Quelques axes de réflexion pour la résolution des maux qui assaillent notre pays

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Après plusieurs contributions dans la presse lors des dernières élections présidentielles, je m’étais interdis d’écrire sur la situation du pays avant que Son Excellence Monsieur le Président Macky Sall ne fasse deux ans au pouvoir mais, les maux qui assaillent notre pays et les défis sont tellement nombreux à relever que, je me suis décidé à reprendre ma plume pour jeter encore quelques idées dans la corbeille.

En effet le malaise est là perceptible à tous les niveaux et le sénégalais ayant l’imagination fertile le traduit dans une formule qui non seulement est devenue une sorte de rengaine, mais a tendance à se muer de jour en jour. Aujourd’hui presque partout au Sénégal la rengaine est : « Deuk bi da fa macky ! » et certains y rajoutaient « Ba maremme » maintenant ils y rajoutent « ba mimi » alors que madame le premier ministre n’a pas encore fait sa déclaration de politique générale devant l’hémicycle !

Pourquoi en moins de deux ans, en sommes-nous arrivés à cette situation ? Est ce la faute à Monsieur le Président de la République que nous avons brillamment élu ? Est-ce la faute à son gouvernement ? Est-ce la faute à ses conseillers ? Est-ce la faute à notre élite politique tous bords confondus ? Est-ce un manque de vision ?
Qu’est ce qui manque pour que les sénégalais soient devenus en moins de deux (2) ans si impatients de voir le Yonnu Yokuté traduit en diminution des prix des denrées de première nécessité, en création d’emplois, en résolution des problèmes du secteur de l’électricité, des inondations, de la pénurie d’eau. etc.

Certains actes posés par la classe politique D’une manière générale constituent peut être un début de réponse à cette interrogation. Nous ne pourrons pas dans le cadre de cette contribution les passer TOUS en revue mais prenons en juste quelques uns à savoir la transhumance politique et la traque des biens mal acquis qui est sur la sellette. Après cela nous voudrions jeter dans la corbeille quelques pistes de réflexion.

La transhumance politique

Le phénomène de transhumance politique continue de brouiller les repères de nombre de citoyens. « Le soupe kandja politique » aurait pu être une délicieuse recette pour tirer le pays vers la croissance mais encore eût-il fallu que les acteurs politiques clés de cette recette soit d’accord sur les différents ingrédients devant entrer dans la préparation et la cuisson à savoir une mise à plat des programmes pour pouvoir gouverner ensemble. Cela aurait conduit à un consensus fort sur l’essentiel et aurait limité définitivement la politique politicienne.

Malheureusement les citoyens ont toujours l’impression que les partis politiques ne sont créés bien souvent que pour des intérêts bassement individualistes et matériels. Les leaders politiques s’en trouvent ainsi décrédibilisés aux yeux de l’opinion publique. Ce phénomène touche également les cercles religieux, syndicaux, bref n’épargne aucun secteur de la vie nationale. La perception qu’il y a un reniement de certaines convictions a provoqué une certaine décrédibilisation des leaders. La coalition Benno Bok Yakaar apparaît dès lors aux yeux de l’opinion publique comme un moyen de partage du gâteau. Or il est important de savoir qu’un pays ne se partage pas il se gouverne. Mieux vaut se séparer, décliner clairement sa VISION et avoir en face de soi une opposition forte libre de critiquer et par là même d’apporter sa pièce à l’édifice que d’avoir des alliés politiques qui travaillent à prendre la place du leader.

Entendons nous bien nous ne sommes membres d’aucun parti politique et notre objectif n’est dès lors pas, de prendre partie pour la continuation ou la dislocation de Benno Bok Yakaar mais de susciter un débat au sein de la classe politique car notre PARTI doit être la PATRIE à savoir le Sénégal.

