Le cercle présidentiel est composé d’un parti : le Parti démocratique sénégalais (Pds) qui peine à se renouveler, de deux « clans » distincts qui regroupent tous les partis et associations alliés au pouvoir et qui se livrent une bataille feutrée des plus féroce, une Génération du… concret ainsi que des souteneurs intéressés à la périphérie. Entre en effet la Cap 21 du Pr. Iba Der Thiam et l’Alliance Sopi pour toujours (Ast) de Mamadou Diop Decroix, rien ne va plus, tandis que la Génération du Concret du « fils » se positionne.
Plusieurs journaux ont rapporté dans leur édition d’hier, mercredi 16 juin que le clash entre le président de la République, Me Abdoulaye Wade et son plus fidèle « allié » depuis 2000 et dévoué militant depuis qu’il a dissout son parti, la Cdp/Garab gi dans le Parti démocratique sénégalais (Pds), le Pr. Iba Der Thiam le clash a été évité de justesse. Exagération certainement de faits qui se sont produits mardi 15 juin dernier à la permanence Mamadou Lamine Badji du Pds et conclusions hâtivement tirées assurément d’une situation qui semble cependant s’aggraver à mesure que l’échéance électorale s’approche comme si la présidentielle de 2012, si elle se tenait à date, en cachait une autre connue seulement des initiés. Le projet prêté au président de la République de passer le relais à son fils en est-il la cause ?
Peut-être, toujours est-il que la situation politique actuelle veut que la recomposition qui se dessine dans le camp présidentiel soit le théâtre de batailles sans merci. Le cercle autour du chef de l’Etat composé en effet d’un parti, le Pds qui cherche à renouveler non sans risques ses instances de la base au sommet, deux clans distincts : la Cap 21 du Pr. Iba Der Thiam et l’Alliance Sopi pour toujours (Ast) que coordonne pour l’heure Mamadou Diop Decroix de l’autre And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) et une Génération du concret, véritable nébuleuse autour du fils du chef de l’Etat, Karim Wade qui n’en joue pas moins désormais les premiers rôles, est en effervescence. Tous les coups y sont permis. La loi du plus fort y est la meilleure. L’unité y est mise à rude épreuve.
Dernière illustration en date : la permanence Mamadou Lamine Badji du Pds a été mardi dernier la scène de trois rencontres qui auraient été séparément convoquées et qui ont étalé les divergences libérales et ont exacerbé les querelles de leadership au sein de la mouvance présidentielle. N’eut été le ministre d’Etat au près du président de la République, chargé des questions politiques, Babacar Gaye dépêché urgemment, selon des sources concordantes, sur les lieux par son patron « briefé » à la dernière minute, le clash était consommé. Farba Senghor, le superviseur en chef de la vente des cartes du Pds tenait à sa rencontre. Tandis que Mamadou Diop Decroix n’aurait pas « craché » sur une onction du même Farba Senghor à qui l’on prêtait à la Cap 21, le souci d’interpréter pour l’assistance à la rencontre de l’Ast la dernière circulaire du chef de leur mouvement, Me Wade en l’occurrence, circulaire qui définissait le fonctionnement de la structure.
Une interprétation qui aurait, croit -on savoir au sein de la Cap 21, fait la part belle à Mamadou Diop Decroix et qui aurait provoqué l’irréparable, y dit-on. Sur instruction du président de la République, du Pds et des « alliances » au pouvoir, Babacar Gaye a pu mettre le holà et dire son fait au chargé de la propagande du Pds, Farba Senghor, qui selon les confrères qui l’ont interpellé mardi dernier a néanmoins précisé que personne ne lui a intimé l’ordre de repousser sa réunion. « Le président Wade n’a jamais demandé que notre réunion soit reportée. En plus, je n’ai rien à voir avec l’Ast, parce que je ne m’occupe que de notre parti. Je ne suis pas au courant d’une quelconque réunion de l’Ast », s’est-il défendu, rapporte Walf Fadjri dans son édition d’hier. Cette situation qui met en jeu le Pds, l’Ast et la Cap 21 du Pr. Iba Der Thiam démontre cependant si besoin en était l’étendue des divergences et des querelles qui minent la mouvance présidentielle.
La Gc se positionne
Pendant que les querelles intestines minent les différentes composantes de la mouvance présidentielle, la Génération du concret du fils, tel le troisième de la Fontaine fable cherche à se saisir du gâteau. Elle se positionne et dicte même dans plusieurs localités ainsi que dans certaines sphères de l’Etat la conduite à tenir. Nos confrères ont rapporté récemment qu’elle avait de plus en plus des « rencontres » d’harmonisation avec le parti : le Pds. C’est ainsi que rapporte l’Agence de presse sénégalaise (Aps) la Gc est en concertation avec toutes les sensibilités du Pds de la région de Diourbel sur la manière de contribuer à la réélection de Me Abdoulaye Wade au premier tour de la présidentielle de 2012, a déclaré Dibocor Ngom, son responsable dans ce département. Le responsable oubliant certainement que sa Gc était aussi une « sensibilité » libérale, d’autant plus que lui-même affirme, faisant l’économie du placement des cartes de leur formation dans la région, « que la Génération du concret dispose de quelque 210 secteurs ou 21.000 militants acquis à la cause du Pds ». En fait, entre le Pds et la Gc, il s’agit de réunions « d’instructions à appliquer sans hésitation, ni murmure », confient certains libéraux dépités qui ruminent néanmoins en silence. Karim Wade et ses amis n’en ont cure. Ils déroulent. Pendant ce temps, Idrissa Seck, l’ex-Rewmi peine à se refaire place au soleil. De sources généralement bien informées ses négociations au sommet avec son mentor calent encore. Pour combien de temps encore ?
sudonline.sn