Si les autres papys du landerneau politique suivaient sa sagesse, il n’y aurait pas à la prochaine Présidentielle de 2012 de candidats du troisième âge pour succéder à Wade. Car le Rassemblement pour le peuple, en conférence de presse hier, a révélé que son premier serviteur Mamoune Niass ne sera pas prétendant au fauteuil de Wade. Toutefois, il n’écarte pas de s’allier avec n’importe quel autre candidat. D’autant qu’il a déjà fini de faire l’apprentissage de la déception avec le locataire du Palais.
Un élément de moins dans le cercle des papys candidats à la succession du président Wade ! Et c’est le Rassemblement pour le peuple qui, à l’occasion d’une conférence de presse hier, a révélé que son premier serviteur Mamoune Niass ne briguera pas les suffrages des Sénégalais, lors de la Présidentielle du 26 février 2012. « Notre premier serviteur ne sera pas candidat à cette élection », a déclaré Abdoulaye Thiam, le coordonnateur régional de Dakar du Rp. Mais, ajoute-t-il, « cela ne veut pas dire que le parti n’aura pas de candidat pour prendre part au scrutin de 2012, histoire de présider aux destinées du Sénégal ». Est-ce à dire que la succession de Mamoune Niass est ouverte ? Le patron de la Coordination régionale joue au clair-obscur : « pour le moment, cette question n’est pas à l’ordre du jour. Quand elle se posera le moment venu, le Parti s’y prononcera ». Avant de donner rendez-vous aux Sénégalais pour le 12 mars prochain, date à laquelle le Conseil national du Rp va trancher tous les sujets liés à l’avenir du Parti, notamment son appartenance à la Mouvance présidentielle.
« Nous ne saurions guère être comptables du bilan des 11 ans de Wade »
Débordant de frustrations, Mamoune Niass et ses troupes sont à deux doigts de quitter le navire de la mouvance présidentielle. « Nous ne serons jamais et ne saurions guère être comptables du bilan des 11 années de Me Abdoulaye Wade, parce qu’il n’a jamais associé le premier serviteur encore moins le Rp, dans la conduite des affaires du pays », se dédouanent-ils. Poursuivant, ils invoquent : « le premier serviteur du Rp a toujours adressé des correspondances au président de la République, pour lui décrire le vrai état des lieux du Sénégal, fait de souffrances de toutes sortes ; mais jamais Me Wade n’a voulu lui prêter une oreille attentive ». C’est pourquoi, d’ailleurs, le Conseil national prévu à Diourbel décidera de la suite à donner au compagnonnage entre le Rp et le Pds.
Mamoune Niass, un cœur à prendre en 2012
Quid des alliances probables ? Là aussi, Mamoune Niass et Cie font monter les enchères : « nous pourrons pour l’élection présidentielle de 2012 avoir notre propre candidat ou nous allier avec n’importe quel autre prétendant au fauteuil de Wade ». D’autant que, martèlent-ils, « rien n’est à écarter ». Avant de se braquer : « le Rp a dressé un sévère réquisitoire contre Wade et son régime. Car, de la campagne électorale désastreuse au projet monarchique en cours, en passant par la crise scolaire et universitaire, le délitement du tissu industriel, l’absence de vision et l’aveu d’échec de nos gouvernants, le Rp n’a pas mis de gants, pour vider son chargeur sur la gestion de Wade. Autant dire que c’en est déjà terminé entre Wade et Mamoune Niass qui a fini de faire l’apprentissage de la déception avec lui.
Daouda THIAM
lasquotidien.sn
