Sénégal-Education-Crise du foulard religieux: Et pourtant « la bible autorise le port du voile »

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Texte 1

C’EST D’AUTANT PLUS TROUBLANT QUE LA BIBLE NE DIT PAS AUTRE CHOSE, A PROPOS DU PORT DU VOILE !!!  Par Dr Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE

Saint Paul déclare dans son Epître aux Corinthiens : « … Je veux que vous sachiez que le chef de tout homme, c’est le Christ ; que le chef de la femme, c’est l’homme ; et que Dieu est le chef du Christ. … . Si une femme ne porte pas de voile qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or il est déshonorant pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou la tête rasée ; qu’elle porte donc un voile … À cause des Anges, la femme doit porter sur la tête un signe de soumission. Au reste, aux yeux du Seigneur, la femme ne va pas sans l’homme, ni l’homme sans la femme ; car si la femme a été tirée de l’homme, l’homme de son côté, naît de la femme, et tous deux viennent de Dieu … ». (1.Corinthiens 11 : 1-16)

Au vu de cette référence biblique, n’est – il est très étonnant que le port du voile soit interdit dans des écoles privées d’obédience catholique ?

Docteur Mouhamadou Bamba NDIAYE

Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar

Pédiatre à Thiès

Recteur de l’Université Virtuelle ‘’La Sagesse’’ de la Fondation Serigne Babacar SY Ihsaan – Bienfaisance (Thiès).

http://sites.google.com/universitevirtuellelasagesse/ http://sites.google.com/site/missionmahdi/ ; http://sites.google.com/site/dahirathies/

Texte 2

Sénégal-Education :Crise du foulard religieux.

L’Église  Se Voile La Face Par  Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue

 

 

Le Cardinal Adrien  a eu une curieuse réaction face à la crise du foulard islamique qui a marqué les inscriptions cette année dans les établissements privés catholiques avec des exclusions notées çà et là, en particulier au collège Thiamdoum de Grand-Yoff et à Anne Marie Javouhey de la Médina.
Comment le refus de camaraderie forcée (serrer la main) ou de socialisation poussée (s’asseoir ensemble sur un même banc) peuvent-ils fausser l’esprit de cohabitation ? « En ces temps de lutte et de promotion du vivre ensemble, l’école privée catholique ne peut accepter que l’on pousse des élèves à se distinguer par des comportements en inadéquation avec son esprit de famille et d’ouverture ». Nous avions perdu là une bonne occasion de laisser nos morts intercéder en notre faveur, surtout quand on sait que, dans le mêm temps et dans une partie du cimetière Saint-Lazare en ce premier novembre,  la croix voisinait avec le croissant lunaire étoilé : dans un sublime pied de nez aux vivants, ceux qui y reposent invitaient au dépassement sectaire et dogmatique et insistant sur une communauté de destin qui allait au-delà des religions. Jean et Paul voisinent avec Aminata et Abdoulaye, dans la paix et la tranquillité, pour l’éternité.
L’idée est bonne de dialogue et de tolérance, comme l’a toujours fait le cardinal Sarr ; sa réalisation par l’exclusion (physique et morale) est à rejeter au nom d’une laïcité dont s’est accommodé un enseignement qui a accepté la non participation partielle à certaines activités statutaires (catéchisme). Au surplus, dans une démocratie laïque, un règlement intérieur ne saurait se substituer à la loi fondamentale qui caractérise la république du Sénégal.
Avec la résurgence des mouvements charismatiques, après l’éclosion avortée des années 80, la désaffection religieuse se vérifie de plus en plus au sein de l’Église ; il faut donc ramener les ouilles dans le troupeau, mais non convertir les autres. Le combat de toujours de l’homme de Dieu ne saurait en effet se résumer à un combat sectaire.
Cet ancien président de « Présence chrétienne » des années 1990 poursuivrait alors on ne sait quelle chimère ou quel moulin à vent pour concrétiser le catéchisme du 16 novembre 1992 où l’Église réifiait certes l’ordre social, mais avançait quand même son souci d’un nouvel ordre fraternel entre les hommes…de foi.

