélé à travers nos colonnes, mais ces manquements revêtent une autre gravité quand ils sont relevés par l’autorité de tutelle. Il apparaît dès lors que la simple mutation du magistrat ne saurait être une réponse suffisante et satisfaisante à ses dérives. Dans de pareilles situations, une enquête devrait être conduite par l’Inspection générale de l’Administration de la justice et des mesures disciplinaires éventuellement prises. Le laxisme et le manque de fermeté et d’autorité de la Chancellerie ont pu encourager une autre attitude, tout aussi renversante, d’un juge assesseur de la même Crei, Yaya Dia. En pleine audience, le magistrat se leva pour vitupérer avec une langue de vipère et balancer sa démission à ses collègues, devant une salle d’audience médusée. Motif de ce comportement qui n’honore point l’institution judiciaire ? Le juge Dia n’était pas en phase avec le président Henri Grégoire Diop dans la conduite de l’audience. Le juge Dia n’aura pas la sagesse de demander une suspension d’audience pour arrondir les angles avec le président de la Cour, mais cherchait manifestement à se donner en spectacle. En effet, tous les témoins s’accordent sur le fait que les circonstances du procès ce jour-là et les échanges entre l’assesseur et le président n’autorisaient pas un tel fracas. Le juge ne cherchait-il pas ainsi à discréditer l’audience et la juridiction et du coup la procédure qui était pendante ? N’eut été le fait que le juge Dia avait eu, par le passé, une attitude similaire avec un président de Chambre sociale de la Cour d’appel de Dakar, feu le juge Sakho, avec qui il avait failli en venir aux mains, ou qu’il n’avait pas d’antécédents de contentieux personnels avec le juge Henri Grégoire Diop, on aurait pu penser qu’un travail de sape avait commencé à prospérer au niveau des juges. L’incident est assez grave et le juge Dia semble réaliser la bévue, après coup, jusqu’à travestir les faits relatés pourtant par tous les médias présents dans la salle d’audience. Dans la réponse à la demande d’explications que lui a servie le président Henri Grégoire Diop, le juge Dia semble édulcorer les faits. De toute façon, la responsabilité de la Chancellerie est en cause, car elle ne saurait faire l’économie d’une procédure disciplinaire dans le cas d’espèce. Autrement, on ne devrait plus condamner un justiciable dans ce pays pour un quelconque trouble d’audience ou pour avoir jeté le discrédit sur l’institution judiciaire. Un juge ne saurait se comporter vulgairement au nom du principe d’indépendance de la Magistrature. C‘est de la même façon, que le premier président de la Cour d’appel avait été obligé de faire usage de son pouvoir de présider toute formation de sa juridiction, pour se substituer à un président de Chambre qui allait rendre une décision dans l’affaire Aïda Ndiongue, qui aurait été un véritable déni de justice. Le juge Demba Kandji avait évité ainsi à l’institution judiciaire un véritable camouflet. Sans doute que tout le monde n’aurait pas perdu dans cette opération, mais la République du Sénégal aurait, elle, beaucoup perdu. Qui ne se souvient pas aussi que dans le traitement judiciaire de l’affaire Karim Wade, la première Chambre pénale de la Cour suprême, saisie à tort d’un pourvoi, a tordu le coup à la loi pour se substituer au législateur, outrepassant ainsi les limites de ses fonctions et attributions de juge ? Dans cette autre affaire, la Chancellerie avait préféré faire le dos rond.

Madiambal Diagne

8 Commentaires

  1. Ce monsieur est d’une hypocrisie , d’une négation de son honneur et de sa dignité , qui frisent la profonde démence .
    Comment peut-on en des termes aussi hors du contexte , et inappropriés ,(aggionamento), tenter le bluff sur toute une nation , sinon qu’on a une immensité , une profondeur de mépris de celle-ci , cet infini mépris qui caractérise la grande folie des petites gens aveuglément imbus de leur propre personne en vérité insignifiante et nulle .

    De quelles officines s’agit-il ici , sinon de sénégalais épris de justice et de paix ? Qui vous crachent à la figure vos saletés , vos magouilles , votre incapacité , votre malhonnêteté , votre bêtise , votre bête acharnement , votre dangereuse inconscience , et j’en passe ….

    L’HISTOIRE A LE REGARD RIVE SUR TES NEVETS DE MERDE . TU NE PERDS RIEN POUR ATTENDRE ! GRAND DEMENT !

    Il faut laisser « la CREI faire son travail » n’arrête-t-on pas de nous dire et de nous répéter tous les jours . Mais reconnaissez que la CREI fait son travail librement dans cette affaire depuis plus de deux longues années maintenant . Faut-il la laisser in perpétuum , in aeternum faire son (travail) qu’elle peine à achever pour raisons de vide juridique total ?

