Agbokim, un village situé dans le sud du Nigeria, Frank Okoro, père de quatre enfants, accueille 28 réfugiés camerounais dans sa maison de cinq pièces.
Cet homme âgé de 57 ans, enseigne dans un lycée. Avec son salaire et les revenus tirés de ses plantations de cacao et de manioc, il tente de nourrir ses nombreux hôtes, dont certains sont apparentés à sa femme originaire du Cameroun.
« J’ai décidé de les prendre en charge parce qu’ils sont dans une situation préoccupante », dit-il à la BBC, tout en reconnaissant qu' »il est difficile de trouver de la place pour autant de personnes ».
« Presque tous les enfants dorment à même le sol, sur des nattes. L’essentiel, c’est qu’ils puissent dormir et se réveiller paisiblement. Dieu nous aide beaucoup », ajoute Frank, Okoro, un homme profondément religieux.
Sans le soutien des populations locales, les réfugiés camerounais subissent les affres des longues pénuries de denrées alimentaires.
Ils reçoivent rarement de l’aide des organisations humanitaires.
Les services de santé de base sont également inexistants. Et les enfants des réfugiés n’ont pas accès aux écoles locales.
Les organisations humanitaires locales estiment que plus de 40.000 réfugiés camerounais sont entrés au Nigeria depuis octobre dernier, et leur nombre augmente de jour en jour.
Ils fuient la violence dans le sud de leur pays, où l’armée mène une offensive contre les sécessionnistes de la « République fédérale d’Ambazonie », dans la partie anglophone du Cameroun.