La traque des biens mal acquis

Il nous semble qu’il n’y aurait pas eu « cas Tahibou Ndiaye » si dès leur arrivée au pouvoir, les nouvelles autorités s’étaient mises au dessus de la mêlée en réunissant tous les fils de ce pays autour d’une table et dire dans le blanc des yeux à ceux qui sont supposés avoir opéré des actes de prévarication d’accepter une médiation. Cela aurait permis « d’accélérer la cadence ». On dit bien souvent et c’est le juriste qui parle, « qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un procès ». Cela s’est fait dans d’autres pays et les résultats ont été probants ; la seule condition serait que tout soit fait dans la plus grande transparence, en l’expliquant aux populations. Certains Des khalifes généraux me semblent-ils l’ont habilement suggéré en demandant aux autorités de mettre du « YEURMANDE» dans ce dossier non pas parce qu’ils sont pour l’impunité mais ils connaissent sociologiquement le Sénégal et auraient aidé à rapidement boucler ce dossier. Lorsque l’objectif serait atteint la « TOLERANCE ZERO » serait alors de mise et nous n’accepterions plus jamais qu’un seul denier public puisse être soustrait des caisses du Trésor. Cela aurait aussi évité le fait que les personnes « traquées » crient « à la chasse aux sorcières » et qu’il y ait toutes les sorties discordantes malheureuses qui font que les citoyens pensent qu’il y a du clair-obscur dans ce dossier. Et je crois qu’il n’est pas trop tard pour le faire mais en toute transparence. Une commission aurait pu être créée à cet effet et toutes les sommes remboursées feraient l’objet d’un rapport et pour éviter que les personnes qui ont accepté cette solution ne soient soumises à la vindicte populaire, et eu égard à tout ce qu’ils ont pu faire de bien pour ce pays de ne pas divulguer publiquement leurs noms.

Par ailleurs avec la réactivation de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite ne risque t-on pas de faire fuir des investisseurs potentiels ?
Ces deux points étant exposés nous voudrions jeter dans la corbeille quelques idées qui pourraient être explorées.

Sur les inondations

Il faut que nous ayons le courage de ne pas nous voiler et je crois que le diagnostic a été fait, les autorités n’auraient jamais dû accepter que les zones « non edificandi » ou inondables puissent être lotissées et vendues. Le mal a été fait et aujourd’hui il faut dire clairement aux populations qui habitent dans ces zones que leurs habitats seront détruits et qu’ils seront indemnisées ou relogées. Dans les zones ainsi libérées, des projets de maraîchage, de pisciculture et autres pourraient y être menées.

Sur l’habitat social

Nous préconisons la mise en place d’un fonds de garantie auprès des banques pour permettre aux sénégalais d’accéder à la propriété. Le mécanisme consisterait à inciter les banques à accorder des prêts logements à des taux très bas. Cela pourrait se faire via la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS).

Pour remédier au problème du foncier à Dakar car il est clair que Dakar ne peut pas accueillir tout le monde les taux des prêts pourraient être modulés en fonction du lieu d’habitation. Cela aiderait à désencombrer Dakar et si les infrastructures routières et des moyens de transport maritimes sont mis en place ; il est clair que nombre de personnes qui vivent à Dakar à cause de leur travail accepteraient volontiers de rentrer tous les soirs chez eux notamment ceux qui habitent Thiès ,Mbour..etc.

Sur l’éducation et l’emploi des jeunes diplômes

Une adéquation EMPLOI / FORMATION, La professionnalisation de l’enseignement par l’apprentissage à l’image de ce qui se fait en Allemagne, la mise en place de prêts étudiants remboursables à la fin des études ; l’instauration de mutuelles étudiantes ; la mise en place de mesures fiscales incitatives au profit des entreprises qui accepteraient de recruter de jeunes diplômés, sont autant de pistes à explorer.