L’évêque de Kaolack d’alors avait invité Abdoulaye Bathily à venir discourir dès le 8 novembre 1992, pour réaffirmer la volonté de l’Église de « ne pas travailler en dehors des hommes » : désormais, Théodore Adrien Sarr se voulait défenseur de la veuve et de l’orphelin, surtout suite au douloureux débrayage de 72 heures du Sutélec, et invitait les fidèles à « s’engager là où les décisions se prennent pour contribuer à la victoire du bien sur le mal« (« Le Devoir », volume 8, n° 15, 25 novembre 1992, page 7).
Comment alors comprendre ce qui s’apparente à une croisade voulant instaurer une fracture

fraternelle là où existait jusqu’alors l’entente sociale la plus cordiale ?

La polémique née avec le Monument de la Renaissance africaine, en décembre 2009 démontrait pourtant le souci d’équilibre, de justice et d’équité auquel nous invite le patron de l’Eglise sénégalaise depuis plus de vingt ans. Sa valeur financière avouée mais non vérifiée, à quelques mois du surenchérissement du coût de la vie, de la flambée du prix des matières premières et des émeutes de la faim de 2008, s’achevait dans les difficultés connues des populations sénégalaises et que le président de la République reconnaît lui-même : dans son discours de fin d’année, ses premiers mots auront été de reconnaître les affres de l’année (2009) qui s’achevait. Or, la religion a justement choisi ces périodes pour ne pas travailler en dehors des hommes, participer à la vie de la société et au choix des hommes de la temporalité.

Les différentes crises entre le religieux et le politique, depuis environ la disparition du cinquième khalife général de Borom Touba, rejoignent de peu la théologie de la libération et proposent non seulement de libérer les pauvres de leur pauvreté, mais en plus d’en faire les acteurs de leur propre libération ; l’Eglise dénonçait déjà par ce biais le capitalisme, la cause de l’aliénation à la pauvreté de millions d’individus.

Dans la réalité, la religion elle-même a été prise en otage par la société qui lui a imposé une quasi rupture de vocation au début des années 50 lorsque l’étude de la société s’est trouvée accélérée par la fin de la Seconde guerre mondiale et « lorsque des catholiques progressistes s’éloignent d’un catholicisme conservateur, au profit d’une voie dans laquelle l’action politique apparaît comme une exigence de l’engagement religieux dans la lutte contre la pauvreté », relèvent les Encyclopédies. La théologie de la libération voyait alors le jour en Amérique latine, base de l’étude du changement social dans les pays sous domination avec la naissance des Amin, Cardoso et autres en 1968 ; « elle a pu établir des ponts avec le marxisme, utilisé en tant qu’instrument d’analyse et d’observation de la société – bien que la plupart de ses tenants s’en soient par la suite distancés, prônait la libération des peuples et entendait ainsi renouer avec la tradition chrétienne de solidarité », ajoutent les écrits.

Cette évolution s’est manifestée au Sénégal avec les ajustements imposés depuis près de trente ans qui ont favorisé de nouvelles segmentations de la société sénégalaise avec une paupérisation qui n’allait pas forcément vers le bas peuple. Cela s’est vérifié avec le mouvement « Présence Chrétienne » et aussi avec les Imams de Guédiawaye : l’engagement des uns et des autres est né avec l’électricité et, plus généralement, les difficultés de la vie.

Elément déterminant de réification de l’ordre social, la religion s’est ainsi transformée depuis quelques années en lieu d’éveil et d’évolution des mentalités des fidèles incités à participer à la vie de leur milieu social. Si l’Amérique latine avait ouvert le bal dans les années 60 avait la théologie de la libération, le Sénégal s’est distingué dès le début des années 90 avec l’évêque de Kaolack d’alors, Mgr Adrien Sarr, qui a animé le puissant mouvement « Présence Chrétienne » ; désormais, l’Eglise n’attendait plus les fidèles sur le parvis : bien au contraire, elle allait à leur rencontre et discutait de leurs soucis quotidiens, loin de la nef.

