Sur la route de Thies : les pastèques et la “disquette”

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Sur le bas-côté de la route de Thiès, à deux pas du village de Pout, des femmes vendent des centaines de pastèques, d’oranges et de bananes. Leurs étals en bois sont installés au bord de la route. En plein soleil.

Sans que le moindre bâtiment en dur ne soit visible. Les marchandes veulent que je prenne en photo celle qu’elles appellent la « disquette », la “jolie petite jeune”. (Une expression sénégalaise pour parler d’une jeune fille “branchée” et élégante. Le terme “disquette” a un peu vieilli, mais il est toujours utilisé, notamment par les gens plus âgés)

La “disquette” aussi est d’accord. Mais elle ne souhaite pas que les fruits et légumes lui volent la vedette. Elle veut qu’ils restent en arrière-plan. Elle regarde la photo. Elle est contente du résultat, se trouve à son avantage. C’est l’avantage du numérique. L’on peut tout de suite montrer la photo aux “modèles”. Certains, dans les villages, sont d’autant plus contents qu’ils se sont rarement vus en photo, voire jamais.

Après Pout, il n’y a plus rien. Plus de maisons, plus le moindre village, plus de pastèques, plus de disquettes…Avant la ville de Thiès située à 15 kilomètres de là. Sur la route, les cars rapides, les bus, les camions et le 4×4 semblent faire la course.

Avec les doublements et les queues de poisson les plus improbables. Un chassé-croisé mortel. La veille un Sénégalais m’a expliqué qu’après le paludisme, les accidents de la route sont la principale cause de mortalité du pays. Comme en témoigne le nombre de véhicules accidentés. Les bris de verres. Et les tombes installées en bord de route.

Au milieu des cannettes de Coca-cola et Fanta jetées par les automobilistes, on croise aussi des cadavres de moutons qui devaient faire partie des troupeaux transportés vers Dakar pour la tabaski. Ils n’ont pas supporté le voyage.

Entassés les uns contre les autres dans le coffre ou sur le toit des véhicules, ils sont morts en cours de route. Les conducteurs les ont jetés à terre. Parfois, seule la tête des moutons morts dépasse des sacs en toile de jute.

Mais je me remonte le moral. En apercevant des bornes kilomètriques. Thiès n’est plus loin. Une dizaine de kilomètres. A peine…

http://dakarparis.blog.lemonde.fr/

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