Sur la fiscalité

Des efforts substantiels de réduction des impôts ont été faits mais nombre d’entreprises sont aujourd’hui en difficulté à cause de la fiscalité qui reste encore trop lourde. Une amnistie fiscale selon les secteurs et des moratoires au cas par cas permettraient la relance des entreprises en difficultés qui pourraient à nouveau être pourvoyeuses d’emploi. Pour ce qui est de la fiscalité sur les salaires ; malgré la récente réforme ; les salariés subissent toujours une forte pression fiscale. Nous savons que les contraintes sont nombreuses mais une baisse beaucoup plus substantielle sur la fiscalité des salaires favoriserait la consommation et par conséquent la croissance.

Sur les procédures administratives et de passation des marches

Au Sénégal de nombreux investisseurs tournent casaque dès qu’ils foulent le sol sénégalais et ce en raison de la lourdeur des procédures qui certes ont été réduit notamment pour la création de sociétés avec l’instauration d’un guichet unique mais des efforts doivent encore être faits notamment concernant le foncier.

Par ailleurs il nous semble que le Code des Marchés publics pourrait connaître un toilettage dans le sens de l’accélération du système de passation des marchés. Les délais pourraient être raccourcis mais, ce toilettage ne devrait pas conduire au non respect des règles de transparence.

La réforme permettrait au Sénégal à l’image de nombre de pays africains de capter des lignes de crédit existantes notamment en provenance du Japon, de la Chine et des pays émergents.

Sur l’accès au crédit

Malgré la surliquidité des banques, le constat est que l’accès au crédit reste difficile ; ce qui ne favorise pas l’investissement et la création d’emplois. Il est à saluer la baisse récente des taux directeurs de la BCEAO mais nos autorités devraient engager des discussions avec les banques primaires à travers l’APBEF pour que ces dernières répercutent cette baisse afin que les entreprises puissent accéder au crédit à des taux souples et puissent investir.

Sur l’Agriculture

Dans ce secteur nous préconisons l’aménagement des terres encore disponibles dans la vallée. Il est clair également qu’à travers l’ISRA des semences de qualité devraient être données aux agriculteurs. L’équipement rural et la diversification des cultures devraient être également des axes prioritaires. Il nous semble également qu’il serait bon d’encourager des partenariats gagnant gagnant avec des sociétés étrangères prêtes à investir dans notre pays dans des projets structurants. De tels projets seraient acceptés par les populations ; s’il y a un travail de sensibilisation sur ce que cela pourrait leur apporter ; cela éviterait le syndrome du projet Senethanol. Il ne s’agirait toutefois pas de faire de nos agriculteurs de simples ouvriers agricoles livrés aux sociétés étrangères mais d’inclure dans les contrats qui seront signés des clauses pour que tout le monde y trouve son compte.

Nous aurions pu jeter encore dans la corbeille d’autres idées qui concernent d’autres secteurs clés dont le développement aurait pu davantage booster notre économie mais cela ne pourrait se faire à travers cette présente contribution. Nous pouvons toutefois citer notre plateau médical qui est l’un des plus performants en Afrique de l’Ouest ; le Tourisme, la Pêche etc.

DEUK BI DAFA MACKY BA MAREME BA MIMI disent les sénégalais mais, il n’est pas trop tard pour inverser la tendance en ayant un peu plus d’audace et de vision.

Alioune Dièye
Conseil Juridique Expert fiscal agréé ONEEAS [email protected]

1 COMMENTAIRE

  1. Face aux maux qui nous accablent, il n’y a qu’un remède – et un seul ! C’est le changement de comportement moral ! Oui,  »Allah ne modifie pas la condition d’un peuple, tant qu’ils n’ont pas changé ce qui est en eux-mêmes (comportement moral) » [Cor. 13 : 11 – Le Tonnerre – Ar-Ra’d). Et il n’y a qu’un seul  »yoonou yokouté » ; c’est celle qui passe par le repentir ! Oui, le Coran est très explicite ;  »Implorez le pardon de votre Seigneur, il vous donnera une pluie abondante, augmentera vos richesse et le nombre de vos enfants (Cor. 71 : 10 – 12 – Noé – Nûh). Bref, la solution, c’est  »bennoo book yaakaar yalla » ( le rassemblement pour la cause de Dieu) !!!

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