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Se débarrasser de Macky SALL : les pièges à éviter ( par Dr. Mamadou Cissé)

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Macky SALL sera réélu en février 2019, voici une nouvelle traumatisante, affreuse et stressante que je veux annoncer à l’opposition sénégalaise.

Ce candidat, qui pour l’opposition est incompétent, impopulaire et dangereux pour le Sénégal, va être notre Président pour les cinq prochaines années à venir. Félicitez son Excellence Président Macky SALL, il va être réélu au premier tour, au pire des cas, il sera en ballotage favorable et gagnera au second tour.

Je peux déjà imaginer votre réaction au moment où j’écris ces lignes. Vous êtes en train de porter votre main droite à la bouche – «C’est un vrai rêveur !».

Malheureusement pour vous, Macky SALL a compris que les leaders de l’opposition sont tous animés par une ambition personnelle, celui d’accéder à la magistrature. Leur combat du moment n’est pas de changer de Président mais chacun d’entre eux veut montrer que c’est lui qui mérite d’être élu. Cette obsession est tellement grande qu’elle les empêche d’entendre, à voir et surtout à vivre la réalité.

Aujourd’hui, l’opposition sénégalaise est plus que jamais divisée et se livre à une vraie bataille de positionnement. Les militants de REWMI par exemple n’arrêtent pas d’attaquer SONKO car le considérant comme concurrent direct d’Idrissa SECK.

Pendant ce temps, Madické NIANG est parti avec une bonne partie de ce qui reste de l’électorat du PDS, ipso facto, il est devenu l’homme à abattre pour les militants de Karim WADE.

En plus de cela, Macky SALL et son équipe savent très bien que la bataille électorale se gagne sur le terrain. Tout comme vous, ils sont conscients qu’il faut un déclic ou un vrai rapport de forces pour faire basculer une élection présidentielle. Dans le cas du Sénégal par exemple, il y a eu une alternance en 2000 car les Sénégalais étaient fatigués par plus de 40 ans de gestion calamiteuse du régime socialiste. Alors qu’en 2012, le combat, c’était entre M. WADE qui voulait s’offrir un troisième mandat et le peuple qui souhaitait lui barrer la route.

Pour la prochaine élection présidentielle, il n’y a pour le moment aucun rapport de force, aucun déclic ni de signes annonciateurs de la fin du régime de Macky SALL.

Dans ce contexte, si vous pensez qu’en partant en ordre dispersé un d’entre vous a suffisamment de poids pour mettre en difficulté Macky et ses soutiens, vous vous trompez lourdement. Sortez donc de votre bulle et ouvrez grand vos yeux car les élections se gagnent par la mobilisation. Et à votre noble avis, qui va gagner la bataille de la mobilisation le jour du scrutin ? Je peux vous garantir que se sera Macky SALL avec ses DG, sa centaine de ministres, ses maires et tous les moyens de l’État dont il dispose. Macky aura incontestablement plus de 50 % de l’électorat mobilisé et passera au premier tour.

Fort de tout cela, Macky SALL avec l’aide d’Ousmane Tanor DIENG et Moustapha NIASS déroule tranquillement sa stratégie qui lui permettra de rempiler pour un second mandat.

Ci-dessous les quatre scénarios qui feront gagner Macky Sall :

1- Éliminer les candidats loufoques

Tous les Sénégalais sont au moins d’accord sur une chose : le parrainage est utile dans la mesure où il permet de filtrer les candidats à la candidature. Mais le régime de Macky sait très bien que cette situation leur est favorable, car tous les candidats farfelus éliminés passeront leur temps à critiquer au lieu de se concentrer sur l’essentiel. Ils passeront ainsi leur temps à manifester et à contester au lieu de se concentrer sur la campagne électorale ou à faire des concessions pour le chasser du pouvoir.

Sachant qu’au final, l’opposition n’obtiendra pas gain de cause et n’aura pas non plus le temps de mobiliser son électorat : cette situation, n’est-elle pas toute bénéfique pour la coalition Benno Bokk Yakaar ?

2- Pousser l’opposition à boycotter les élections

En politique, « Divide et impera » consiste à semer la discorde dans le camp adverse et user de son pouvoir pour les influencer. Macky SALL a compris qu’en éliminant certains de ses adversaires par la loi du parrainage, par l’emprisonnement et en refusant de nommer un Ministre de l’Intérieur apolitique ; l’opposition va être au bout. Les leaders et militants des partis tombés dans un des pièges de Macky seront découragés et appelleront au boycott des élections. C’est le scénario idéal pour Macky et sa bande. Il n’aura même pas besoin de battre une campagne électorale et gagnera avec plus 99 % des voix.

3- Voler les élections via un fichier électoral

Ce scénario est une conséquence du premier, la non-mobilisation de l’électorat de l’opposition permettra facilement à Macky de voler les électeurs via un fichier fictif.

4- Aller au 2ème tour avec « SONKO ololi »et le qualifier de rebelle casamançais ou de Djihadiste

S’il y a un candidat, qu’on peut espérer voir passer au second tour avec Macky c’est bien Ousmane SONKO. C’est ce que disent en tout cas les médias qui l’ont d’ailleurs élu politicien de l’année 2018.

Cependant, ce que l’opposition et le peuple sénégalais ignorent, c’est que Macky et ses spadassins se préparent à cette situation et disposent de deux arguments principaux pour porter atteinte à la réputation de SONKO, ils ont déjà lancé les premières alertes pour préparer le terrain. Primo, plusieurs proches de Macky SALL ont déjà déclaré que les radicalismes de SONKO dans ses idées et méthodes sont dignes d’un extrémiste musulman. Secondo, sachant qu’il a des origines DIOLA de par son papa et qu’il a déjà vécu en Casamance, d’autres sbires de Macky le déclarent comme le candidat du MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance) et donc c’est un rebelle. Ainsi, en cas de « second round » entre Macky et SONKO, Macky et sa cour comptent envahir les médias et utiliser ces invectives pour discréditer le candidat de PASTEF.

Je sais que vous n’y croyez pas, mais le traumatisme vif et tragique de la rébellion casamançaise et les conséquences du terrorisme dans les pays voisins sont deux sujets qui pèsent lourdement sur la conscience de la population sénégalaise. Leur utilisation contre le candidat SONKO au deuxième tour, revient à demander au peuple de choisir entre le « Neddo ko bandum » et le « SONKO ololi ».

En conclusion, il est impératif que l’opposition sénégalaise coopère selon la théorie du « dilemme du prisonnier » pour sauvegarder l’intérêt commun qui est de faire partir Macky SALL en 2019.

Dr. Mamadou CISSE

Scientifique-chercheur

[email protected]

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