La récente immixtion des Imams de Guédiawaye dans la vie publique, les complaintes angoissées de l’Eglise au Sénégal, surtout courant décembre 2009, sont aussi constitutivess d’une réalité émergente d’une religion sortie des mosquées et des églises à la rencontre des fidèles appelés à refuser une situation de précarité que rien ne semble justifier, aux yeux des responsables religieux, que la boulimie ou la cécité du pouvoir nouveau.

Mais l’affaire du foulard islamique de ce début d’année scolaire, perçue comme « stigmatisation de la majorité religieuse », a jeté un froid (passager) dans la fraternité de combat pour la cohésion sociale du Cardinal.

Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue
Parcelles assainies, Unité 10, Villa N° 276, Dakar, Sénégal, tél (00 221) 76 681 64 06
sites : www.pathembodj.com ; blog : http ://koccbarmafall.skyrock.com

XALIMASN.COM

 

 

 

 

4 Commentaires

  1. elles peuvent porter un voile, mais doivent saluer les hommes ce que mentionne la bible.
    votre lecture de ce que le pere a di est fausse. chacun peut l entendre comme il le veut et c est votre cas.
    si vous etes la pour mettre en mal les religions sachez le vous ne reussirez pas

  2. C’est vraiment dommage que certains musulmans ne prennent jamais de recul pour faire certaines assertions ou même interprétation de la religion. Comment cet « éminent philosophe » peut il se targuer ces élucubrations qui ne sont pas cadrées dans le contexte des écritures saintes?
    Mais laissons cet aspect du problème et revenons au Sénégal, ce cher pays où n’importe qui peut se lever, tenir un discours au grè de son humeur. Il n’y a pas longtemps, un animateur télé a fait l’objet de ménace pour avoir placé juste deux mots sur Sérigne Touba et un autre s’est prévalu et s’est arrogé le statut de défenseur de Sérigne Touba. Comment voulons nous considérer certaines de nos pratiques comme saintes et nous le voulons pas pour les autres? Des villes entières sont sacralisées par l’Islam alors que les non musulmans ne pipent mots. Croyons vous que l’Islam est supérieur à toutes les autres religions? Les règlements intérieurs de ces écoles privées catholiques font que les musulmans sont les premiers à vouloir inscrire leurs enfants dans ces établissements.
    Comment voulez vous qu’on admette une gamine dans une école qui se réclame Ibadou, ou autre juste parce que ses parents l’ont voulu et que par dessus les enseignants doivent se conformer à une attitude différente pour juste contenter une pratique cultuelle? Soyons sérieux, le débat est ailleurs, si certains musulmans souhaitent la ferméture de ces écoles qu’ils le disent. J’ai entendu un idiot d’imam proférer des menaces à l’encontre des non musulmans. Des lieux de cultes ont été saccagés par des supposés musulmans juste parce que d’autres ont des croyances différentes. Soyons sérieux car en plus d’être malintentionnés ces musulmans sont simplement menteurs, voleurs, violeurs etc….
    Si un jour nous avons la fâcheuse idée de nous réclamer en république Islamique, nous entre tuerons entre mourides et tijanes. Les catholiques sont les modérateurs de notre société
    Arrêtons de nous mentir dans ce cher Sénégal. Aucune confrérie musulmane au Sénégal n’a pu jouer un rôle aussi important dans l’éducation de nos enfants.Juste une question de bon sens : depuis des lustres l’école privée catholique est là,il n’y a jamais eu de problème, pourquoi aujourd’hui? Ces générations sont elles plus intelligentes que celle de nos anciens?

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