Présidentielle Ivoirienne: Notre suivi direct à partir de 6h du matin

Couvre-feu à la veille de l’élection présidentielle

Fin de campagne en Côte d’Ivoire : les électeurs choisiront dimanche leur président pour la première fois après une décennie marquée par la guerre civile et le report successif du scrutin.

Samedi, le président sortant, Laurent Gbagbo, a décrété un couvre-feu de 22 h à 6 h du matin, au moins jusqu’à mercredi. La mesure vise à « maintenir l’ordre pendant la période du second tour ». Les derniers jours ont été marqués par plusieurs manifestations ayant causé au moins un mort.

Laurent Gbagbo affronte dans les urnes Alassane Ouattara. Lors du premier tour, disputé le 31 octobre, et marqué par une participation historiquement élevée de 80 %, Gbagbo est arrivé en tête avec environ 38 % des suffrages et Ouattara en a obtenu 32 %.

Le candidat arrivé en troisième place, Henri Konan Bedie, s’est rangé derrière Ouattara, mais à quelques heures du vote, il n’est pas possible de dégager un favori avec certitude. L’issue du scrutin risque donc d’être fort serrée et plusieurs craignent l’éclosion de violences dans le cas où l’un des candidats contesterait les résultats.

Vendredi, des milliers de partisans des deux camps se sont rassemblés dans la capitale économique du pays, Abidjan, et les forces de l’ordre rapportent plusieurs blessés à la suite d’affrontements à coups de gourdins et de machettes.

Photo: AFP/Issouf Sanogo Le président Laurent Gbagbo (G) accueille le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans le conflit ivoirien.

Le président burkinabé, Blaise Compaoré, qui a agi comme médiateur dans le conflit ivoirien au cours des dernières années, est arrivé à Abidjan afin d’observer le déroulement des élections. Dans un communiqué, Compaoré explique que sa présence doit « contribuer à calmer l’atmosphère de l’élection qui s’est surchauffée dès le début du deuxième tour de la campagne ».

Compaoré déclare également que les candidats « devraient être en harmonie pour que les résultats du vote soient acceptés par tous, afin que la Côte d’Ivoire puisse retrouver définitivement le chemin de la paix ».

Les candidats ont tous deux lancé des appels au calme, mais le « Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix », la coalition qui supporte Ouattara, a officiellement rejeté le couvre-feu imposé par le président, déclarant qu’il ne le respecterait pas.

Selon les membres de cette coalition, Gbagbo pourrait « être tenté de confisquer le pouvoir » s’il est défait et profiter du couvre-feu pour ce faire.

Photo: AFP/OFF TV Les candidats Laurent Gbagbo (G) et Alassane Ouattara (D) se sont affronté lors d’un débat télévisé le 25 novembre.

Jeudi soir, le ton des échanges a été plutôt cordial entre les deux candidats qui s’affrontaient lors d’un débat télévisé. De façon surprenante, les candidats ont échangé des plaisanteries, discuté sans animosité particulière d’une réforme judiciaire et sont même parfois tombés d’accord.

Les puissances étrangères et les Nations unies avaient fait pression ces derniers jours sur les deux candidats pour qu’ils mettent un bémol à leur rhétorique.

Les bureaux de vote ouvriront dimanche à 7 h. Les 9800 Casques bleus de l’ONU seront responsables de l’acheminement des urnes électorales en vue de leur comptabilisation.

Il faudra quelques jours pour officialiser les résultats. Le chef de l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), Y.J. Choi, a mis en garde les deux candidats contre toute revendication prématurée de la victoire.