    Mais bon sang ! Comment peut-on exiger le renversement de la charge de la preuve quand les éléments constitutifs du délit même n’existent pas , ne sont que du domaine de la présomption de culpabilité ? C’est tout simplement pourquoi nous exigeons la liberté provisoire , conditionnelle , sous caution , tout ce que vous voulez ; parce que au bout de deux années d’investigations sans aucune preuve , une suite de mises en demeure arbitraires , de vices de formes de procédure , d’entorses à tous les droits , de voies de faits , de querelles entre magistrats , de limogeages et de démissions de certains d’entre eux ; ce procès devient d’un juridisme hautement indigne , putride et nauséabond , qui fait froid dans le dos ; une saleté de parodie de procédure judiciaire tenue par des JUGEURS sous le joug d’un exécutif de peu de foi et d’une triste et mortelle moralité de tous les dangers , pour notre pays tout simplement . Et dont les intérêts bassement politico-mercantiles seuls comptent , pour notre grand malheur .

    Messieurs les honorables Ambassadeurs de la République française , et des Etats-Unis d’Amérique ne devez pas vous faire les témoins impassibles d’une telle forfaiture , qui peut engendrer toutes sortes de périls , et de drames aux conséquences incalculables ; alors que les populations et la nation toute entière , au delà de l’immense respect qu’elles vous vouent au travers de vos grands pays de réelle démocratie et droit véritable , vous savent capables d’arrêter cette honteuse mascarade , ce déni de l’élégance morale et de l’honnêteté tout court . —- SI AU NOM D’UNE QUELCONQUE NOTION DE NON INGERENCE DANS LES AFFAIRES INTERIEURES DES ETATS , OU BIEN D’UNE NEUTRALITE POLITIQUE , VOUS ASSISTEZ AU SENEGAL A LA SUITE DE CETTE AFFAIRE , A UN DESORDRE INSTITUTIONNEL , A UNE DESTABILISATION DE L’ORDRE PUBLIC ENTRAINANT DES MORTS ; VOUS DEVRIEZ DES LORS , VOUS CONSIDERER EN PARTIE RESPONSABLES . SAUF VOTRE RESPECT HONORABLES AMBASSADEURS .

    LIBEREZ KARIM WADE ET SES CODETENUS POLITIQUES IMMEDIATEMENT ET SANS AUCUNE CONDITION . LES WADE ONT DEJA EMERGE LE SENEGAL !!!!

    ELECTIONS ANTICIPEES ET REFERENDUM JUMELES !!!! ELECTIONS ANTICIPEES ET REFERENDUM JUMELES !!!! ELECTIONS ANTICIPEES ET REFERENDUM JUMELES !!!!

    CETTE FORMULE COMBINEE , NOUS FERA L’ECONOMIE DE DEPENSES INUTILES , ET CELLE DE TEMPS PERDU A DES POLITIQUES POLITICIENNES INTERMINABLES BÊTES ET SOTTES .

    EUYINEUW : EMITT SEMBEE !!! ……………………….

  2. Petit écrivaillon ! « Honneur » est un nom masculin , auquel tu as accordé des participes passés au féminin ; on ne tord pas un coup « pan » (choc) , mais un cou « baat » entre le crâne et le tronc .
    C’est encore là , des indices du mépris que tu as pour le peuple sénégalais , qui est tel que tu ne daigne même pas te relire , toi dont le métier est d’écrire .
    Oh rassures-toi , ce grand mépris nous te le rendons bien à l’infini ! Tu le mérites bien de toutes les façons .

    Tu cites d’éminents juristes et écrivains français qui , c’est clair comme de l’eau de roche , tu espères ardemment , te liront . Te rends tu compte de la piètre opinion qu’ils se feront de toi , et par ricochet de tes pairs sénégalais que tu éclabousses si honteusement de tes insuffisances , et de ta sale nullité .

    Tes constructions de phrases sont tellement laborieuses , toi dont c’est le gagne pain quotidien , que j’ai peine à croire que tu aies obtenu honnêtement tes diplômes . Tout bien considéré , rien de mauvais ne me surprendrait plus de toi .

    Le corniaud ! Défenseur de la magistrature , il se dit ! Le pauvre illuminé !
    Cette solennité que tu adoptes dans l’étalage désuet et ridicule de ton action de défense de cette institution , qui dis-tu , toi même est en déliquescence avancée , ne vous grandi pas tous les deux . VOUS ÊTES TOUS LES DEUX , CETTE INSTITUTION ET TOI MÊME , D’UN RIDICULE A MOURIR DE DEGOÛT .

    T’ES MÊME P

  3. tout ce qui se passe actuellement au niveau de la justice c a cause de la CREI.le ministre de justice disait k la CREI né pas bonne pendant kil etait encore avocat de BIBO BOURGI mais lors son discour a varié….. thiéy SENEGAL ou allons nous?

  4. A mon humble avis si Karim est voleur, macky aussi l’est aussi. Donc la justice si elle est juste comme l’indique son se devait de poursuivre et macky et Karim et a. wade bref tte la racaille. Si la justice est selective et les magistrats soumis a la volonte du gouvernement, il ne peut y avoir que ce qu’il y’a. Tout compte fait, y’a pas besoin d’emprunter les citations d’un ministre francais ou chinois puisque qu’en france emt en chine il y’a la loi pour tout le monde

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