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Poursuivi par la justice en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro se dirige vers Paris

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Attendu ce 23 septembre à Abidjan après plus de 6 mois d’absence, l’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, candidat à la présidentielle 2020, n’a pu rentrer au pays. Son avion s’est finalement posé à Accra, au Ghana après l’émission par la Côte d’Ivoire d’un mandat d’arrêt international contre lui. Mardi soir, il se dirigeait vers Paris.

Selon un de ses conseillers, Guillaume Soro a quitté Accra la nuit dernière, direction les Canaries dans un premier temps pour ensuite s’envoler vers Paris pour passer les fêtes. « Le président Guillaume Soro est revenu en Europe et il se trouve actuellement en Espagne », confie Franklin Nyamsi.

Il devrait regagner la France « d’autant qu’une partie de la famille du président Guillaume Soro vit en France, poursuit Nyamsi. Et puisqu’il lui a été refusé l’atterrissage dans son pays la Côte d’Ivoire par le régime de M. Ouattara, la solution de repli à court terme pour lui, c’est de retrouver sa famille ici [en France]. » Après un réveillon à Paris, Guillaume Soro devrait aller à Bruxelles où un déplacement est d’ores et déjà programmé.

« Si la France veut participer… »

En attendant, les proches de l’ancien Premier ministre ivoirien ne semblent pas craindre une intervention de la justice française concernant leur dirigeant visé par un mandat d’arrêt international.

« Les autorités françaises dans une telle hypothèse prendraient une très grande responsabilité dans la consécration des dictatures africaines survivantes, estime Franklin Nyamsi. Elles prendraient une très grande responsabilité dans la déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Si la France veut participer à la stabilisation et la paix en Côte d’Ivoire, elle doit appeler monsieur Ouattara à respecter le droit de monsieur Guillaume Soro en tant que citoyen de Côte d’Ivoire de rentrer paisiblement et tranquillement dans son pays et de battre campagne pour l’élection présidentielle de 2020 ».

D’abord coincé à Accra

Lundi à la mi-journée alors qu’il approche d’Abidjan, la tour de contrôle de l’aéroport de Niamey informe l’équipage de son jet de la présence à l’arrivée de nombreuses forces de sécurité. Le leader du mouvement Générations et Peuples solidaires (GPS) décide de revoir ses plans et opte pour un atterrissage à Accra, au Ghana, plutôt qu’à Niamey, au Niger. Si elles l’autorisent à atterrir, les autorités ghanéennes refusent toutefois de l’accueillir sur leur sol. Elles l’empêchent même de quitter son avion.

Guillaume Soro va ainsi rester bloqué dans son jet durant plusieurs heures. L’ancien Premier ministre ivoirien obtient cependant l’autorisation de pouvoir revenir en Europe. C’est à ce moment-là que son avion ira vers Tenerife dans l’archipel des Canaries.

Un enregistrement des services de renseignements

Depuis lundi soir, on en sait un peu plus sur les faits reprochés à Guillaume Soro. Il y a deux chefs d’accusation contre l’ex-président de l’Assemblée nationale qui justifient ce mandat d’arrêt international émis lundi par la justice ivoirienne.

Le premier, celui de « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national », a indiqué ce lundi soir à la télévision ivoirienne Richard Adou, le procureur de la République. Pour cela, il affirme s’appuyer sur des éléments en possession des services de renseignements, dont un enregistrement qui n’a pas été rendu public et également sur le fait que « ce projet de déstabilisation devait être mis en œuvre incessamment ».

L’ancien président de l’Assemblée nationale est également accusé de « détournement de biens publics » à hauteur d’un milliard et demi de francs CFA, sans pour autant préciser à quelle période ce détournement aurait eu lieu.

Des proches de Guillaume Soro dans le collimateur

Au moins une dizaine de militants du GPS, le groupement de Guillaume Soro, ont été arrêtés lundi au siège de ce mouvement après un assaut des forces de l’ordre. Selon le procureur de la République, ces arrestations n’ont pas de rapport avec les accusations contre Guillaume Soro. Mais parmi les personnes interpellées, on compte Alain Lobognon, député, ancien ministre et bras droit de Guillaume Soro.

Me Souleymane Diallo, l’avocat de Guillaume Soro, se trouvait mardi au bureau du procureur de la République pour préciser les faits qui leur sont reprochés.

RFI

3 Commentaires

  1. Eh oui.
    C’est son tour de payer ce qu’il a fait a bagbo
    Chacun son tour chez le coiffeur
    Sois digne et accepte de purger une peine injuste c’est cela l’Afrique que tu as contribué a mettre en place

  2. Des griefs et motifs clairs, précis et graves. Plutôt que la fuite, il aurait dû faire face dignement par sa présence,plutôt que la fuite pour quelqu’un qui ambitionne le premier poste de magistrat du pays

  3. L’enregistrement sonore que je viens d’écouter ne date pas de ces mois ci, nous sommes des millions à l’avoir écouter il y a au moins deux ans si ma mémoire ne me fait pas défaut ! Pourquoi l’avoir publié à nouveau comme si c’était une pièce à conviction sur les motifs portés contre Soro pour l’interdire de revenir dans son pays ? Serait-ce une stratégie pour affaiblir l’opposition en cas de deuxième tour contre Ouattara ou un des siens à la prochaine présidentielle. Je ne suis pas certaine que le président Ouattara ait osé commettre une telle entorse aux principes démocratiques sans en avoir discuté avec son homologue et ami Emmanuel Macron président de la République Française avec qui il s’est entretenu en tête à tête pendant deux heures à Abidjan ,quelques jours seulement avant cette interdiction du retour de Soro.

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