Alors que le président tchadien Idriss Déby ne s’est pas rendu à l’assemblée générale des Nations unies à New York, les spéculations vont bon train sur les raisons de cette absence.
Pourquoi Idriss Déby ne s’est-il pas rendu à New York? Alors qu’une réunion relative au G5 Sahel était prévue, le président tchadienn’est pas venu à l’assemblée générale des Nations unies (ONU) qui s’est ouverte le 19 septembre. Deux théories s’affrontent sur les raisons de cette absence. Sous couvert d’anonymat, un responsable du Mouvement patriotique du salut, le parti au pouvoir, a ainsi évoqué vendredi 22 septembre des « raisons intérieures » auprès de l’AFP. »Les bruits de bottes [rumeurs de mouvements de groupes armés, NDLR] dans l’extrême-nord et dans l’est du Tchad inquiètent » le président tchadien, a précisé cette source.
Mais une autre source au sein du Palais indique que l’absence d’Idriss Déby à l’assemblée générale de l’ONU pourrait avoir une signification, plus politique : « Par cette attitude [Déby] fait du chantage aux Occidentaux pour qu’ils mettent des moyens à sa disposition. » « [Le Tchad] n’a pas les moyens financiers pour faire face aux difficultés du moment », ajoute cette source.
Lundi, une réunion en marge de l’assemblée générale a rassemblé – à l’exception du président tchadien – les chefs d’État du G5 Sahel pour étudier le financement de la force antijihadiste.
Cette force soutenue par la France, qui réunit outre le Tchad, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et la Mauritanie, est encore en formation. Son financement est loin d’être bouclé : seulement 50 millions d’euros ont été promis sur les 450 millions jugés nécessaires.
Fin juin, Idriss Déby avait déclaré que le Tchad « serait dans l’obligation de se retirer » des opérations militaires en Afrique « si rien n’est fait » pour aider financièrement le pays. Au Mali, le Tchad forme le troisième contingent le plus important de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), avec 1 390 hommes. Le Tchad est depuis plusieurs années en proie à une sévère crise économique et sociale, aggravée par la faiblesse des cours du pétrole.
Avec AFP