Surcharges et disputes dans les minibus Dans l’enfer du Tata

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Il ne se passe pas un jour sans qu’une dispute entre passagers d’une part et entre passagers et receveurs d’autre part, n’éclate dans un minibus Tata. Dans ces bus surchargés à ne plus pouvoir se mouvoir, les passagers sont agglutinés comme dans une boîte de sardines. Dans cette proximité extrême, les nerfs sont à vif et, si certains pensent que les receveurs ne devraient pas accepter les passagers dans ces conditions, d’autres par contre estiment que c’est aux clients de refuser de monter dans des bus bondés.

Chaque lundi matin, les populations de la banlieue dakaroise sont confrontées à un véritable calvaire pour trouver un véhicule de transport en commun. Hier encore, les bousculades et les disputes se sont invitées au niveau des arrêts et même dans les bus. La ligne 39 qui quitte les Parcelles Assainies pour se rendre en ville refuse du monde, comme d’habitude aux heures de pointe. Une chaleur intenable régnait dans le bus bien que toutes les fenêtres étaient ouvertes. Une température qui faisait perler de grosses gouttes de sueur sur les joues de certains voyageurs.

Les passagers s’étaient entassés comme des sardines dans une boîte pleine à craquer. A hauteur de l’arrêt situé au rond point de Liberté 6, le receveur demande aux gens qui étaient au niveau de la porte, d’avancer afin de permettre à d’autres de monter. Des voix s’élèvent un peu partout dans le véhicule pour s’y opposer arguant que le minibus est plein. Une dispute éclate alors entre deux jeunes qui se trouvaient à l’entrée et le receveur. Un des jeunes, très en verve, tonne « vous êtes des ‘’deums’’ (sorciers). Comment voulez vous qu’on s’entasse comme des moutons alors que vous êtes confortablement assis, vous et le chauffeur ». « Ce ne sont pas des humains, ceux là. Ils ne pensent qu’à l’argent au détriment de leurs compatriotes », rouspète son ami. Un autre passager de fulminer: « Le bus ne devait même pas s’arrêter, car le bus est plein à craquer. Ce n’est pas normal ».

Par contre, à l’instar du receveur qui criait à qui voulait l’entendre « personne ne vous oblige à monter dans le bus quand il est plein », d’autres passagers rejettent la faute sur ceux qui n’ont pas la patience d’attendre un autre bus. Les avis sont partagés, les responsabilités rejetées. L’adrénaline monte ainsi dans le bus, augmentant la chaleur qui y régnait et rendant insupportable le voyage. Des scènes identiques sont rencontrées au quotidien par les usagers de ces moyens de transport.

Cependant moult questions méritent d’être posées. Quelle est la part de responsabilité des passagers ? Quelle attitude adopter devant un bus plein ? Que doit faire le chauffeur quand le bus est bondé de monde ? Pourquoi le receveur continue-t-il à charger le bus, même plein ? Où est passée la police ? A qui la faute ? Autant de questions qui trouvent des réponses diverses et controversées.

Toutefois, force est de reconnaitre que les transporteurs sont dans une logique de profit. C’est sur la base du chiffre d’affaires que les employés sont rémunérés. Peuvent-ils alors dire non aux passagers face à une concurrence rude entre eux et les Dem Dikk, ou les cars urbains, appelés « cars Ndiaga Ndiaye et rapides » ?

Quant aux policiers, ils n’arrêtent que les bus archi combles qui ne parviennent pas à refermer les portes. Peu importe le nombre de passagers que transportent ces véhicules de transport en commun devenus de potentiels « tombeaux roulants ».

Certes, chacun cherche à être à l’heure à son lieu de travail sans compter l’insuffisance des moyens de transport en commun. Devrait-on pour autant être très pressé au point de mettre des vies en péril?
Par conséquent, une introspection s’impose à tout un chacun et à tous les niveaux.

sudonline.sn

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